Bahram Gour

Bahram écrit une lettre à Schenguil roi de l'Inde

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Un jour, son Vizir plein d’intelligence se leva devant Bahram et lui dit :

Ô maître plein de justice et de droiture !

Le monde a cessé de craindre les malveillants et notre pays est délivré de ses maux et de ses dangers.

Il n’y a plus que le célèbre Schenguil l’Indien qui détourne son esprit de la justice.

Il tient le monde dans le trouble depuis M . l’lndouslan jusqu’aux frontières de la Chine par les brigands qu’il protège ; il fait’du mal à l’Iran et il serai !

Digne de toi de t’occuper de cette affaire.

Tu es le roi et Schenguil n’est que le gouverneur de l’Inde ; comment ose-t-il demander un tribut à la Chine et au Sind ?

Réfléchis et mets de l’ordre à cela, il ne faut pas qu’un malheur en provienne. »

Le roi devint pensif à ces paroles, l’univers lui parut comme une forêt mon.

Il dit :

Je vais arranger cette affaire en secret et sans en parler à personne dans le monde ; j’irai voir moi-même son armée, sa cour royale et son trône.

J’irai auprès de lui comme un envoyé et ne le dirai pas aux nobles de l’Iran.

Toi, ô Mobed à la foi pure, écris à Schenguil une lettre amicale et en même temps menaçante . »

Le pieux Destour partit avec un scribe et en excluant tous ceux dont il n’avait pas besoin ; ils se consultèrent longuement sur tout, on apporta du papier, du musc et des roseaux et le Destour fit écrire une lettre pleine de bons conseils et de sens, de bonnes paroles et d’hommages rendus à Dieu.

Elle commença par des bénédictions de Dieu sur celui qui se rend digne d’être béni par le maître de l’existence et du néant, Dieu qui est unique, pendant que toute créature a sa pareille.

De tout ce qu’il accorde à ses serviteurs, qu’ils soient esclaves ou qu’ils portent une couronne, c’est la "raison qui est le plus précieux, la raison qui éclaire les plus infimes et les plus grands.

Quand on aime .

-la raison, on ne fait pas de mal dans le monde et quand on est adonné au bien, on ne s’en repent jamais, car l’eau de la sagesse ne fait pas pousser ce qui est mauvais.

La raison délivre l’homme du

ç mal, dont je désire que personne ne soit affligé.

Le premier indice de la raison est que l’on craigne toujours de mal faire, que l’on s’étudie soi-même dans son for intérieur et que l’on observe le monde parles yeux de la raison.

La raison estle diadème des rois et l’ornement des grands.

Le sage connaît le bien et le mal ; il fait ce qui est juste et se détourne du mal.

Tu ne connais pas les limites de ton pouvoir, tu trempes ton âme dans le sang.

Puisque c’est moi qui porte la couronne de l’époque, ce n’est que par ma permission que la clémence et la sévérité peuvent s’exercer ; mais tu veux faire acte de roi et la justice en soutire et de tout côté apparaît le mal.

Il est indigne d’un roi de faire des incursions et de se liguer avec les méchants.

Ton grand-père était notre serviteur, ton père était comme un esclave devant nos rois et aucun de nous n’a consenti que le tribut de l’indoustan lût arriéré.

Regarde le sort du Khakan de la Chine, qui avait quitté son pays pour envahir l’Iran ; mon armée a fait sa proie de tout ce qu’il avait apporté et ses méfaits sont retombés sur lui-même.

J’observe les .

allures, ta fortune, ta grandeur et ta foi ; j’ai des armes pour la guerre, de l’argent et une’arme’e unie de cœur et préparée à la lutte et tu ne peux résister à mes braves : il n’y a pas dans l’Inde un homme qui sache commander.

Tu as une fausse idée de la force, tu places ton ruisseau en regard de la mer.

Maintenant je fais partir un envoyé éloquent, savant et noble.

Envoie le tribut, ou prépare-toi à la guerre et fortifie les défilés.

Mes bénédictions sur l’âme qui a la raison et la justice pour trame et pour chaîne. »

Lorsque le souffle de l’air eut séché le musc, le scribe plia la feuille et écrivit sur le haut de la lettre :

Le Grand Roi Bahram, le maître du monde, l’adorateur de Dieu,qui a hérité du trône des Keïanides après Yezdeguird, au jour d’Ard du mois de Khordad de du 3° mois), qui est commandant des frontières et protecteur du pays, à qui le pays des Slaves et le Roum payent tribut, à Schenguil le commandant de l’Inde depuis le fleuve de Kanoudj jusqu’à la frontière du Sind. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021