Keï Khosrou

Piran adresse la parole aux grands de son armée

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Les Touraniens étaient attristés et humiliés de la défaite qu’ils venaient d’éprouver ; des pères aux joues pâles poussaient des cris sur la mort de leurs fils, des frères gémissaient sur la perte de leurs frères, tous étaient en deuil et abattus, les hères étaient effrayés de la rotation du ciel sublime.

Quand Piran vit que toute son armée ressemblaità un troupeau ravagé par un loup ravissant,il appela auprès de lui tous les chefs de ses troupes et leur fit un long discours, disant :

Ô héros expérimentés, vous au qui, jeunes et vieux, êtes tous éprouvés dans les combats, que de puissance, de dignités et d’honneurs ne vous a pas donnés Afrasiab !

Votre nom est environné de la gloire de vos victoires, vous avez exercé votre pouvoir sur le monde entier.

Vous n’avez perdu qu’une seule bataille et vous renon--ceriez aussitôt aux combats ?

Mais sachez que si notre armée se décourage et quitte ce champ de bataille, les vaillants chefs des Iraniens vous poursuivront avec leurs lourdes massues et que personne au monde ne reverra plus un seul de nous en vie.

Il faut délivrer vos cœurs de ces craintes, il faut vous déterminer à détruire ceux qui vous ont fait du mal.

Les Mobeds nous assurent que Dieu est éternellement victorieux ; mais le monde est tantôt heureux, tantôt malheureux : de sorte qu’il nous est permis d’être inquiets.

Mais pensez que c’est la même armée qui a déjà plié devant nous dans la bataille et qui depuis a repris courage pour nous attaquer.

Maintenant, il faut que quiconque tient à son pays et à ses enfants, à sa maison et à son serment de fidélité, prenne les armes et s’avance au combat contre les Iraniens.

Gouderz et moi sommes convenus de faire un choix parmi les chefs de nos troupes et de les mettre en présence, pendant que les deux armées cessent les hostilités.

Or nous ne devons pas refuser le combat, soit que Gouderz tienne parole et nous amène les chefs de ses troupes, soit qu’il veuille livrer une bataille rangée.

Si nous livrons nos têtes au glaive, n’importe : car un jour nous sommes nés et un jour nous devons mourir ; et si la fortune en décide autrement, nous suspendrons au gibet les têtes de nos ennemis.

Dans l’un et dans l’autre cas, le destin aura eu son cours.

Si quelqu’un de vous refuse de m’obéir, je lui ferai trancher la tête. »

Les héros s’em pressèrent de lui répondre :

Ô Peh -lewan du noble Afrasiab, tu es possesseur d’un trône antique et de grands trésors et pourtant tu t’es exposé aux fatigues de la guerre pour l’amour de nous ; tu es devant nous ceint comme un esclave, tu as livré à la mort ton fils et ton frère : comment Le désobéirions-nous tous tant que nous sommes ?

Pourquoi serions-nous tes esclaves, si ce n’est pour faire ta volonté ? »

Ils dirent et se levèrent pour partir et se préparer au combat :

toute la nuit ils répétèrent entre eux que le Sipehdar qui veillait sur eux avait dit vrai.

À l’aube du jour les clairons et les trompettes résonnèrent sous la porte de l’enceinte des tentes de Piran ; tous les grands montèrent à chevalà la première lueur du jour et suspendirent leur arc à leur bras ; tu aurais dit que les sabots de leurs chevaux couvraient la terre d’un voile de fer.

Le Sipehdar dit alors à Lehhak et à Ferschidwerd :

Ô hommes illustres, il faut que vous commandiez l’armée du M9 Touran sur ce champ de bataille.

Placez sur le haut a : de la montagne une sentinelle qui veille jour et nuit et si le ciel qui tourne amène du malheur sur ma tête, s’il renonce àtoute pitié pour moi, alors bâtez-vous de partir pour le Touran ; car notre fortune sera entièrement passée, il ne restera personne de la race de Wiseh et le destin aura dispersé leur pous-’sière.

Que pouvons-nous contre le sort ?

Dès le premier jour de notre vie il est notre maître. »

Ils s’embrassèrent étroitement les uns les autres, dans leur tristesse ils versèrent des larmes amères, ensuite ils se quittèrent, faisant entendre des lamentalions et le chef de l’armée du Touran se rendit sur le champ de bataille en poussant des cris de guerre et le cœur rempli d’ardeur pour le combat.

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021