Keï Khosrou

Les grands se plaignent de ce que Keï Khosrou ferme sa cour

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Tous les Pehlewans de l’armée d’Iran restèrent confondus de ce que faisait le roi et tous ces hommes illustres dans les combats eurent chacun une idée différente.

Lorsque le roi glorieux fut monté sur le trône, le grand chambellan parut à la porte de la salle d’audience et ordonna qu’on levât le rideau et qu’on laissât entrer les braves.

Les grands, les vainqueurs des éléphants, les hommes au visage de lion, comme Thous, Gouderz, le vaillant Guiv, Gourguin, Bijen et Behham le lion, entrèrent, les mains respectueusement croisées ; en voyant Khosrou ils l’adorèrent, ensuite ils lui dévoilèrent leurs pensées secrètes, disant :

Ô roi, ô héros, -ô homme vaillant, ô juge, ô maître du monde, ’ ô puissant parmi les puissants !

Jamais un roi comme toi ne s’est assis sur le trône d’ivoire ; le soleil et la couronne empruntent de toi leur splendeur ; c’est toi qui donnes leur force aux cuirasses, aux épées et aux chevaux, toi qui allumes le feu du bienheureux Aderguschasp.

Les fatigues ne t’effrayent pas, les trésors ne t’amollissent pas et les richesses sont au-dessous des fatigues que tu as éprouvées.

Nous, les Pehlewans, sommes tous tes esclaves ; nous ne vivons que parce que nous te voyons.

Tu as jeté dans la poussière tous tes ennemis et il ne reste plus dans le monde un objet de crainte et de terreur pour toi.

Les armées et les trésors de tous les pays t’appartiennent et chaque lieu où tu places ton pied porte les traces de tes travaux.

Nous ne savons pourquoi les pensées du roi sont devenues sombres au milieu de cette fortune.

Le temps des jouissances est arrivé pour toi dans ce monde et non pas le moment des soucis et du dépérissement.

Si le roi nous en veut pour quelque chose, si sa tristesse est la suite de nos fautes, qu’il le dise et nous rendrons la joie à son âme en nous repentant avec des larmes de sang et du feu dans le cœur ; ou, s’il a en secret un ennemi, que le roi de la terre nous l’indique ; tous les rois qui portent des couronnes mettent l’honnent de leur trône et de leur diadème à tuer tes ennemis ou à perdre leur vie une fois qu’ils ont placé sur leur tête le casque des braves.

Que le roi nous dise son secret et cherche avec nous le remède à son mal. »

Le roi illustre leur répondit :

Ô Pehlewans qui demandez la voie à suivre !

Aucun ennemi dans le monde ne me cause de souci ; aucun de mes trésors n’est dissipé ; l’armée ne me donne aucun chagrin et aucun de vous n’a commis de faute envers moi.

Depuis que j’ai vengé mon père, j’ai rétabli partout la justice et la foi et il ne reste pas une poignée de terre noire qui n’ait reçul’empreinte de mon sceau.

Mettez donc vos épées dans leurs fourreaux, laissez la coupe dominer le glaive ; faites retentir, au lieu du bruit des arcs, le son des flûtes et des rebecs accompagnant un banquet plein de délices.

Pendant sept jours je me suis tenu debout devant Dieu en méditant des pensées pieuses : j’ai un désir secret, je l’ai soumis au Créateur et je le dirai à tous lorsqu’il m’aura répondu et qu’il m’aura donné ses ordres qui conduisent au bonheur.

Et vous aussi, allez adorer Dieu ; allez le prier de m’accorder mon désir et ma joie, car c’est lui qui donne le pouvoir sur le bien et le mal à ceux auxquels il montre la voie ; ensuite livrez-vous à la joie et ne soupçonnez pas de mal en moi.

Sachez que le Ciel, qui ne s’arrête jamais, ne connaît ni sujet ni roi ; il nourrit rles jeunes et les vieux et tout ce qui nous arrive Iv.

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!

De juste ou d’injuste nous vient de lui. »

Les Pehlewans quittèrent le roi, remplis de douleur et d’incertitudes et Khosrou ordonna au grand chambellan de s’asseoir derrière le rideau de la salle d’audience et de ne laisser entrer personne auprès de lui, ni des étrangers ni ses familiers.

À la nuit il se rendit au lieu de ses prières et ouvrit les lèvres devant Dieu le juste, le Seigneur, disant :

Ô toi qui es plus grand que les plus grands, qui favorises ceux qui sont purs et bons, sois mon guide ’vers le ciel, pour que je puisse quitter ce séjour passager sans que mon cœur se soit tourné vers le mal et de manière que mon âme trouve une place dans le séjour des heureux.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021