Kesra Nouschirwan

Sur la justice et la sagesse de Nouschirwan

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Lorsque le soleil eut montré sa face brillante, que le ciel qui tourne eut. ouvert la porte de son jardin, que l’on vit cette meule de fenugrec de jour) et que les deux boucles noires de la nuit eurent disparu, Nouschirwan s’assit sur son trône, le cœur en gaieté et heureux de son jeune pouvoir.

Une voix proclama du haut de la porte du roi :

Quiconque cherche le chemin de la justice, qu’il vienne à la cour de .

1& Nouschirwan, le. roi fortuné, qui porte la joie dans tous les cœurs. »

Les hommes affluèrent à la cour, tous ceux qui cherchaient justice dans le monde vinrent et le roi leur dit à haute voix :

Tenez Dieu pour votre seul soutien, car il est le Seigneur et le guide qui vous est secourable dans les deux mondes.

Que mon trône et ma couronne ne vous inspirent pas de crainte ; l’accès à ma cour est libre à tous et quiconque vient le jour ou la nuit peut dire librement ce qu’il a à dire.

Que je m’amuse à boire du vin dans une assemblée, que je sois occupé avec mes conseillers, que je joue à la raquette ou que je sois à la chasse, vous pouvez toujours vous approcher de moi.

Ne renvoyez personne de ma porte, que je dorme ou que je veille, que je travaille ou que je m’amuse, pour que personne ne se couche mécontent de moi et sans avoir obtenu ce qu’il désirait.

Mon cœur ne sera jamais si heureux et si serein que quand j’aurai tiré de peine un opprimé.

À Dieu ne plaise qu’un de mes employés, de mes soldats ou de mes serviteurs se couche le cœur chagrin, car son chagrin me porterait malheur et Dieu me demandera compte de toute chose, si infime et si secrète qu’elle soit !

En dehors des taxes et des impôts que j’ai laissés subsister et que mon Mobed a inscrits dans ses bureaux, on ne vous demandera pas de l’or ni de l’argent ; dormezLdonc dorénavant sans crainte de moi. »

Ml Il s’éleva dans la salle d’audience un cri de bénédiction qui remplissait le monde depuis le soleil jusqu’à la terre sombre :

Que Nouschirwan vive éternellement dans toute sa majesté, portant la couronne des rois des rois !

Que le trône et le palais et cet illustre diadème des Chosroës ne soient jamais privés de toi. »

[la partirent joyeusement et dans le bonheur ; la surface de la terre devint comme le jardin d’lrem : on ne voyait pas un homme triste dans le monde et les nuages versaient la pluie en temps opportun ; le monde fut comme un gai paradis et les nues semaient des tulipes. dans les jardins.

Les vallées, les plaines et les potagers ressemblaient à deslampes, les jardins au soleil et les crêtes des montagnes à la lune.

On apprit dans le Roum et dans l’Inde que le pays d’Iran était devenu comme du satin roumi ; que le roi, par sa justice et par son armée, avait rendu la terre brillante comme la lune ; que personne, excepté le roi, ne connaissait le nombre de ses troupes pleines de bonne volonté, pourvues d’armes et faisant resplendir le monde par y leur gloire.

Le cœur des rois de tous les pays se troubla, leur âme’s’assombrit quand ils pensaient à Nouschirwan ; ils virent qu’on ne pouvait lui résister et se résignèrent à l’instant à lui payer tribut et redevances ; lont) se reconnurent ses inférieurs et réunirent heau-coup d’esclaves et de caisses d’or ; leurs envoyés se

Mirent en route, portant des massues d’or et des diadèmes d’or ; ils vinrent à la cour du roi du monde. ils vinrent avec des redevances et de lourds tributs et ces caisses d’or, ces esclaves, ces hommes qui demandaient audience faisaient de la cour un paradis orné.

Le ciel continua à tourner ainsi ; il marchait en couvrant de son amour le roi d’Iran.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021