Keï Khosrou

Keï Khosrou arrive à Gangue Diz

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Khosrou mit en ordre ses troupes et leur distribua la solde, ensuite il leur parla de Dieu de qui vient tout bien, disant :

Quiconque recherche le mal se tordra sous les punitions que Dieu lui infligera.

Il ne faut pas que vous entriez en masse dans la ville de Gangue, afin que pas une patte de fourmi n’ait à souffrir. »

Quand le maître du monde aperçut Gangue Diz, ses joues disparurent sous ses larmes ; il descendit de cheval et offrit ses hommages à Dieu, la tête dans la poussière, disant :

Ô toi qui es le juge suprême et saint, je suis ton esclave, le cœur rempli de crainte et de terreur ; tu m’as donné une haute stature et la dignité royale, une armée, du courage, une bonne étoile et du pouvoir, de sorte que j’ai pu voir ces murs et cette ville que mon père a élevés au-dessus du sol.

C’est Siawusch qui, par la puissance que Dieu le très-saint lui a donnée ,

’a fait sortir des fossés une pareille muraille.

Le tyran a étendu la main sur lui et a déchiré tous les cœurs par son meurtre. »

L’armée se mit à pleurer sur ces murs en pensant avec douleur à l’innocent Siawusch, qui fut tué par la main de son ennemi, ce qui avait semé dans le monde une semence si féconde de vengeance.

Afrasiab avait reçu la nouvelle que le roi maître du monde avait passé la mer ; il avait tenu secret ce

M3 qu’il avait appris et était parti dans une nuit sombre, sans le dire à personne.

Il avait abandonné ses chefs pleins d’expérience et s’était enfui tout seul, le cœur rempli de terreur.

Lorsque Keï Khosrou entra dans Gangue, la tête pleine de tristesse, le cœur gonflé de sang, il vit ce jardin enchanteur qui ravissait les âmes et ces arbres fruitiers plantés par Siawusch et qui ressemblaient aux lampes du paradis ; partout on voyait des sources d’eau et des bosquets de roses ; la terre était couverte de fenugrec et les branches des arbres étaient la demeure des rossignols ; chacun dit :

Voici une belle demeure, nous pourrions y vivre heureux jusqu’à notre mort. »

Ensuite le prudent roi ordonna au Iraniens de s’assurer du roi de Touran ; ils le cherchèrent dans le désert, dans les jardins et les palais, ils prirent des guides pour les conduire partout.

Ceux qui le poursuivirent partirent comme des insensés, espérant trouver quelque part une trace de lui.

Dans cette ardente recherche, ils découvrirent une foule de ses grands et tuèrent bien des innocents, mais ne trouvèrent aucune trace du roi injuste.

Le roi resta pendant une année à Gangue Diz dans les fêtes et les banquets.

Le monde était comme un paradis enchanteur, plein de bosquets de roses, de parcs et de jardins.

Le roi ne pouvait se résoudre à partir ; il restait à Gangue, victorieux et content ; mais les Pehlewans de l’armée d’Iran se présentèrent.

Un, pas BOIS. devant lui tous ensemble et lui dirent :

Si le cœur du roi’ne veut pas s’émouvoir, c’est qu’il ne se soucie plus du trône de l’Iran ; probablement ton grand-père Afrasiab a passé de l’autre côté de l’eau et le vieux roi Kaous, qui est assis sur le trône, n’a plus de puissance et de majesté royale, ni de trésors et d’armée ; si donc Afrasiab s’est dirigé, rempli de haine, vers l’Iran, qui protégera notre pays ?

Et si jamais Afrasiab recouvre un trône et un diadème, toutes nos fatigues auront été stériles. »

Le roi répondit aux Iraniens :

Votre conseil est utile,»

Et il convoqua tous les grands de la ville, il parla longuement de ces hommes qui avaient souffert de si grands maux, ensuite il prit l’homme le plus digne, le plus respecté, le plus capable du pays et le revêtit d’une robe d’honneur, choisissant ainsi dans Gangue Diz un ami pour gouverneur et lui dit :

Reste ici joyeusement, ne t’inquiète pas de notre ennemi. »

Il distribua ensuite tout ce qu’il avait de choses précieuses, de chevaux et de trésors accumulés ; toute la ville fut enrichie par lui et pourvue de bracelets, de trônes et de diadèmes.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021