Khosrou Parviz

Khosrou tient conseil avec ses Sipehdars et ses Mobeds

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De l’autre côté, le roi du monde s’en retourna, et, ayant passé sain et sauf le pont du Nahrewan, il convoqua tous les grands de l’armée et fit asseoir devant le trône royal ceux qui y avaient droit.

Il leur dit :

Ô grands qui me. voulez du bien ! Ô chefs expérimentés et éprouvés dans les affaires !

Voici le commencement de mon exercice du pouvoir et je ne puis faire encore que des essais ; je n’ai encore droit à la reconnaissance de personne, si bien intentionné que je sois.

Je n’ai pas encore pu vous donner du bonheur, pendant que je suis obligé de vous accabler de soucis et de fatigues.

Vous avez été les serviteurs de mes aïeux, vous avez vu bien des troubles et éprouvé bien des amertumes dans le . monde.

Je vais vous dévoiler un secret et ne donnerai pas connaissance à l’armée de ce que je vais dire ; et, vous non plus, ne divulguez pas parmi les Iraniens ce que je dirai, car si l’on répète dans l’armée mes paroles, on déjouera mon dessein, qui est de faire cette nuit une attaque, de lancer l’armée sur l’ennemi.

J’ai vu Bahram et lui ai parlé ; c’est un cavalier habile à manier son cheval, propre au combat ; mais je n’ai pas trouvé de l’intelligence dans sa tête ni dans celle des chefs de son armée renommée.

Il ne parle que de sa guerre contre Saweh, il ravive toujours cette vieille histoire.

Il me prend pour un enfant sans raison et croit m’effrayer avec sa massue et son épée.

Il ne se doute pas que je fais des attaques de nuit, que je me dépouille dans la lutte de toute timidité.

Si vous voulez m’aider dans ce combat, je ne le retarderai pas, aussitôt que la nuit sera devenue sombre.

Dès que la nuit inondera d’ambre gris sa face noire et qu’elle fera flotter ses boucles parfumées de musc. vous monterez à cheval dans votre armure de combat la massue et l’épée en main. »

Toute l’armée promit que pas un seul homme ne désobéirait au roi. ’ étrangers et fit entrer Gustehem, Bendouï et le vaillant et expérimenté Guerdouî et leur parla de ce combat nocturne. exprimant l’espoir qu’ils l’y aideraient et l’accompagneraient.

Gustehem lui dit :

Ô roi !

Comment peux-tu avoir cette confiance en la fortune ?

Tu vas faire avec ton armée une attaque de nuit et peut-être tu y perdras l’attachement de tous les cœurs.

Tes troupes sont d’accord avec celles de l’ennemi ; elles sont unies de cœur et de corps.

D’un côté sont les petits-fils et de l’autre les grands-pères ; comment useraient-ils de ruse entre eux ?

D’un côté est un frère, de Khosrou rentra dans sa tente, congédia tous les l’autre un père, tous étroitement liés ensemble ; comment le père se battrait-il contre le fils ?

Ne tente pas ton ennemi par cette entreprise.

Il ne fallait pas en parler à l’armée ; tu en as parlé et déjà ton affaire est perdue. »-

Guerdouï dit :

Il est trop tard.

Tout notre passé, la puissance, les trésors, l’objet des désirs, l’armée, deviendront comme le vent qui souffle sur la plaine et les têtes des jeunes se détournent de la vraie route.

Ne reste pas cette nuit dans ce camp, n’attends pas jusqu’à ce que le trésor et l’armée soient perdus ; car je ne doute pas que notre secret et nos préparatifs cachés ne soient déjà connus dans l’armée de Bahram et il ne faut pas livrer ta tête à l’ennemi. »

Khosrou approuva ce discours et son esprit reconnut futilité de cet avis.

Parmi ces hommes indomptables il en choisit quelques-uns qui lui seraient dévoués dans la bonne et la mauvaise fortune, comme Kharrad, fils de Berzin et Gustehem le lion, comme Schapour et le vaillant Endiân,. comme Bendouï, fils de Kharrad, la gloire de l’armée et Nestouh, le destructeur des armées dont le feu consumait les héros, et, avec eux, tous ceux qui pouvaient le servir et être les gardiens de son trésor, de son armée et de sa vie.

Il y avait une colline couverte de verdure et un lieu propre à une fête ; Khosrou y alla. il pouvait y voir de loin son armée et son escorte s’y rendit, le cœur préparé au combat et elle resta dans ce lieu.

De l’autre côté, Bahram, le héros, monta à cheval, elles grands et les petits de son armée arrivèrent.

Le Sipehbed demanda aux chefs :

Avez-vous des nouvelles de vos parents ?

Vous tous qui avez dans l’autre camp des parents fidèles à leur parole et à leur foi, envoyez quelqu’un auprès d’euæ.

S’ils viennent auprès de moi et m’obéissent et s’ils engagent leur âme comme garante de leur traité, il ne restera à Khosrou que les troupes de Berda et d’Ardebil et un ou deux corps d’Arméniens lâches, que nous n’avons pas à craindre dans le combat, car les gens de Berda ne sont qu’une poignée de poussière. »

Ces hommes qui portaient haut la tête écoutèrent les paroles de Bahram et dirent qu’il avait touché le but.

Ils choisirent dans l’armée un homme lettré, éloquent, instruit et observateur.

Le héros se rendit, l’âme remplie de son secret, auprès des Iraniens illustres et vaillants, marchant pendant la longue nuit et leur répétant les paroles des grands.

Les Iraniens lui répondirent :

Aussi longtemps que les armées ne se battront pas, aucun de nous ne quittera Khosrou et nous craignons que cet état ne soit de longue durée.

Mais ne vous croyez pas en sécurité dans votre camp, car Khosrou fera une attaque de nuit avec son armée. »

L’envoyé repartit avec cette réponse, rapide comme la poussière, pour

Le camp du Pehlewan et rapporta non pas en public, mais en secret, tout ce qu’il avait entendu.

Bahram, ayant appris ainsi que l’armée était bien disposée pour lui, fit allumer des feux et placer partout des flambeaux.

Dernière mise à jour : 25 sept. 2021