Bahram Gour

Bahram va dans l'Hindoustan porter sa propre lettre

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Le roi, ayant apposé son sceau sur la lettre, fit des préparatifs comme pour la chasse ; personne dans l’armée ne connaissait son secret, si ce n’est les grands qui devaient l’accompagner.

Il alla ainsi dans l’Hindoustan et passa le fleuve du pays des Magiciens (l’lndus).

Lorsqu’il fut arrivé près du palais de Schenguil et qu’il en aperçut la porte, le rideau et la salle d’audience, il vit un édifice dont le toit s’élevait dans l’air ; à la porte étaient beau- coup d’hommes armés et il s’y faisait un grand bruit ; il y avait des cavaliers et des éléphants et l’on entendait des clochettes et des clairons.

Il fut étonné de cette cour et son cœur devint inquiet.

Il dit aux gardiens du rideau de la porte, aux serviteurs et aux domestiques du roi :

Un envoyé du roi victorieux Bahram est arrivé à cette cour. »

Aussitôt le grand chambellan quitta la porte et courut auprès du roi, qui ordonna de relever le rideau et d’introduire l’envoyé avec les honneurs dus à son rang.

Bahram Gour entra solennellement ; il aperçut une salle dont le ciel (la voûte) était en cristal ; arrivé près de Schenguil, il le vit assis sur son trône orgueilleux, la couronne sur la tête.

Les degrés du trône d’or étaient en cristal ; sur le haut était assis le roi dans sa majesté et sa force et enveloppé d’une draperie en tissu d’argent broché. d’or et brodé partout de perles.

Son frère occupait un siège et portait sur la tête un diadème de pierreries ; auprès de lui était assis le conseiller du roi et son fils se tenait debout devant le trône.

Baliram s’avança auprès du trône et salua le roi ; il resta longtemps devant lui,-puis il dit à haute voix :

J’apporte au roi de l’Inde a t1 u

une lettre écrite en pehlewi, sur du satin, de la part du Grand Roi, le maître du monde, Bahram, l’adorateur de Dieu. »

Lorsque Schenguil eut entendu ces paroles, il ordonna d’apporter un siège d’or, sur lequel on fit asseoir Bahram et l’on appela ses compagnons, qui étaient restés sous la porte.

Lorsque Bahram fut assis, il délia ses lèvres et dit :

Ô puissant roi !

Je parlerai si tu m’en donnes la permission.

Puissent le pouvoir et la vertu ne jamais être privés de toi ! »

Schenguil répondit :

Parle !

Car le ciel accorde ses’bénédictions aux éloquents. »

Bahram dit :

Ô roi, fils de roi, qui es tel qu’aucune autre mère n’a mis au monde un fils comme toi !

Le Grand Roi, qui porte haut la tête, qui fait le bonheur de son pays, dont la justice tourne en antidote le poison, dont tous les princes sont les tributaires, dont les lions sont la proie à la chasse : qui convertit la plaine en une’mer de sang quand il tire l’épée, dont la générosité est comme une pluie de printemps et qui regarde comme une chose vile un trésor d’or, envoie au roi de l’Inde un message et une lettre en pehlewi, écrite sur du satin. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021