Keï Khosrou

Khosrou tue Schideh

Cette page peut présenter des erreurs qui seront bientôt corrigées. Merci pour votre compréhension.
...

Le roi descendit de son cheval couleur de nuit ; il ôta de sa tête son casque impérial, remit à lichham son noble destrier et s’avança semblable à AderguschaspJ’escheng le vit de loin à pied ; le vaillant J. b8 crocodile mit aussi pied à terre et ils s’attaquèrent sur la plaine comme des éléphants ; ils trempèrent de sang toute la poussière.

Quand Schideh vit la poitrine et la stature du roi et qu’il sentit cette puis : sance donnée par Dieu et cette vigueur, il pria laciel de le sauver ; car il savait que le corps du Touran n’aurait plus de valeur quand la tête en serait abattue.

Khosrou s’aperçut de ses pensées secrètes et voyant son corps qui fléchissait, il le saisit avec la vigueur que lui avait donnée Dieu le créateur, comme un lion qui met la griffe sur un onagre mâle et le terrasse.

Il le prit avec la main gauche au cou, avec la droite au dos, le souleva et le jeta rudement par terre.

Toutes les vertèbres de Schideh furent brisées comme des roseaux par la violence du coup et ses jambes furent cassées ; Khosrou tira son épée tranchante, perça la poitrine du prince illustre et tailla en morceaux la cuirasse sur sa poitrine.

Ensuite, dans sa douleur, il versa de la poussière sur sa propre tête et dit à Rehham :

Ce méchant sans égal, ce vaillant Schideh était le frère de ma mère ; témoi-gnez-lui de la pitié après sa mort ; élevez-lui un tombeau royal ; embaumez sa tête avec du musc, de l’ambre et de l’eau de rose et son corps avec du camphre pur ; suspendez à son cou une chaîne ce d’or et placez sur sa tête un casque rempli d’ambre. »

L’interprète de Schideh se tenait sur la route en observant son maître ; il contemplait le corps du prince [t9 illustre ; et lorsqu’on l’eut soulevé du sable et emporté vers le camp du roi, il s’approcha de Khosrou en s’écriant :

Ô roi glorieux, distributeur de la justice !

J’étais un faible esclave de Schideh et je ne suis pas un combattant, un Pehlevvan.

Fais-moi grâce par pitié, ô roi !

Pour que le ciel se réjouisse de la vie. »

Le roi répondit :

Raconte à mon grand-père, au milieu de sa cour, tout ce que tu m’as vu faire. »

I Le cœur et les yeux des grands de Touran étaient fixés sur la route, attendant le retour de Schideh du champ de bataille ; un cavalier parut courant sur la malle route de sable, la tête une, les yeux remplis de chaudes larmes de sang.

Il leur dévoila le mystère caché, il raconta tout devant le roi des Turcs.

Le maître de la terre désespéra de sa vie ; il arracha ses cheveux blancs comme le camphre et répandit sur sa tête des flots de poussière.

Tous les Pehlewans de l’armée arrivèrent et quiconque voyait le visage du roi des Turcs mettait en lambeaux ses vêtements sur sa poitrine, tous les cœurs étaient déchirés et il s’éleva au milieu de l’armée une telle lamentation que le soleil et la lune en furent émus.

Atrasiab dit en pleurant :

Dorénavant je ne chercherai plus ni repos ni sommeil.

Soyez mes compagnons dans ce deuil, vous tous, pleurez mon fils .’ La pointe de nos épées ne verra plus le fourreau, je ne me livrerai plus jamais à la joie.

Lions ensemble les pans de nos cottes de mailles, dévastons tout le pays d’Iran ; ne comptons pas pour un homme, mais pour une bête fauve, quiconque n’a pas le cœur percé de douleur.

Puisse aucun œil ne verser jamais des larmes de pitié sur ceux dont les yeux ne pleurent pas avec de chaudes larmes de sang. notre douleur sur la perte de ce vaillant cavalier au visage de lune, de ce cyprès qui croissait au bord du fleuve ! »

Dévoré d’une peine qu’aucun médecin ne pouvait guérir, il versait des larmes de sang.

Tous les grands ouvrirent les lèvres et répondirent au roi, disant :

Puisse Dieu le juste te faire supporter ce malheur, puisse-t-il faire trembler le cœur de tes ennemis !

Aucun de nous ne s’occupera un instant, le jour ou la nuit, d’autre chose que de sa douleur et de la vengeance de Pescheng.

Nous ferr rons rugir le cœur de l’armée, nous la conduirons au champ de bataille, où elle moissonnera des têtes. »

Déjà avaient disparu Piran et Houman et maintenant il s’élevait vengeance sur vengeance ; l’armée avait le cœur brisé, l’âme du roi était remplie de douleur et le camp entier retentissait de cris tumultueux

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021