Khosrou Parviz

Une bête fauve tue la fille du Khakan

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Il se passa ainsi quelque temps pendant lequel le calme régnait jour et nuit et Bahram dormait et mangeait ; il se reposait de la guerre et des combats.

Or à cette époque il y avait dans les montagnes de la Chine un nombre incroyable de bêtes fauves, entre autres un animal plus grand qu’un cheval, ayant sur la tête deux boucles de crin noir comme des cordes, le corps jaune, les oreilles et la gueule noires ; on ne le voyait que dans les lieux les plus chauds ; ses deux griffes de devant étaient comme les griffes d’un lion et ses rugissements perçaient les nues.

On l’appelait le lion Keppi ; le pays entier était consterné du mal qu’il faisait ; il avalait les hommes, qu’ils fussent à pied ou à cheval ; il rendait obscur le jour devant les plus braves.

La Khatoun (femme du Khakan) avait une fille qui aurait ressemblé à la lune, si la lune avait deux boucles noires, deux lèvres rouges, un nez comme une tige d’argent, deux lèvres de corail souriantes, deux yeux de narcisses noirs.

Son père et sa mère tremblaient pour elle pour peu que les rayons du soleil touchassent sa tête.

Or un jour elle se rendit dans la plaine pour en parcourir les prairies, peudam que le Khakan se trouvait sur une autre plaine Knossos rxavxz. les pour chasser et que la Khatoun s’entretenait dans le château avec une personne de confiance.

La jeune fille s’avança jusqu’à ces prairies avec des compagnes, du vin et des échansons.

Le lion Keppi les vit du haut de la montagne, en descendit et dévora la princesse.

Elle disparut de la terre dans un instant et le monde prit lin pour cette jeune fille au beau visage.

Quand le Khakan le sut, ses joues devinrent noires et la mère s’arracha les cheveux ; ils la pleurèrent pendant des années, ils se consumèrent comme sur un l’en ardent et ils ne cessèrent de chercher un moyen de détruire ce dragon et de délivrer la Chine de cette calamité.

Lorsque Bahram eut combattu Mekatoureh et qu’il eut détruit cet homme vaillant, la Khatoun cherchait à le voir et parlait à tout le monde de son haut fait.

Un jour elle le vit, allant à cheval avec centIraniens illustres, précédé de beaucoup d’hommes à pied et accompagné d’un guide.

Elle demanda que] était cet homme qui paraissait si puissant et avait une majesté telle que Dieu la donne.

Son intendant répondit :

C’est un roi illustres»

Un autre serviteur lui dit :

Tu es bien ignorant, si tu ne sais pas le nom de Bahram, le héros.

Il a été pendant

’ quelque temps roi d’Iran et sa couronne s’élevait au-dessus de la lune.

Les grands l’appellent Bahram le vaillant, car il dépasse en bravoure tous les .Chosroës.

Depuis qu’il est arrivé de l’Iran en Chine,

: pasteurs. la terre tremble sous son destrier.

Notre maîlre l’appelle prince et a posé sur sa tête une couronne de roi. »

La Khatoun dit :

Puisqu’il est si glorieux, nous pourrions être heureux sous l’ombre de ses ailes.

Je vais tout droit lui demander ce que je désire et il ne sera pas aussi mon dans cette affaire que le Khakan ; j’espère’qu’il voudra me venger de ce dragon et qu’il écoutera mes douleurs et mes malédictions. »

Le serviteur dit :

Si tu racontes cette histoire à ce prince plein de droiture, tu n’apprendras plus rien du lion Keppi, si ce n’est qu’il est mort et que les loups traînent ses membres dans la forêt. »

Ces paroles réjouirent la Khatoun ; elle fut soulagée du poids de la. douleur que lui causait la perte de sa fille.

Elle courut auprès du Khakan et lui raconta tout ce qu’elle avait vu et entendu.

Le Khakau lui dit :

Ce serait une honte.

Dans un lieu où se trouve un cavalier comme moi, le lion Keppi enlè-verait ma fille et nous en parlerions ?

Ce serait une opprobre pour ma race.

Sachez que ce dragon terrible arracherait avec son haleine une montagne de fer et si illustre que soit une princesse, la vie est néanmoins chère à un roi. »

La Khatoun répon-. dit : Je veux avoir ma vengeance, je veux venger mon enfant chérie.

Qu’il y ait de la honte ou de la gloire, moi je veux parler et j’espère que mon désir rsera accompli. »

’ Lia-dessus bien des jours se passèrent de nouveau et la femme cacha à tous ses plans de vengeance.

Mais il arriva que le Khakan prépara un festin qui remplissait le monde de sa splendeur.

Il envoya chercher Bahram, le héros et à son arrivée le lit asseoir sur un trône d’argent.

Lorsque la Khatoun, dans l’appartement des femmes, entendit les bruits dufeau’n, elle sortit en toute hâte et se présenta devant le vaillant Bahram, le couvrit de louanges et de bénédictions, disant :

Puissent les pays des Turcs et de la Chine prospérer par toi !

J’ai une grâce à demander au roi ; puisse-t-il faire ce que je désire. »

Bahram dit :

Tu n’as qu’à ordonner, ma volonté et mon devoir sont de faire ce que tu demandes. »

La Khatoun dit :

Non loin d’ici est une prairie digne d’être un lieu de fêtes.

Les jeunes gens de la Chine y font un festin aux jours du printemps.

Une portée de flèche au-dessus de ce bois, tu vois une montagne plus noire que de la poix et dans cette montagne rocheuse vit un dragon qui désole ce pays de Chine ; on l’appelle le lion Keppi et on ne le connaît sous aucun autre nom.

J’avais du Kbakan de la Chine une fille à laquelle le soleil rendait hommage ; elle était allée du palais a ce lieu de fête, pendant que le Khakan était à la chasse avec son armée et ce féroce dragon sorit de la montagne et emporta ma fille dans sa gueule.

Maintenant il va chasser tous les printemps de la même vu. manière sur cette prairie et il ne reste plus dans ces pays un seul jeune homme, il ne reste plus un seul Pehlewan illustre.

Ils ont péri par cette calamité du lion Keppi, qui a détruit ce pays jadis prospère.

De vaillants cavaliers et des hommes résolus ont souvent fait des expéditions dans cette montagne, mais quand ils voient de loin les griffes, le poitrail, le dos, les oreilles, la tête et les membres du Keppi et quand il rugit, le cœur des plus braves se fend.

Que sont, comparés à lui, un lion, un éléphant, un crocodile ?

Personne n’ose tenir devant lui quand il calcule toutes les chances de la lutte. a»

Bahram lui répondit :

J’irai demain, au grand matin, regarder ce lieu de fête et je jure par la puissance de Dieu, qui m’a donné de la force, par le Créateur sublime de la lune et du soleil, que je délivrerai de ce dragon le lieu des fêtes, si à l’aube du jour on me montre le chemin. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021