Keï Kaous

Afrasiab se met en campagne pour venger son fils

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Lorsque les Touraniens revinrent chez eux du champ de bataille, le corps souillé de sang, la tête couverte de poussière, ils racontèrent que la fortune si courte de Surkheh était passée, qu’un brave plein de courage lui avait coupé la tête, que l’armée revenait fatiguée de combats, que tout le pays d’Iran était armé, que tous les cœurs y étaient blessés du meurtre de Siawusch.

Afrasiab baissa sa tête couronnée, il arracha ses cheveux, il versa des larmes, il poussa des cris, répandit de la poussière sur sa tête, déchira tous ses vêtements royaux et s’écria :

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0 mon noble, mon courageux, mon vaillant fils] chef des braves, héros et roi !

Hélas !

Cette joue rose, belle comme la lune !

Hélas !

Cette poitrine, cette taille et cette stature royales !

Ton père n’aura plus d’autre siège que la selle de son destrier sur le champ de bataille. »

.Ensuite, il dit à ses braves :

Il ne faut plus songer à la faim ni au sommeil.

Ne respirons que la vengeance, couvrons-nous de cottes de mailles et de cuirasses, remplissons nos cœurs de haine pour mieux combattre, donnons à nos javelots les corps de nos ennemis pour fourreaux.

Quand la voix des timbales s’élève des deux côtés, un brave ne demande plus de délai. »

On entendit alors un bruit d’armes et le son des trompettes, des clairons et des cymbales d’airain ; la terre tremblait sous les sabots des chevaux et le bruit de l’armée montait jusqu’au ciel. k sière de la plaine, un homme qui avait été placé en Pendant que cette armée soulevait ainsi la pousvedette accourut auprès de Rustem et lui dit que le roi Afrasiab arrivait avec une armée qui marchait comme un vaisseau sur l’eau, une armée préparée pour la vengeance et le combat et prompte à verser le sang.

Quand le Sipehbed au corps d’éléphant ap- , prit que le roi du Touran paraissait, il se mit en marche accompagné de l’étendard de Kaweh et l’air devint bleu par le "fiel des épées des braves.

On en-

Un nous. !

Tendait des deux côtés le bruit des armées, le monde était rempli d’hommes qui désiraient le combat ; tu aurais dit que le soleil et la lune étaient éclipsés et que les astres étaient dans la gueule du crocodile.

Le roi du Touran forma son armée et tous ses braves saisirent leurs javelots et leurs massues.

Barman occupa l’aile droite avec un corps de Turcs impatients de combattre ; Kuhrem, le héros prêt à frapper de l’épée, commanda l’aile gauche et le roi le centre.

De son côté Rustem fit déployer son armée et la terre disparut sous la poussière que soulevaient ces braves.

Lui-même s’établit au centre de l’armée ; il plaça Zewareh derrière et Faramourz devant lui.

Gouderz fils de Keschwad, Hedjir et les. nobles qui les suivaient, à l’aile gauche, Guiv et Thous les cavaliers prudents, accompagnés de leurs éléphants et de leurs timbales, à l’aile droite.

Rustem saisit ses armes de combat ; son cœur et sa poitrine se dilatèrent, car il était avide de vengeance.

Les sabots des chevaux rendaient noire la terre, le ciel était rayé par les lances comme la peau du tigre ; on aurait dit que la terre était devenue une montagne de fer dont la crête était :

formée de casques et de cuirasses ; les pointes des drapeaux et ’éclat des épées bleues perçaient les nuages.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021