Kesra Nouschirwan

Lettre de Nouschirwan et réponse du Kaïsar de Roum

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Il fit appeler un scribe qui se trouvait dans le palais et lui ordonna d’écrire une lettre de la part du roi Nouschirwan, de naissance illustre, maître du monde, successeur du roi Kobad, au Kaïsar de Roum, qui porte haut la tête, à qui est confiée cette frontière des pays cultivés. »

Il commença par implorer les bénédictions de Dieu, seule source de toute grandeur, maître de la rotation du soleil et de la lune, maître de la victoire et de la puissance, qui est au-dessus des intentions du ciel qui tourne, qu’elles soient pour la guerre ou pour la justice et la clémence.

Puisque tu es Kaïsar, tu es maître du Roum, mais ne cherche pas à faire une querelle aux Arabes, car tu dois savoir que, si tu veux prendrc une brebis d’entre les griffes du loup, tu n’en recueilleras qu’un grand dommage.

Si tu envoies une armée contre Mondhir, je ne te laisserai ni lroupes, ni trésors, ni trône.

Si un sujet devient trop volontaire, je le punis avec ’épée.

Ne t’avance pas d’une coudée au-delà de la frontière, si tu veux maintenir le traité qui te lie à moi ; et si tu passes outre, je ferai de même et foulerai aux pieds ta tête et ton trône.

Salut du maître de la couronne et du pouvoir à ceux qui ne troublent pas le monde par leur injustice ! »

On posa le sceau du roi sur la lettre et l’on choisit un cavalier parmi les gens de la cour, un homme comme il le fallait, doux de langage, expérimenté, vaillant et d’un esprit serein.

Le messager arriva avec la lettre du roi auprès du Kaïsar illustre, le salua, remit la lettre et lui fit part des intentions de Kesra.

Le Kaïsar l’écoute et lut la lettre ; il se tordit de colère et resta confondu.

Les paroles de Kesra firent pâlir cet homme plein de fierté et son visage se fronça ; il appela un scribe et fit écrire une réponse manifestant de bonnes et de mauvaises pansées.

Lorsque le haut de la feuille fut noirci comme de la poix, il invoqua les bénédictions de Dieu, qui a étoilé la surface des cieux ; de qui viennent la lutte, le repos et la clémence ; qui établit sur la terre un seul roi et place devant lui un serviteur qui vaut . mieux quelui.

Quand même le ciel qui tourne serait sous tes ordres et la tête de Jupiter soumise à ton épée, regarde dans tes livres d’impôts et vois que jamais homme de race roumie n’a payé tribut à la ’ famille desKeïanides.

Si tu es le roi, je ne suis pas

Un homme de peu ; moi aussi j’ai une tête, un diadème et une armée.

Comment pourrais-je acceptera tous ces vains propos par peur des pieds de tes éléphants et du bruit de tes timbales ?

C’est moi maintenant qui vous demanderai des tributs et rede- ’vances ; et qui pourra résister aux Roumis dans la bataille ?

Tu connais les hauts faits d’Iskender dans l’Iran ; or ce roi des Perses était un des nôtres et son épée n’est pas perdue.

Pourquoi donc nous imposer la suprématie ?

Les cavaliers armés de lances ont enlevé nos biens dans leurs pillages et nous ne supporterons plus cette oppression ; nous ravagerons leurs plaines d’une frontière à l’autre.

Nouschirwan n’est pourtant pas le Créateur du soleil ; ou est-il donc le maître des clefs du ciel, pour qu’il ne reconnaisse personne comme grand parmi les grands et qu’il fasse seul ses volontés dans le monde ?

Il ne donna à l’envoyé aucune réponse ; dans sa colère, il ne prononça pas le nom de Kesra et en trempant son sceau dans le musc il dit :

Que le Messie et la croix te protègentlnLe messager ne répondit pas un mot ; il voyait que la réponse était fâcheuse et il partit tristement, se rendit en toute hâte auprès du roi d’Iran et fit son rapport sur l’affaire du Kaïsar.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021