Kesra Nouschirwan

Le monde trouve du repos sous Nouschirwan

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Lorsque Kesra monta sur son trône solennellement et se sentant le compagnon de la fortune, le monde brillait comme un paradis, rempli de richesses par l’effet de sa justice et de sa bonté.

Les rois se reposaient de la guerre et cessaient de verser de tous côtés injustement du sang ; le monde se rajeunit par la majesté que Dieu avait accordée à Kesra ; on aurait dit que les mains du mal étaient liées.

On ne savait plus ce que c’était que de piller et envahir ou d’étendre la main pour faire du mal ; les hommes marchaient selon les ordres du roi, ils marchaient dans la bonne voie, renonçant à la perversité et aux ténèbres ; si l’on avait répandu de l’argent sur la route, les voleurs se seraient enfuis devant ces trésors ; par crainte du roi et de sa justice, les méchants n’osaient, ni sur la terre ni sur l’eau, ni pendant la clarté du jour ni à l’heure du sommeil, jeter un regard sur ce brocart et ces pièces d’or.

Le monde était paré comme un paradis et les vallées et les plaines étaient remplies de richesses.

Il arrivait des lettres de tous les pays, de tous les grands, de tous les puissants, des marchands, des Turcs de la Chine, des Seklab et de tous les royau-mes.

Il y avait tant de bourses de musc, de satin de Chine, de belles choses qui venaient du Roum et de parfums indiens, que l’Iran ressemblait au paradis ; toute la terre était d’ambre, toutes les briques étaient d’or.

Les hommes tournaient leurs yeux vers l’Iran, délivrés de leurs peines et de leurs querelles ; on aurait dit que les larmes des nuages étaient de l’eau de rose et qu’il n’y avait plus ni souffrance ni besoin de médecin ; l’eau tombait sur les fleurs au moment propice et le cultivateur ne souffrait jamais du manque de pluie ; les vallées et les plaines étaient convertes de fleurs, de maisons et de palais ; le monde était rempli de verdure et de bétail ; les ruisseaux ressemblaient aux fleuves et les fleurs des potagers Dans l’Iran, on apprenait les langues étrangères, aux Pléiades. on éclairait son esprit par le savoir.

Les marchands de tous les pays, de l’Inde et de la Chine, du Turkestan et du Roum célébraient la gloire du maître et les animaux se multipliaient à cause de l’abondance de l’herbe.

Quiconque était savant dans une science et habile à parler allait à la cour du roi ; les nobles, les Mobeds, les sages étaient honorés, les méchants tremblaient de peur des peines qui les menaçaient.

Chaquajour, quand le soleil se levait sur le monde, une voix se faisait entendre du haut de la porte du palais, disant :

Ô vous, sujets du roi du monde, qu’aucun de vous ne cache le mal qu’on lui aurait fait.

Quiconque s’est donné de la peine en travaillant sera payé dans la mesure de son travail ; parlez-en tous à mon grand chambellan, qui me demandera votre salaire.

Si un créancier se présente et demande de l’argent à un homme sans ressources, il ne faut pas qu’il trouve vide la main d’un homme laborieux et mon trésorier payera la dette.

Si un homme jette les yeux sur la femme d’un autre et si celui-ci l’accuse devant le roi, il n’échappera pas au cachot on au gibet et aux coups de flèches sur le gibet on aux chaînes dans le cachot.

Si l’on trouve quelque part un cheval en liberté et si le maître du terrain s’en plaint à ma cour, on tuera le cheval sur le champ cultivé où on l’aura trouvé ; l’homme lésé emportera la chair et le cavalier restera à pied et sans cheval et ira faire pénitence au temple d’Aderguschasp ; l’inspecteur déformée rayera son nom du rôle et sa maison sera rasée et pour chaque faute, qu’elle soit plus ou moins grande que celle-ci, le coupable sera dé gradé, car jamais le roi n’approuvera les méfaits ; il n’admet à sa cour que des hommes de droiture et ceux qui n’approuvent pas notre voie, à Dieu ne plaise que nous les voyions à notre cour. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021