Keï Khosrou

Keï Khosrou réunit une armée contre Afrasiab

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La lutte de Gouderz et de Piran étant terminée, le roi victorieux se prépara pour une nouvelle guerre et de tous côtés arrivèrent les grands, accompagnés d’armées innombrables.

Le bruit des trompeltes r ’ monta vers le ciel et l’on dressa dans la plaine les enceintes des tentes ; on plaça sur le dos d’un éléphant un trône de turquoise et la surface de la terre ondoyait comme le Nil.

Le roi, ceint de la couronne, monta sur ce trône et un bruit s’éleva de la plaine et de la cour ; il n’y avait pas de place pour dormir dans la ville ni pour marcher dans la cam-

-pagne.

Lorsque le roi, assis sur son éléphant, eut donné le signal de la guerre en jetant les boules dans la coupe et en s’armant pour le combat, il n’était plus permis à personne dans l’empire de demeurer autre part qu’à la cour du roi : tel était le commandement de l’illustre Khosrou, qui portait haut la tête.

Il envoya des ordres sur toutes les frontières . où il avait dirigé des armées pourvues de ses conseils et de ses instructions,à Lohrasp, Aschkesch prompt à frapper, qui tirait le crocodile du fond de la mer, puis à l’illustre Rustem, le Pehlewan bienaimé ; noble et toujours calme ; et il rappela à la cour tous . ceux qui étaient braves et avides de combats.

Ensuite, il ouvrit ses trésors et paya la solde de l’armée ; il parla beaucoup des mânes de son père et distingua parmi la foule trois hommes à la parole facile, au cœur serein et prompts à frapper de l’épée :

Rustem, le grand Pehlewan ; Gouderz le sagace, le vieux s loup ; enfin Thous, le Pehlewan aux bottines d’or, qui portait le drapeau de Kaweh.

Le roi du monde leur dit :

Hommes illustres, princes fortunés !

Les dignités et les honneurs que je vous accorde dépassent tout ce qu’aucun homme a jamais rêvé.

Mettez-vous en route de trois côtés et préservez mon armée des coups de l’ennemi.

Je ne cesserai de combattre Afrasiab ni pendant le jour brillant ni pendant les heures du sommeil.

J’ai appelé une armée de toutes les provinces et je mènerai à bonne fin cette guerre et cette vengeance. »

Il choisit dans sa cour des envoyés éloquents, in. telligents et bons conseillers ; il fit écrire dans chaque province, à tous ceux qui avaient du renom et de l’indépendance, une lettre disant :

Keï Khosrou, le victorieux, a donné le signal sur le dos de son éléphant et le monde est devenu semblable au Nil à !

Ne vous livrez donc ni au repos ni au sommeil, mais préparez-vous à la guerre contre Afrasiab. »

Cette lettre ayant été lue par tous les princes qui commandaient dans l’empire, les braves du monde 4 entier poussèrent un cri qui fit bondir la terre comme bondissent les cagues de la mer et les grands de toutes les provinces se dirigèrent avec leurs troupes vers la cour du roi. * Tous les grands de tous les pays ayant équipé leurs troupes pour la guerre, Khosrou visita ces différentes armées et établit de tous côtés des camps.

Il choisit parmi ces troupes renommées trente mille cavaliers prompts à frapper de l’épée et plaça auprès de lui, au centre de l’armée,ces hommes qui avaient trempé les mains dans du sang pour se préparer au combat.

Il assigna d’un côté une place à Thous, puis à Menouschan et Khouzan aux sages conseils, qui étaient rois dans le Kischwer de F ars et qu’accompagnaient des grands aux casques d’or ; l’un était roi du Khouzistan’ et dans les combats le compagnon de la fortune ; l’autre était roi de Kerman et il ne pensait, à l’heure de la bataille, ni aux conseils ni aux retards ; plus loin il plaça Arisch avide de combats et le roi de Gouran, le héros destructeur des armées ; Sabbah, le savant roi du Yémen ; Irodj au cœur de lion, au corps d’éléphant, le maître du monde, le victorieux et puissant roi du pays de Kaboul ; Schémmakh Souri, roi des Souricns, armé pour le comu bat ; plus loin, Guiweh, le guerrier toujours victorieux, le destructeur des armées, le roi du pays de Khawer, le maître du monde, le savant, le par.

