Kobad fils de Pirouz

Allocution de Kobad aux Iraniens

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Lorsque le fortuné Kobad fut monté sur le trône et eut placé sur sa tête le diadème du pouvoir, il partit d’Istakhr pour Thisifoun (Ctésiphon), qui faisait la gloire des grands.

Il s’assit sur le trône de turquoises et dit :

N’ayez pas de secrets pour moi ; ma porte vous est ouverte pendant le jour brillant et la nuit noire.

Il n’y a de grand que celui dont la langue dit la vérité et ne cherche pas à la pervertir ; s’il pardonne, même quand il est en colère, les hommes justes le prendront pour guide, il élèvera dans le monde le trône du contentement et les grands béniront sa justice.

Si tu écartes de ton cœur l’envie de la vengeance, les petits et les grands te rendront hommage.

Quand un roi se met à mentir, le mensonge l’amènera bientôt à faire la guerre.

Il faut d’abord tout entendre et si c’est un homme de savoir qui parle, sa réponse ira droit au but ; mais quand l’homme qui sait les choses est avide, son savoir ne peut pas porter fruit et si l’homme savant agit avec précipitation, son savoir est inutile comme l’eau dans un marais salé.

Celui qui recherche l’affection de l’armée prend un ton modeste, même en blâmant ; l’homme puissant, quand il se montre dur, se rabaisse plus bas que le pauvre ; mais si un homme pauvre et ignorant exerce le pouvoir, ce sera un gouvernement qui ressemblera à la folie.

Celui qui a conscience de ses propres défauts ne parle pas beaucoup des défauts des autres.

Le soutien de la raison est la patience, mais si tu es colère, tu te dégrades toi-même.

Si tu te conformes à la justice de Dieu, tu es puissant, d’humeur égale et pur d’intention.

Évite les peines et les fatigues, car un homme sans avidité vaut mieux que celui qui accumule un trésor.

Celui qui a été généreux emporte un viatique ; son corps mourra, mais son nom sera éternel.

Aidez donc tous à faire le bien et ne foulez pas cette terre instable pour faire le mal.

Tous les grands lui rendirent hommage et répandirent des chrysoprases sur sa couronne.

C’était un jeune homme de seize ans ; il ne prenait que peu de part au gouvernement ; Souferaï réglait les affaires du monde et Kobad n’était pas le maître dans l’Iran ; le Pehlewan faisait tout ce que devait faire le roi et ne laissait arriver personne auprès de lui.

Kobad n’avait pas de Mobed, ne commandait pas et n’était pas consulté ; le monde était sous la main de Souferaï.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021