Kesra Nouschirwan

Mondhir, l'arabe, demande aide contre les iniquités du Kaïsar

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Du Ghilan, il marcha vers Madaïn (Ctésiphon) avec une armée dont il ne connaissait pas lui-même le nombre et ’étendue ; il parut de loin sur la route une armée innombrable d’hommes armés de lances.

Un cavalier s’avança rapidement ; il était envoyé de cette armée pour reconnaitre.

Il descendit de cheval, se mit à parler et dit :

Voici Mondhir, l’Arabe. »

Mondhir s’approcha du roi, tous les grands lui firent place ; le roi lui adressa les questions d’usage, lui montra sa joie de le voir et sa vue rendit plus bril-. lants ses peut.

Mondhir, qui avait de l’expérience, lui parla du Roum et du Kaïsar, disant :

Si tu es roi de l’Iran, si tu es le gardien et le soutien des braves, pourquoi les Roumis font-ils acte de royauté, pourquoi vont-ils chevauchant dans le désert des cavaliers ?

Si le Kaïsar est aussi roi sur le trône de l’Iran, il est certainement le maître souverain ; mais si le puissant roi consent à cela, il ne verra plus des hommes comme nous lui demander aide et quand les cavaliers du désert rencontreront les cavaliers roumis, les cuirasses seront inutiles. »

Les paroles de Mondhir mirent le roi en colère l’l.

Contre le Kaïsar, qui osait porter si haut son diadème ; il choisit dans son armée un homme éloquent, qui comprenait la langue du Kaïsar et lui dit :

Pars d’ici pour le Roum et ne te repOse pas A dans les pays cultivés.

Dis au Kaïsar : Si tu n’as pas de sens, ton cerveau aura à se repentir de ta folie.

Si un lion vaillant se jette sur un onagre, il le dévorera, quand même il se réfugierait dans un marais et si tu obtiens de Mondhir ce qui t’est dû, c’est déjà beaucoup, car sa monture est le vautour de signe Wega de la Lyre).

Distingue entre la main gauche et la droite et quand tu te seras rendu compte de ton droit, il est juste que tu réclames le pays qui t’appartient.

Puisque c’est moi qui donne les pays et les royaumes, que ma tête est la plus haute et que je suis le maître, je ferai en cette affaire ce qui est digne de moi et ne laisserai pas le vent souiller sur Mondhir.

Si tu veux combattre les Arabes, tâche d’abord de te connaître toi-même ; ensuite pense que la royauté est à moi, à moi tout ce qui est entre le Taureau qui supporte la terre et la station des Poissons du Zodiaque et que ton épée d’acier deviendra comme de la cire si j’envoie une armée dans le Roum. »

Le messager quitta Nouschirwan comme un ouragan, se rendit auprès du Kaïsar et s’acquitta de son message.

Le misérable Kaïsar se détourna de ce qui est juste et ne donna pour réponse que des fourberies, car il croyait que l’abaissement était loin de la hauteur qu’il avait atteinte.

Il dit :

Mondhir est un homme de peu d’intelligence, prends ses paroles pour ce qu’elles valent.

Si Mondhir se lamente follement et exagère de cette façon le mal qu’il a pu éprouver, ou si, d’une frontière à l’autre du désert des hommes armés de lances : quelqu’un se plaint, j’abaisserai toutes les montagnes de ce pays, je ferai une mer de ce désert sans eau. »

Le messager l’écoute et partit rapidement comme la poussière.

Il répéta tout ce qu’il avait entendu à Kesra, qui se mit en colère et dit à son Destour :

La raison n’est pas la compagne de la cervelle du Kaïsar.

Je lui montrerai qui est le maître, qui a le droit de faire des conquêtes, des guerres et des traités.

Il se repentira de ses prétentions, de son orgueil, de ses meurtres, de ses pillages et de ses invasions, plus qu’un homme ivre qui fourre ses mains dans le feu pendant qu’il dort. »

Il ordonna de sonner de la trompette et l’armée s’ébranla de tous côtés.

Le son des timbales s’éleva de la porte du palais, la terre devint couleur de poix et les montagnes ressemblèrent à de l’ébène.

Le roi choisit dans cette armée illustre trente mille cavaliers qui frappaient de l’épée, confia cette grande armée à Mondhir et lui dit :

Conduis du désert des cavaliers armés de lances une armée vaillante contre le Roum pour mettre à l’eu ce pays, et, aussi : longtemps que je serai ton roi et ton protecteur, ne crains rien du Roum et des Roumis, car ils ne sont pour moi qu’une poignée de poussière. le vais envoyer au Kaïsar un messager aux paroles douces, avec une lettre et si dorénavant tu n’as plus à souffrir de dommages de sa part, je consens à laisser le Roum au Kaièar. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021