Keï Khosrou

Afrasiab s'enfuit de Gangue

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Afrasiab se rendit dans son palais, le cœur gonflé de sang, les yeux remplis de larmes ; il monta sur la tour où se trouvait son palais ; il monta et regarda sa ville.

Il vit que deux tiers de ses hommes de guerre étaient morts et que le reste s’était enfui du combat ; il entendit les voix des cavaliers, les cris des femmes et le son des timbales qu’on battait sur le dos des éléphants ; il vit les éléphants qu’on. faisait passer sur des hommes, qu’ils laissaient écrasés et couchés sur la terre ; il vit la ville remplie de fumée et de lamentations ; il vit l’incendie, le pillage et la tempète ; il vit les uns joyeux et les autres accablés de 9. douleurs et de fatigue.

Il en est ainsi dans ce monde passager.

Lorsque Afrasiab vit cet état des choses, ces massacres et cet abandon de la fortune, quand il comprit qu’il avait perdu Djehn et son frère, son pays, sa couronne, sa royauté, son trône et sa ceinture, il dit en lui-même, le cœur navré et déchiré :

De quels malheurs m’accable la sphère céleste !

Je vois des jours tels qu’être tué et mourir ne me parait plus un malheur. »

Il descendit de la tour, rempli de douleur ; il dit adieu au trône de la royauté en s’écriant :

Quand te reverrai-je dans un jour de bonheur, de repos et de délices ? »

Il quitta celieu, dans son trouble et disparut ; son esprit et sa raison s’envolèrent comme un oiseau.

Il avait fait construire sous son palais un chemin souterrain ; personne, dans son armée, ne savait que ce chemin existait sous la forteresse.

Il choisit deux cents de ses grands et disparut par ce chemin inconnu ; de la il s’enfonça dans le désert et laissa tout son pays étonné de son absence ; personne dans le monde ne sut ce qu’il était devenu, tant sa fuite avait été précipitée.

Keï Khosrou entra dans son palais et foula aux pieds son étoile ; le roi s’assit sur le trône d’or et fit chercher Afrasiab datons côtés.

On le chercha peudant longtemps, mais on ne trouva aucune trace du chef des hommes qui portaient haut la tête ; le roi demanda de nouveau ce qu’étaient devenus Guersiwez

KEÏ KH()SllOU et Djehn et le chef de l’armée du Touran, comment, il était parti et où il se cachait, où était son lieu de refuge, puisqu’il ne se trouvait plus la.

De tous côtés on répondit à Khosrou qu’on n’avait découvert au- cune trace de lui.

Le roi victorieux écouta ces paroles et dit aux Iraniens :

Mon ennemi s’est enfui comme un lâche ; mais sa gloire et sa puissance étant passées, il est indifférent qu’il soit mort ou qu’il soit vivant.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021