Il plaça à sa gauche tous les descendants de Keïkobad, princes distingués par le savoir et la naissance et les mit sous le commandement de Dilafrouz.

Les grands de la famille de Zerir, qui frappaient avec leur épée pendant la nuit, malgré le sombre brouillard ; Bi-jen fils de Guiv, avec Rehham le brave, que le roi comptait parmi ses grands ; Gourguin fils de Milad et les héros de Keï, qui étaient tous arrivés selon l’ordre du Keïanide ; afin le fils de Zerasp, l’adorateur du glorieux Aderguschasp, se placèrent tous derrière Khosrou pour former sa garde et leurs lances perçaient le brouillard.

Ensuite, il confia à Rustem l’aile droite, corps de troupes qui était comme un seul cœur et un seul homme ; il plaça à droite tous ceux qui venaient du Zaboulistan, même les princes et les parents du Dese tan, pendant qu’il réclamait pour lui-même tout l’honneur et toute la direction du combat.

Il choisit ensuite pour former l’aile gauche une armée brillante comme le soleil au signe du Bélier.

Le Sipehdar Gouderz fils de Keschwad s’y trouvait avec le Sipehdar Hedjir, Ferhad et les grands de Berda et d’Ardebil, formant des escadrons devant le maître du monde.

Ils demandèrent à être commandés par Gouderz et se placèrent à gauche de ses troupes.

Enil.

L2 suite Khosrou ordonna de couvrir le centre de far ; mée par une rangée d’éléphants de guerre ; on plaça les tours sur le dos des éléphants et la terre trembla soue en comme les eaux du Nil.

On fit monter dans les tours des milliers d’archers vaillants dans le combat ; et trois cents cavaliers, tous avides de batailles et guerriers illustres, formaient la garde de chaque éléphant.

Il ordonna aux héros de Baghdad, qui accompagnaient Zengueh fils de Schaweran, à cette troupe choisie parmi les hommes de Karkh, de se ranger à pied, armés de leurs arbalètes, devant les éléphants.

Si une montagne profonde de deux milles s’était trouvée devant eux, ils auraient percé le cœur du rocher avec leurs traits ; personne ne pouvait résister à leurs coups.

Derrière les éléphants se tenaient des fantassins portant des lances longues de neuf coudées, faites pour percer les têtes ; ils tenaient devant eux des boucliers du Ghilan et le sang bouillonnait dans leurs cœurs.

Derrière ces hommes qui portaient des lances se trouvait une ligne de braves couverts de boucliers et armés de flèches qui perçaient les cuirasses et derrière eux des cavaliers vaillants dont les carquois étaient remplis de flèches en bois de peuplier.

Ensuite le roi forma un corps choisi de troupes de l’Occident munies de boucliers, de cuirasses et de casques de Roum ; c’étaient trente mille braves qui portaient haut la tête et qu’il confia à Feribourz, le valeureux cavalier et à Tokhar. roi

I3 du Dehistan, qui méprisait ses ennemis ; Tokhar était issu de la race de l’illustre Deschmeh, famille alors très-puissante.

À côté de Feribourz se trouvait Nestouh, autour duquel se pressait une foule de grands et de chefs aguerris qui venaient du désert des cavaliers armés de lances.

À leur tête marchait Hedjir devant lequel un lion n’étaitqu’une faible gazelle.

Khosrou lui ordonna de se placer à côté de Nestouh et l’aile gauche de l’armée devint comme une montagne.

