Keï Kaous

Piran délivre Ferenguis

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Lorsque Piran eut entendu cet horrible récit, il sortit du palais en poussant des cris et bouillonnant de rage ; il tira des écuries dix chevaux jeunes et accoutumés à porter des cavaliers.

Lui, le vaillant Rouïn et Ferschidwerd firent voler incontinent la poussière sur la route ; ils marchèrent deux jours et deux nuits et arrivèrent à la cour, où ils virent le portail du palais occupé par les bourreaux ; ils virent Ferenguis presque sans connaissance ; les valets l’avaient saisie et la traînaient par les cheveux, tenant chacun dans la main une épée tranchante et l’on entendait un grand tumulte dans la cour du palais.

Tous les spectateurs avaient le cœur rempli de douleur et les yeux pleins de larmes à cause de ce que faisait l’infâme Afrasiab.

Tous ceux qui se trouvaient dans la cour, hommes, femmes et enfants, se disaient l’un à l’autre : C’est une action cruelle et : 2 dangereuse que de mettre à mort Ferenguis et le royaume périra par la violence de cet homme que personne ne voudra plus appeler roi. »

Dans ce moment Piran arriva, rapide comme le vent et tous ceux qui avaient du sens s’en réjouirent.

Lorsque les regards de la noble Ferenguis tombèrent sur lui, ses larmes inondèrent ses joues et elle lui dit :

Pourquoi m’as tu plongée dans ces malheurs ?

Pourquoi m’as-tu précipitée toute vivante dans le feu ? »

Piran sauta à bas de son cheval, il déchira sur son corps ses vêtements de Pehlewan et ordonna aux gardiens de la porte de suspendre un instant l’exécution des ordres du roi.

Il courut auprès d’A- frasiab, le cœur navré, les yeux remplis de larmes, s’écriant :

Ô roi, puisses-tu vivre éternellement !

Puisse la main du malheur ne jamais t’atteindre !

Quel mal t’est-il arrivé, ô gracieux maître, pour que tu te sois décidé à tuer ?

Comment le méchant DIV a-t-il pu acquérir du pouvoir sur ton cœur ?

A-t-il donc effacé dans ton âme la crainte du maître du monde ?

Tu as tué Siawusch qui était. innocent, tu as abaissé dans la poussière son nom et son trône.

Mais la nouvelle de ce malheur arrivera dans l’Iran, on pleurera devant le trône du roi des rois et tous les princes de l’Iran viendront dans le Touran avec leurs armées pour exercer leur vengeance.

Le monde était délivré du mal, la voie de

Dieu était ouverte ; mais un Div trompeur est sorti de l’enfer et a perverti le cœur du roi.

Maudit soit cet Ahriman qui t’a égaré dans la voie du mal !

Tu te repentiras longtemps de ce que tu as fait, tu resteras assis dans la solitude, l’âme en feu et consumé de douleur.

Je ne sais qui t’a donné ces mauvais conseils ni ce que Dieu le créateur ordonnera.

Après avoir tué Siawusch, tu t’en prends à ton enfant ; tu en es arrivé à sévir contre ta propre famille ; tu t’es levé comme si tu étais possédé du Div et tu prépares follement de nouveaux malheurs : et pourtant la malheureuse Ferenguis ne demande plus les honneurs de la royauté, ni la couronne, ni le trône.

Ne te rends donc pas infâme dans le monde par ta cruauté envers ta fille qui porte un enfant dans son sein ; car leur malédiction pl. »

Serait sur toi pendant toute ta vie et après la mort l’enfer serait ton lot.

Si tu veux me rendre heureux, envoie Ferenguis dans mon palais ; et si son enfant t’inquiète, quoiqu’il ne puisse te donner que peu de souci, attends que sa mère l’ait mis au monde ; alors je te l’apporterai et tu lui feras tout le mal que tu voudras. »

Le roi lui répondit :

Fais comme tu as dit ; tu m’as ôté l’envie de mettre à mort Ferenguis. »

Le Sipehdar du Touran fut heureux de cette réponse et son esprit fut délivré du poids de ses chagrins.

Il courut vers la cour du palais, fit de grands présents

K si nous. t aux gardiens de la porte et emmena Ferenguis.

Il la conduisit à Khoten sans éprouver de difficultés, accompagné des cris de joie de la cour et du peuple.

Lorsqu’il entra dans son palais, il dit à Gulschehr :

Il faut tenir cachée cette femme au beau visage, jusqu’à ce qu’elle ait mis un roi au monde et alors je trouverai moyen de les protéger.

Tiens-toi debout devant la belle reine que je te confie et sois pour elle comme une esclave. »

Ainsi se passa de nouveau quelque temps et Ferenguis, qui illuminait le monde, voyait avancer sa grossesse.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021