Khosrou Parviz

Kharrad explique au Kaïsar la religion des Hindous

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Le Kaîsar lui dit :

Puisses-tu vivre éternellement !

Tu es digne d’être le Destour des rois.

Il y a dans mon palais une chambre merveilleuse ; on ne peut rien imaginer au delà.

Quand on la voit, on ne sait pas quel est cet enchantement, si c’est une œuvre de magie ou une œuvre de Dieu. »

Lorsque Kharrad, fils de Berzin, eut entendu ces paroles, il se rendit dans ce vieux bâtiment et y vit un cavalier qui se tenait suspendu en l’air.

Il revint auprès du Kaisarillustre et dit :

Ô roi à la fortune victorieuse, c’est la une substance digne de ton trône.

Je crois que personne n’a vu une œuvre plus belle, ni entendu parler par les plus expérimentés de chose pareille.

Il ne faut pas la cacher aux savants, car elle n’a pas son égale dans le monde. »

Le Kaïsar demanda :

Qui est-ce qui a pu élever ainsi dans l’air un talisman pareil, qui n’a ni âme ni fibre ? »

Kharrad répondit :

Ce cavalier est en fer et la voûte de la chambre est d’une substance célèbre que les savants appellent maghniatis (aimant) et les Roumis l’ont placée au-dessus du cheval de fer.

Quiconque lira cela dans les livres des Hindous, sera satisfait et éclairé. »

Le Kaisar demanda :

Quel point ont atteint les Hindous dans la voie de la science ?

Où en sont-ils en fait de religion et de culte ?

Sont-ils idolâtres ou lOlt que sont-ils ? »

Kharrad, fils de Berzin, dit :

Leur voie est le culte de la vache et de la lune ; ils ne croient pas en Dieu ni au pouvoir de la rotation du ciel ; ils n’ont pas pitié de leur corps ; ils se regardent comme tau-dessus du soleil et ne comptent pas pour des savants des hommes comme nous.

Quiconque allume un feu, s’y jette et s’y consume, croit que, par ordre de Dieu le tout-puissant, il y a dans les espaces un feu universel, que leurs savants appellent éther et dont ils parlent dans des termes beaux et touchants, disant que, quand le feu se mêle au feu, les péchés qu’on a pu commettre disparaissent ; voilà pourquoi il leur est imposé d’allumer des feux et qu’ils croient qu’ils sont justifiés quand ils sont consumés par le feu. »

Le Kaisar lui dit :

Ce n’est pas là la vérité ; l’âme du Messie en est mon garant.

Ne sais-tu pas ce qu’a dit Isa Jésus), fils de Mariam, lorsqu’il a dévoilé le secret ?

Il a dit :

Si quelqu’un te prend ta tunique, ne la lui dispute pas avec colère et s’il te frappe avec la main sur la joue de manière que tes yeux deviennent troubles par le coup, ne te mets pas en colère et ne pâlis pas, ferme tes yeux et ne prononce pas une froide parole.

Quand tu as peu de nourriture, contente-toi de ce qu’il y a a manger et si tu n’as pas de tapis, ne t’en inquiète pas ; de cette façon vous ne regarderez pas le malheur comme un mal et vous passerez tranquillement par ces ténèbres. »

Mais vos passions sont devenues les maîtres de votre raison et votre cœur s’est égaré loin de la justice et de la charité.

Vos palais s’élèvent jusqu’à Saturne et peut-on compter le nombre des clefs de vos trésors ?

Età côté de vos trésors vous avez tant d’armées, tant de cuirasses de Roum et de casques d’Ad ; vous faites marcher de tous côtés des armées pour commettre des injustices, vous tirez de leur repos vos épées et toutes les sources deviennent souillées par le sang.

Ce n’est pas vers cela que le Messie a voulu vous guider.

C’était un homme pauvre et sans fortune, qui gagnait son pain par le travail de ses mains ; il ne vivait que de radis et de lait et le beurre était un luxe dans sa nourriture.

Quand les Juifs I’eurent entre leurs mains et qu’ils virent qu’il n’avait ni protecteur ni moyen de défense, ils le battirent et après l’avoir battu ils le suspendirent au gibet, pour déshonorer sa religion par ce gibet. »

Fais attention à la réponse que fit Kharrad, fils de Berzin, lorsqu’il eut entendu ces paroles.

Il dit :

Isa était de nature humaine, il observait et cherchait à distinguer le bien du mal ; son esprit devint brillant, il était avide de sagesse, éloquent, savant et réfléchi ; il réunit des adhérents par ses prédications, il acquit un nom dès sa jeunesse par son esprit subtil.

Tu dis qu’il était fils de Dieu et que, mourant sur ce gibet, il souriait.

Mais tout homme intelligent rit de cela et si tu as de la raison. tiens t-en à Dieu, qui n’a besoin ni de femme ni d’enfant et devant lequel toute vérité est manifeste.

Pourquoi t’écartes-tu de la foi de Kaïoumors et de la voie et du culte de Tahmouras, qui ont déclaré que le maître du monde était un et qu’il n’y a qu’à se soumettre entièrement à lui.

Le Dihkan expérimenté et adorateur de Dieu ne doit pas boire une seule goutte avant d’avoir pris dans sa main le Barsom en priant tout bas, lors même que, par excès de soif, il verrait de l’eau en rêve ; il se réfugie en Dieu au jour de la bataille et ne demanderait pas d’eau fraîche pendant le combat ; sa Ki-. blah est ce qui est au-dessus de tout, au-dessus de l’eau, de la terre et de l’air.

Nos rois ne trafiquent pas avec leur foi, ils prêtent l’oreille aux ordres du Seigneur ; ils ne tiennent ni à l’or ni aux pierres précieuses, ils ne cherchent la gloire et la distinction que par la justice, par le don de palais élevés, par la joie qu’ils répandent dans les cœurs des malheureux.

Enfin nos rois n’appellent homme de sens que celui qui, au jour du combat, couvre de poussière la face du soleil qui tourne et qui protège la patrie contre l’ennemi.

Maudit soit l’homme indigne de louanges qui cherche dans la religion autre chose que la droiture ! »

Le Kaisar écouta et approuva ; ces paroles lui firent un bon effet.

Il dit à Kharrad :

Celui qui a créé le monde t’a créé pour être le plus illustre des grands.

Il faut écouter tes discours saints, car tu possèdes la clef de la porte des mystères et celui qui a des sujets comme toi peut élever sa tête au-dessus du diadème de la lune. »

Il demanda de l’argent de son trésor, il demanda de l’or, il demanda un diadème glorieux et les donna à Kharrad en le couvrant de bénédictions et en disant :

Puisse le pays d’Iran devenir prospère par toi !

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021