Kobad fils de Pirouz

Le poète déplore sa vieillesse

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Hélas ! Ô cyprès élancé, qui ravissais les cœurs, pourquoi es-tu devenu si triste ?

Toi qui étais si heureux, si majestueux et si beau, comment ton cœur si gai s’est-il rempli de terreurs ? »

Le cyprès répondit à ces questions :

J’étais heureux tant que je n’étais pas vieux ; mais je succombe devant la force ces de mon ennemi, la soixantaine ; sois sage et ne lutte pas contre elle.

Elle a la queue d’un dragon et les griffes d’un lion, elle broie ceux qu’elle a abattus ; sa voix est celle du tonnerre, sa force celle du loup ; dans une main elle tient la fatigue, dans l’autre la mort ; elle courbe en cercle le cyprès (la taille) qui charmait les cœurs ; elle colore comme l’ambre le teint de lis, elle change en safran la fleur de l’arghawan et après le safran viennent de lourdes fatigues ; elle charge de chaînes les pieds du cou-4 teur, elle dégrade le corps le plus beau.

Mes perles de belle eau (dents) sont ternies ; mon noble cyprès (taille) est ployé, mes narcisses (yeux) étaient noirs et brillants, aujourd’hui ils pleurent de langueur et de fatigue.

Mon. cœur, jadis heureux et insouciant, est rempli de douleur, c’est ainsi que mes jours sont devenus malheureux.

Du moment ou l’enfant se repaît de lait, la mort accourt et on doit l’appeler vieux.

Le règne de Nouschirwan a duré quarante-huit ans et toi qui as dépassé la soixantaine, tu ne restes pas jeune.

Considère la fin en tout ce que tu fais et ne déchire pas ton cœur par le souci de t’agrandir. »

Dernière mise à jour : 25 sept. 2021