Keï Khosrou

Combat drevient auprès des champions de l'Iran

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Pendant ce temps les héros avides de vengeance et de combats se dirigeaient du haut de la colline vers l’armée, portant attachés à la selle de leurs chevaux les morts qu’ils avaient traités selon les usages de la guerre.

Lorsque l’ armée vit que le Pehlewan n’était pas avec les héros, tous les guerriers jeunes et vieux poussèrent des cris, disant :

Est-ce que Gonrrderz, affaibli par l’âge, serait tombé sous les coups de Piran ? »

Toute l’armée versa des larmes amères, parce qu’elle ne voyait pas le Pehlewan, le pâtre de ce troupeau.

Dans ce moment on aperçut à travers la poussière épaisse un drapeau qui s’avançait rapidement du champ de bataille et le son des timbales s’éleva du milieu de l’armée et la poussière donna un baiser au ciel.

Les dia : grands coururent vers le Pehlewan, joyeux et souriant ; mais on se disait parmi les troupes :

Il est à craindre que le Pehle-9 wan ne revienne vaincu et humilié par Pirau. »

Car Piran avait été un homme au cœur de lion et avait passé sa vie dans les combats.

Cependant, le Pehlewan prit la parole et tous, jeunes et vieux, l’écoutèrent avidement ; il leur montra du doigt l’endroit où il avait combattu et raconta ce qui lui était arrivé ; ensuite il ordonna à Rehham de monter à cheval et d’aller chercher le. corps de Piran, ajoutant :

Lie-le sur la selle de ton cheval, rapporte attachées avec ton lacet sa cuirasse et son armure telles qu’elles sont et ne défigure pas son visage et son corps. »

Rehbam partit comme le Pehlewan l’ordonnait et s’élança vite comme le vent ; il jeta ignominieusement en travers de la selle de son cheval le corps de Piran couvert de sa cuirasse inondée de sang, il l’at- ’ tacha avec son lacet et le rapporta de la haute montagne.

Quand les héros qui portaient haut la tête virent, de la colline où étaient plantés les drapeaux, paraître celui de Piran, ils invoquèrent les grâces de Dieu sur le Pehlewan du monde, disant :

r0 illustre soutien de l’armée de l’Iran, puisse la lune être l’esclave de ta fortune !

Aux jours de la victoire aussi bien qu’aux jours de la défaite, tu as fait de ce ton âme et de ton corps notre rançon. »

Gouderz répondit aux grands :

’Lorsque.le poids de la guerre fut devenu trop pesant pour nous, je pensai qu’Afrasiab ferait passer une armée de ce côté du Djihoun, de sorte qu’il aurait des troupes fraiches et reposées, pendant que les miennes seraient exténuées de fatigue.

Dans cette prévision prudente, j’ai envoyé un message au roi et lui ai donné beaucoup de conseils, l’informant que si le roi des Turcs amenait une armée, lions ne pourrions pas tenir ici contre elle. le crois donc que le roi du monde ne lardera pas d’arriver pour nous aider dans cette lutte, qu’il illuminera ce champ de bataille par sa pompe, qu’il amènera une armée avide de combats.

Flacons donc sur les selles de nos chevaux ceux qui sont tombés sur cette plaine de la vengeance ; car leur mort délivre notre âme de tous soucis et les mânes de Siawusch s’en réjouissent.

Si nous portons ces corps au roi, il sera content de nous et nous récompensera par des honneurs ; car la haine entre les Turcs et les Iraniens provenait de ce mé-’ chant qui n’est plus.

Quand Khosrou sera arrivé, il fera que nous n’aurons plus rien à craindre des Turcs, par la force que Dieu le saint lui a donnée. »

Tous les grands bénirent Gouderz d’une commune voix, disant :

Puissent la terre et le temps ne jamais être privés de toi !

Tout ce que tu dis nous porte bonheur ; le soleil et la lune ne brillent que quand ils te voient. »

Ils partirent avec les morts et avec Guerouï Zereh qu’ils faisaient courir à pied les deux mains liées avec son propre lacet et une cangue sur ses épaules.

A Arrivé près des tentes de l’armée, Gouderz trouva les troupes et leur Sipehbed qui l’attendaient à pied ; Gustehem le lion, qui se tenait en avant des rangs, s’avança vers le vaillant Pehlewan, baisa la terre et invoqua les grâces de Dieu sur lui, disant :

Regarde a ton armée culière que tu as délivrée de ses soucis ; (r je te la rends telle que tu me l’as confiée. »

Pendant que Gustehem et Gouderz se parlaient, leurs oreilles furent frappées de la voix de la sentinelle placée sur la montagne de Beibed ; elle criait :

Une poussière semblable à le nuit noire couvre la plaine et l’on entend de tous côtés un grand bruit de tambours, un fracas de timbales et de clairons, tel qu’on dirait que la plaine en tremble ; on voit un trône de turquoises porté sur des éléphants et brillant comme ce une mer d’azur.

L’air ressemble à une lame damasquinée, tant il y flotte d’étendards de toutes couleurs ; on voit de loin paraître un magnifique drapeau semblable à un cyprès élancé ; la terre, d’un bout à l’autre, est colorée en violet par la poussière (r que soulèvent les cavaliers couverts de cuirasses ; on ct ne voit qu’étendards derrière étendards, portant les uns des figures de dragons, les autres des figures d’aigles.

S’ils continuent d’avancer aussi rapide- : rment, ils arriveront ici dans un jour."

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021