Kesra Nouschirwan

Aventure de Babek, Mobed de Kesra, qui passe en revue l'armée

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De tous les rois qui ont possédé) le trône et le diadème, qui ont été puissants par leurs trésors et leurs armées, aucun n’a été plus juste que Nouschirwan ; puissent ses mânes rester toujours jeunes !

Aucun n’a été plus humain, plus digne du trône et de la couronne et plus sage. il avait un Mobed, nommé Bahek, un homme prudent, prévoyant et joyeux, qu’il chargea de l’inspection de son armée.

Il lui ordonna de construire devant la porte du palais royal un haut et large pavillon, plus élevé que le haut de la porte du palais et l’on y étendit un tapis digne d’un roi, sur lequel s’assirent les employés dont on avait besoin.

Un cri se fit entendre du pavillon de Babek et tout le monde tendit l’oreille à cette proclamation :

Ô vous, hommes illustres, experts dans les combats, montez tous à cheval ; vous tous qui recevez la solde du roi, présentez-vous à la porte du palais, le casque de fer sur la tête, couverts de la cotte de mailles et portant la massue à tête de bœuf. »

I L’armée se réunit devant le bureau de Babek et l’air devint noir de la poussière soulevée par les cavaliers ; Babel : regarda toutes ces troupes, mais ne voyant pas le drapeau et la contenue du roi, il sortit de son pavillon, monta à cheval et les renvoya tous.

Le ciel qui tourne continua sa rotation et lorsque le soleil brillant montra de nouveau sa face, une voix se fit entendre de la porte du roi :

Ô vous qui portez des massues dans l’armée de l’Iran, venez tous à la porte de Babek, en grande tenue, avec votre armure, vos arcs et vos ceintures. »

Ils arrivèrent avec leurs lances, leurs casques et leurs cottes de mailles et la poussière de l’année monta jusqu’aux nues.

Babek regarda tout autour de l’armée, mais le roi n’ayant pas paru dans sa majesté et sa splendeur, il dit :

Malgré la bonne volonté et le sentiment du devoir que vous avez montrés aujourd’hui, retournez-vous-en, victorieux et contents. »

Le troisième. jour on proclama :

Ô hommes illustres, glorieux et prudents !

Il ne faut pas qu’un erseul homme parmi les cavaliers se présente et passe

devant cette porte sans casque et sans cuirasse de combat, pour que l’inspecteur vérifie son nom sur le rôle ; et vous qui jouissez de couronnes, d’honneurs royaux, du pouvoir et de trônes élevés, sachez que cette revue n’est pas une affaire de condescendance et qu’il ne s’agit pas de s’abstenir et d’être . honteux de paraître. »

Kesra, le roi des rois, prêta l’oreille et entendit cet appel venant du bureau de Babek ; il sourit, demanda une cotte de mailles et un casque et parut devant Babek, tenant droit dans sa main l’étendard royal, la tête couverte d’un casque de fer, la cotte de mailles rattachée au col du casque de Roum par une multitude de boutons, une massue à tête de bœuf à la main, quatre flèches de bois de peuplier dans la ceinture, l’arc pendu au bras, le lacet accroché à la selle, une ceinture d’or autour de la taille.

Il lança son cheval et serra les cuisses, appuya la lourde massue sur son épaule, tourna les rênes un peu à gauche et un peu à droite et montra à Babek son équipement et son art de manier le cheval.

Babek l’examina et l’approuva ; il s’approcha tout près du roi des rois et dit :

Salut, ô roi !

Puisse la raison être la provision de ton âme !

Tu as mis de l’ordre dans le monde par justice et nous nous rappellerons la manière dont tu remplis aujourd’hui tqn devoir.

C’est un hardi discours de la par !

D’un serviteur, mais je crois que tu n’agiras pas contre la justice.

