Khosrou Parviz

Gordieh fait preuve de sa valeur auprès de Khosrou

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Deux semaines étaient passées, lorsque le roi dit à Gordieh :

Je te conjure par le soleil et la lune, par le trône et le diadème, raconte-moi cette lutte avec les gens du Khakan, dans laquelle tu as revêtu une armure. »

Elle répondit :

Ô roi, puisses-tu être heureux, puisses la vue servir de nourriture aux âmes !

Ordonne qu’on amène un cheval, qu’on apporte une selle, un arc et un lacet de combat, une lance, un casque, une cotte de mailles et un carquois rempli de flèches de bois de peuplier. »

Le roi ordonna à un serviteur de préparer une place dans le jardin, au parterre de roses.

Les esclaves au cœur éveillé, les servantes turques et roumies, les belles du palais de Khosrou arrivèrent au nombre de mille deux cents ; on aurait dit qu’il n’y avait plus moyen de passer par le jardin.

À leur tête s’avançait Schirin, qui ressemblait au soleil ; elle était grande et blanche comme une colonne d’argent.

Gordieh se leva de son siège, alla à pied, la ceinture serrée, une lance en main, jusqu’auprès du roi, demanda à un esclave une cotte de mailles et un casque de Roum et dit au maître du monde :

Donne-moi ta permission et puis regarde.

Puisses-tu rester loin de tout mal ! »

Le roi ordonna à cette femme vaillante d’aller vers son cheval noir ; elle plaça le bout de sa lance sur le sol et sauta en selle rapidement comme le vent ; elle choisit un champ clos dans le jardin et y fit des évolutions étonnantes, s’élançant à gauche et à droite, voltigeant et poussant des cris qui perçaient les nuages noirs.

Elle dit au roi :

C’est ainsi que j’étais comme un loup furieux quand j’ai combattu Thuwurg. »

Schirin dit :

Ô roi, tu donnes des armes de guerre à une ennemie ; car elle n’oubliera pas le sang versé de son frère et je crains qu’elle ne te détruise.

Tu t’assois sur ton trône dans une robe simple et sans armure et elle aura toujours accès auprès de toi. »

Le roi répondit à Schirin en souriant :

Ne t’attends de cette femme qu’à des services d’amitié. »

Pendant ce temps Gordieh continuait à faire des voltes sur l’arène et Khosrou s’écria :

Bravo ! »

Elle répondit :

Plût à Dieu qu’il y eût devant moi, sur le champ de bataille, un ennemi du roi !

Je l’enlèverais de la selle à l’instant, devant le Grand roi, comme j’ai enlevé Thuwurg. »

Le roi resta confondu de sa haute taille, de ses bras et de ses épaules ; il lui dit :

Ô toi qui es sans inquiétude sur la rotation du sort !

Nous allons voir si devant une coupe de vin, tu es faible ou ferme sur tes pieds.

J’ai sur la surface du monde quatre chefs d’armée qui sont les gardiens de ma vie et chacun d’eux est à la tête de douze mille vaillants cavaliers iraniens ; de même, dans les appartements dorés de mes femmes et dans mon palais incrusté de pierreries, il y a douze mille serviteurs, tous portant des colliers et des boucles d’oreilles.

Dorénavant tu es la surveillante, car tu as toujours travaillé pour les tiens et tu en as eu soin et je veux que personne, qu’il soit et jeune ou vieux, ne me dise jamais un mot sur eux, si ce n’est toi. »

Gordieh fut heureuse d’entendre ces paroles ; elle se sentit garantie contre la malveillance de ses ennemis.

Elle balaya le sol avec son visage et célébra la majesté du roi.

Dernière mise à jour : 26 sept. 2021