Khosrou Parviz

Khosrou va au Roum par le désert et un ermite lui prédit l'avenir

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Je vais maintenant parler de ce que faisait Khosrou après sa fuite de Thisifoun.

Toute son armée se dispersa et les hommes choisirent par un ou par deux deslieux de séjour, pendant que le roi partait pour le Roum avec ses hommes dévoués, prenant le chemin du désert et de ce pays desséché.

Quand Khosrou fut arrivé près du désert, il courut, les joues pâles comme la fleur du fenugrec ; il courut en avant de tous, ne trouvant ni de l’eau, ni de l’herbe, ni un guide ; il courut péniblement jusqu’à Bahileh, laissant flotter les rênes de son destrier.

Les grands de la ville vinrent à sa rencontre, tous ceux qui avaient quelque humanité vinrent.

Khosrou s’approcha d’eux et amena sa troupe dans cette ville ; mais à peine fut-il descendu de cheval, qu’un messager arriva en toute hâte de l’Iran. porteur d’une lettre de Bahram Djoubineh, qu’il avait cachée dans son vêtement, lettre adressée au chef de Bahileh et disant :

Si une troupe armée entre dans ta ville, ne la laisse plus sortir librement, car mon armée va arriver d’un moment à l’autre à Bahileh, poursuivant cette troupe activement. »

Le chef ayant reçu une lettre ainsi conçue, accourut sur-le-champ chez Khosrou.

L’attention du roi fut éveillée, il lut la lettre et resta confondu du tour que prennent les affaires de ce monde.

Il craignait d’être suivi par une armée et son cœur se resserrait quand il pensait à la lassitude de sà troupe.

Mais sur-le-champ il revêtit de son armure son corps de Keïanide pour reprendre sa course, quitta à l’instant la ville et continua sa marche jusqu’au bord de l’Euphrate, sans rencontrer d’herbe dans tout ce pays.

Ses hommes, vieux et jeunes, étaient affamés ; ils virent un bois et de l’eau courante et Khosrou les conduisit dans ce lieu plein de verdure aussitôt qu’il eut aperçu le bois.

Ses hommes étaient affamés, à jeun et fatigués et il banda son arc pour chercher du gibier.

Ils ne virent nulle part quelque chose de vivant, il n’yiavait que des arbres, de l’herbe et de l’eau courante.

Mais à ce moment parut une caravane de chameaux, précédée de son chef.

Lorsque ce jeune homme aperçut le visage de Khosrou, il répandit sur le roi des bénédictions.

Khosrou lui dit :

Quel est ton nom, ou veux-tu aller et dans quel but ? »

Il répondit :

le suis Kaïs, fils de Harith, je suis un chef parmi les Arabes libres.

Je viens du Misr, avec une caravane dont je suis le conducteur ; me tribu demeure sur le bord de l’Euphrate et j’allais me diriger vers ce boisas Khosrou lui demanda :

Quels vivres as-tu et possèdes-tu des tapis ?

Car nous sommes fatigués et nous souffrons de la faim ; nous n’avons ni provisions, ni bagages, ni train. »

L’Arabe répondit :

Reste ici, ma fortune, mon corps et ma vie sont à toi. »

Comme l’Arabe avait conçu une grande amitié pour le roi, il amena une vache grasse qu’il fit tuer. 0a alluma du feu, on y jeta du bois sec, l’Arabe plaça sur le feu des grillades et les compagnons de Khosrou s’empressèrent de manger.

Ceux qui avaient la vraie foi se mirent à prier silencieusement et toute la troupe s’assit au festin ; ils mangèrent, sans pain, beaucoup de viande rôtie, ensuite chacun des grands s’amngea une place pour dormir.

Ils dormirent pendent quelque temps, puis ils se levèrent et adressè-rent des prières ferventes à Dieu, le juste, le Créateur du monde, Créateur de ce qui est fort et de ce qui est faible.

Ensuite le roi dit à ses compagnons :

Ceux qui ont commis les plus grandes fautes sont ceux qui me sont les plus chers et qui sont les plus 8.

illustres de mes sujets, mais ceux même qui ont fait le plus de mal, qui se sont détournés de moi et de la voie de Dieu, doivent placer en moi leur espoir et vous pouvez leur en donner à tous la bonne nouvelle. »

Ses compagnons le bénirent, disant :

Ô Khosrou, au cœur pur, à la foi pure, puisse Dieu être toujours ton refuge, puisses-tu ne jamais quitter le trône et la couronne. »

Khosrou demanda son chemin à l’Arabe et comment il pouvait le faire avec sa troupe.

L’Arabe répondit :

Vous avez devant vous encore plus de soixante et dix farsangs de désert et de montagnes.

Si tu le permets, je ferai amener sur ta route de la viande et de l’eau, pourvu que tu ne voyages pas trop rapidement. »

Khosrou lui répondit :

Tout ce que je puis désirer, c’est que nous ayons des provisions et un guide. »

L’Arabe envoya alors un hem sur un dromadaire pour parcourir cette route à la tête de cette troupe et la courut avec cette foule à travers le désert et la montagne, se fatiguant et ayant soin de ces hommes.

Une autre caravane parut sur la route, s’avançant de loin vers l’escorte de Khosrou ; un riche marchand. se présenta devant le roi, qui lui dit :

D’où vienstu, dis-le-moi ; et où vas-tu, te hâtant ainsi ? »

Il répondit :

Je suis un marchand de Khorrehi Ardeschir et je sais écrire. »

Le roi demanda :

Quel nom ton père t’a-t-il donné ? »

Il dit :

Miliran Sitad,»

’ Le roi lui demanda des vivres et le chef de ses troupe :

dit :

Ô roi illustre, il y a des vivres en abondance, quand même le marchand ne nous ferait pas bon visage. »

Le marchand dit alors :

J’apporterai devant toi tout. ce que j’ai. »

Khosrou lui répondit :

Quand on rencontre un hôte sur sa route, c’est toujours une facilité de plus. »

Le marchand défit ses bagages, car les hommes à Dirhems des pauvres) valent mieux que les hommes à Dinars.

Il apporta des vivres et s’assit par terre, en prononçant des bénédictions sur le roi ; quand le raient mangé, cet homme respectueux envers ses hôtes prit une aiguière pour verser de l’eau sur les mains de Khosrou ; mais Kharrad, fils de Berzin, voyant cela de loin, seleva de la place où il était assis, courut vers Khosrou, prit des mains du marchand cette eau chaude pour que le prince ne trouvât pas qu’on lui manquait de respect.

Ensuite le marchand s’empressa d’apporter du vin brillant comme de l’eau de rose et encore une fois Kharrad, fils de Berzin, lui enleva la coupe et la porta au roi.

Ces services profitaient au serviteur et en faisant valoir la dignité du roi il augmentait la sienne propre.

Khosrou s’enquit au marchand de la route que devait prendre la troupe ; celui-ci l’indique et le roi lui demanda son nom et quelle était son enseigne, disant :

Où est ta demeure à Khorrehi Ardeschir, ô homme hospitalier ? »

Il répondit :

Ô roi, puisses-

tu vivre et rendre justice !

Je suis le courtier des a marchands. »

Il indiqua à Khosrou en détail son enseigne et lui dit tous ses secrets et le roi ordonna à son scribe Rouzbeh d’écrire le nom du jeune homme et son quartier, puis il dit au marchand :

Tu peux partir, puisse la raison être la chaîne et toi être toujours la trame du même tissu ! »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021