Maintenant tourne les rênes encore une fois vers la droite, de façon à donner une nouvelle preuve de ton intelligence. »

Kesra lança de nouveau son cheval à droite et à gauche, semblable à Aderguschasp.

Babek le regarda et l’admira ; il invoqua à plusieurs reprises le Créateur.

Or un cavalier avait mille, un autre deux mille dirhems de solde, aucun ne dépassait quatre mille et Babek alloua au roi un dirhemde plus.

On cria sous la porte du bureau :

Amenez pour l’inspection le cheval du chef des braves, du cavalier du monde, du roi illustre ! »

Et Nouschirwan en rit de tout son cœur, car sa fortune était jeune et il était un jeune roi.

Lorsque Babek quitta le bureau du roi, il se présenta devant ce prince illustre et lui dit :

Ô grand roi !

Aujourd’hui, moi, ton esclave, ai pris des libertés, mais il n’y avait dans mon cœur que de la droiture et le sentiment du devoir et le roi voudra bien ne pas se rappeler ma rudesse.

L’homme droit peut montrer de la rudesse ; heureux qui ne cherche que la droiture ! »

Le roi lui répondit :

Ô homme plein de raison !

Ne quitte jamais la voie de l’honnêteté.

Quand on se ménage soi-même, on brise le cœur de la droiture.

Je t’honore de ce que tu as fait et ma pensée s’est reportée sur moi-même et je me suis demandé comment nous nous comporterions dans la ban., ILS !

Tailler Babek répondit au noble roi :

Jamais le sceau et le diadème ne verront un maître comme toi ; jamais peintre n’a vu dans l’Iran une main et des rênes comme les tiennes.

Le ciel sublime ne tournera que selon ton désir ; puisse ton cœur rester heureux et ton corps sans souffrance ! »

Nouschirwan dit à son Mobed :

Les vieillards rajeunissent par l’efi’et de ma justice et il faut qu’un roi ne laisse d’autre souvenir que celui de sa droiture.

Pourquoi se donner tant de peine, pourquoi être si avide de trésors, pourquoi attacher son âme à cette demeure passagère ?

Puisque nous ne pouvons pas rester ici, jouissons de la vie.

Les affaires du monde m’ont donné beaucoup de soucis que j’ai gardés secrets ; j’ai réfléchi que ma couronne royale a des ennemis et que tout autour de moi règne Ahriman ; je me suis dit :

Si j’appelle de tous côtés des troupes, les braves de toutes les provinces, aucune armée ne se réunira sans que j’aie des trésors et ma seule part dans ces trésors sera la peine de les former ; mais si les pauvres devaient en souli’rir, il faudrait renoncer à l’envie d’avoir des trésors.

J’y ai réfléchi en secret, et, après y avoir pensé longtemps, j’ai envoyé une lettre aux Pehlewans et aux nobles, aux sages au cœur éveillé, aux hommes illustres et indépendants dans chaque province, pour exhorter tous les hommes de sens et d’intelligence à élever leurs fils pour le !

Service, à les envoyer au Meîdan en armure de guerre pour qu’ils cherchent auprès de moi du renom et de la gloire.

Il faut que dans les montées et les descentes ils soient maîtres de leurs mains, de leurs brides et de leurs étriers et qu’ils sachent combattre avec la massue et l’épée, les flèches et l’arc, car un jeune homme qui n’a rien appris n’est bon à rien, fût-il descendant d’Arisch. l’ai envoyé de la cour dans chaque province un inspecteur des revues, qui a porté de l’argent à chacun des grands.

Les revues ont duré quarante jours ; les jeunes gens ambitieux se sont présentés au bureau en armes, ont pris l’argent et ont passé gaiement ces jours.

J’ai été obligé de couvrir le monde d’hommes armés, pour attendre qui m’attaquerait.

J’ai plus d’armes, plus de savoir et plus de prudence que n’avaient les anciens rois. »

Le Mobed écouta ces paroles et bénit le trône et la couronne.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021