Khosrou Parviz

Bahram Djoubineh fait une attaque de nuit contre les Iraniens

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Bahram, le lion, choisit dans son armée une troupe propre à conquérir le monde, brave et vaillante.

Lorsque les scribes lui en firent l’énumération. il y avait six mille hommes armés d’épées, et, parmi les sujets du Khakan qui s’y trouvaient, étaient les trois Turcs féroces, qui ressemblaient à des loups dévorants.

Il dit aux héros :

Lorsque vous entendrez battre les timbales à l’heure où chante le coq, vous pousserez un cri, vous attaquerez les ennemis et vous couronnerez la tête des chefs d’un diadème de sang. »

La troupe partit avec ardeur sur l’ordre du héros, précédée par les trois Turcs, qui portaient haut la tête ; elle marcha sur l’armée du roi, elle marcha pleine de colère et de vengeance.

On entendit le bruit des massues, des masses d’armes et des flèches, la terre était convertie en fer et les nuages en poussière ; chacun dit :

Où est donc Khosrou, car aujourd’hui la victoire et la primauté sont à nous ?

N Mais Khosrou était sur la colline, en détresse, les yeux remplis de sang et le visage blême, Il !

Découragé par cet événement qui confondait le monde et perdu dans ses réflexions sur ce qui se passait.

Il resta ainsi jusqu’à ce que parût, au haut des montagnes, l’aurore, effrayée par les coups d’épée des armées. - a Lorsque le pan de la robe sombre de la nuit eut disparu, Khosrou vit le champ de bataille couvert de morts et de blessés ; il dit aux hommes qui portaient haut la tête :

Venez à mon aide, agissez contre nos ennemis, car celui qui donne la victoire est ma force et mon protecteur et maintenant les coups et l’épée sont mon affaire. »

Il courut jusqu’auprès de ces trois Turcs, que dis-je, des Turcs, les trois loups féroces.

L’un d’eux lança son cheval, arriva en face de Khosrou, tira son épée damasquinée et voulut frapper le roi sur la tête ; mais le vaillant prince couvrit sa tête du bouclier, frappa un coup rapide sous le bouclier du Turc avec son épée tranchante et le jeta par terre, la tête en bas.

Puis, il s’écria :

Ô hommes illustrés par les combats !

Ce n’est pas le moment de nous arrêter. »

Mais tous se détournèrent et abandonnèrent honteusement le prince.

Alors, il dit à Bendouï et à Gustehem :

Maintenant j’ai mauvaise opinion de cette affaire.

Je n’ai pas de fils en âge d’homme, ni un parent propre à occuper le trône et si je suis tué dans la bataille, il ne restera pas un héritier pour la couronnem

Bendouï lui dit :

Ô homme qui portes haut la tête !

Le monde a besoin de ta majesté.

L’armée est partie, ne reste pas ici, car dans cette calamité tu ne trouves pas d’aide. »

Khosrou dit à Guers douï :

Pars en toute hâte avec Tokhar.

Prends un millier de cavaliers parmi ceux qui restent encore et emporte du camp ce que tu trouveras de tentes, de brocarts, de trésors, de couronnes, de caisses d’or, d’esclaves et le trône d’ivoire. »

Les grands rassemblèrent les bagages et les trésors et se fatiguèrent à les emporter.

Dans ce moment on vit paraître un drapeau à ligure de dragon qui colorait le monde de son reflet violet.

Derrière lui courait le vaillant Barham, qui enlevait dans le combat la lumière au monde.

Bahram et Khosrou se rencontrèrent, deux guerriers pleins de courage, deux lions irrités.

Ils s’attaquèrent comme des éléphants de guerre, ils se frappèrent l’un l’autre sur la tête ; Bahram se démenait comme un lion, mais ses armes n’entamèrent pas l’armure de Khosrou et ce combat continua à outrance jusqu’à ce que le soleil disparût de la voûte du ciel.

Alors Tokhar revint auprès du roi et lui dit qu’il avait conduit le trésor et les bagages jusqu’au pont.

Khosrou l’écouta et dit à Gustehem :

Personne ne nous aide dans ce combat.

Nous sommes dix contre une grande armée commandée par le Pehlewan auda-cieux.

Le Seigneur m’a donné la dignité royale ; [i3 mais n’ayant personne qui nous aide, nous allons partir.

Il y a des moments où la fuite vaut mieux que le combat et quand on est seul il ne faut pas s’attarder. »

Le jeune homme sans expérience courut jusqu’au pont du Nahrewan, suivi par Bahram, dont la tête était pleine de haine et le cœur plein de témérité.

Khosrou voyant cela, s’arrêta sur le pont, appela Gustehem, qui connaissait le monde et lui dit :

Ap-portez-moi mon arc, qui est mon interprète dans la bataille. »

Son trésorier le lui apporta et Gustehem était en cette affaire le lieutenant du roi.

Le vaillant prince prit l’arc et y plaça une flèche dont l’éclat effaçait la lumière de l’air ; il fit pleuvoir une grêle de flèches et à chaque coup il clouait le casque à la tête d’un ennemi.

Bahram, le lion, s’élance sur lui, un arc à la main, un destrier semblable à un dragon sous lui ; il ne tenait en main que l’arc et son cheval n’avait pas d’armure.

Khosrou vit cela avec plaisir, il attacha la corde aux deux bouts de l’arc et frappa d’une flèche la poitrine du destrier, qui succomba du coup ; le Sipehbed, se trouvant démonté, saisit son bouclier et porta dans son désespoir la main à son front.

Yelan Sineh accourut rapide comme la poussière, mais le prince Kei’anide, qui savait que c’était un brave, blessa aussitôt son cheval et Yelan Sineh, à pied, s’enfuit du pont ; tous les Turcs, jeunes et vieux, quittèrent le pont Un du Nahrewan et lorsque Bahram se fut aussi rei tiré, Khosrou démolit entièrement le pont.

Ensuite, il courut, rempli de chagrin, jusqu’à Thisifoun, le cœur plein de douleur, les yeux pleins de larmes de sang ; il fit fortifier les portes de la ville par des barres de fer et s’assit assiégé par une foule de soucis ; il fit venir un des notables de chaque rue et plaça des gardes à toutes les portes.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021