Il y avait encore les troupes du Roum et du Berberistan, sous un chef nommé Leschkersim tan : c’étaient trente mille hommes, fantassins et cavaliers,qui se rangèrent à la gauche du roi.

Ensuite, il y avait une armée de braves du Khorasan, ambitieux et connaissant les hommes ; leur chef était Minoutchehr, fils d’Arisch,qui les conduisait aux lieux où s’acquiert la gloire.

Au delà se trouvait un homme illustre, de la famille de Keroukhan, un prince de la race de Keïkobad, appelé le roi Firouz, un chef qui enflammait les cœurs et animait les armées ; il était roi de Gartcheh et ressemblait à un lion qui terrasserait un éléphant furieux.

Le roi les plaça à côté de Minoutcher et nomma le chef de cette fa mille ordonnateur de l’armée.

Ensuite s’avancèrent les grands du mont Kaf : ils marchaient fièrement, armés de lances et d’épées ; c’était une troupe de la souche de Feridoun et de Djemschid, dent le cœur se gonflait de sang quand ils pensaient à la race de

Il : Zadschem.

Il choisit trente mille grands de race royale qui frappaient de l’épée et confia cette armée à Guiv, fils de Gouderz, ce qui remplit de joie toute cette frontière.

Derrière Guiv se trouvait Yaweh, fils de Semkenan et les princes et les grands arrivèrent . accompagnés de héros pleins de prudence et de courage et se rangèrent derrière le.Sipehdar Guiv pour le soutenir.

Ensuite Khosrou envoya à leur droite dix mille braves cavaliers qui perçaient les ennemis avec leurs poignards ; il plaça dix mille autres héros pleins de bravoure derrière Gouderz fils de Keschwad.

Berteh, qui frappait de l’épée, s’avançait au milieu de cette armée avec des montagnards formés par pelotons, pour venir à l’aide de Guiv ; c’était une troupe qui portait haut la tête et qui était composée de vaillants guerriers.

Il envoya à l’aile gauche trente mille cavaliers choisis et propres au combat ; Zewareh conduisait à la bataille cette armée de jeunes gens pleins d’une ardeur guerrière.

Ensuite le roi choisit dix mille braves, tous hommes illustres, tous armés de lances, commandés par Karen, le vaillant chef de ce corps renommé, en ordonnant à ce héros. qui lançait son cheval et désirait le combat, d’occuper l’intervalle entre les deux armées.

Puis, il donna à Gustehem fils de Guejdehem l’ordre d’accompagner le vaillant Karen et au fils de Thous de se rendre partout avec des trompettes et des timbales ; d’empêcher les méchants et tous ceux qui n’adoi raient pas Dieu, de commettre des injustices ; de veiller à ce que personne ne manquât de vivres et à ce que nul ne fût opprimé ; de demander au roi tout ce dont on aurait besoin et d’être en toutes choses auprès de lui l’interprète de l’armée.

Le monde était couvert de chariots et du bétail que le fils de Thousamenait pour servir de nourriture à l’armée.

Il fit faire des reconnaissances de tous les côtés par des éclaireurs : il réveilla de leur sommeil ceux qui dormaient.

Ses espions se répandirent partout, et, veillant sans cesse, il s’informait de tout ce qui se passait ; il établit des sentinelles sur toutes les hauteurs et ne laissait pas s’éparpiller les troupes.

Les vallées et les montagnes, les déserts et les plaines étaient remplis de la poussière que soulevait cette armée de bravos qui entrelaçaient les rênes de leurs chaumez, qui tous portaient haut la tête pour le combat et doutaucun ne sentait la fatigue ou la pour.

Le roi menait avec lui ses trésors, et, ayant ainsi disposé ses troupes, il leva jusqu’au ciel son diadème de Kei’anide.

Les cœurs des méchants et des bons n’avaient d’autre désir que le combat.

Dernière mise à jour : 25 sept. 2021