Newder

Afrasiab part pour l'Iran

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Lorsque le désert fut devenu par la verdure comme une soie peinte, les braves du Touran se ceignirent les reins.

Une armée se mit en marche du pays des Turcs et de la Chine et se réunit aux guerriers de l’occident armés de massues ; elle n’avait ni milieu ni fin et la fortune de Newder avait vieilli.

Lorsque l’armée s’approcha du Djihoun, le petit-fils de Feridoun en eut nouvelle ; le roi et son armée se mirent en marche, ils sortirent du palais impérial, entrèrent dans le désert et se dirigèrent vers Dehistan.

Karen le guerrier commandait, le roi Newder le suivait, le monde était entièrement rempli de bruits et lorsque l’armée s’approcha de Dehistan, le soleil disparut sous la poussière.

Les tentes impériales furent dressées dans la plaine devant la forteresse et Newder fit dans Dehistan ses apprêts pour le combat qui ne tarda pas d’être livré, car Afrasiab envoya dans le pays d’Iran deux chefs choisis parmi les braves, Schemasas et le vaillant Khazarwan, à qui il confia le commandement de ses cavaliers.

Trente mille hommes de guerre prêts au combat partirent ; ils se dirigèrent vers le pays du Zaboulistan se proposant de se venger de Zal.

On reçut alors la nouvelle que Sam, fils de Neriman, était mort et que Zal était occupé à lui préparer un tombeau.

Afrasiab en fut dans une grande joie, car il voyait que sa fortune se réveillait.

Alors, il s’avança lui-même et arrivé devant Dehistan, fit dresser ses tentes en face de la ville.

Qui pourrait compter le nombre de ses braves ?

Va et compte quatre cents fois mille.

Tu aurais dit que les sables et les marais bouillonnaient ; toute la plaine semblait couverte de fourmis et de sauterelles.

Le roi Newder avait avec lui cent quarante mille hommes, tous cavaliers pleins de courage.

Afrasiab observa cette armée et dans la nuit il expédia un dromadaire à Pescheng avec une lettre dans laquelle il lui écrivait :

Nous avons cherché la fortune et elle est entre nos mains ; si nous faisons le compte de l’armée de Newder, nous n’y voyons qu’une proie que nous chasserons ; d’ailleurs le roi a perdu Sam, qui par conséquent ne peut venir à ce combat ; c’est lui que je craignais dans ce pays et maintenant qu’il n’est plus, nous nous vengerons de l’Iran.

Zal lui prépare un tombeau et ne peut mouvoir pour le combat ni pieds ni ailes.

Enfin Schemasas est allé dans le Nimrouz et a mis sur sa tête la couronne qui illumine le monde.

En toute chose, il faut chercher le moment et prendre le conseil d’un ami prudent ; quiconque est paresseux au moment d’agir, ne trouvera plus pareille occasion.

Le dromadaire rapide vola dans sa course vers le roi qui brillait avec la splendeur du soleil.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021