Keï Kaous

Piran mème Keï Khosrou auprès d'Afrasiab

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Pendant une nuit sombre, à l’heure du repos et du sommeil, un messager d’Afrasiab arriva et dit au Pehlewan que le roi illustre l’appelait.

Afrasiab parla à Piran des temps passés et lui dit :

Mon âme a été remplie de soucis toute la nuit, mon cœur tremble et ne peut se délivrer de son inquiétude ; on dirait que cet enfant de Siawusch m’obscurcit le jour.

Comment pourrait-il paraître sage et convenable de laisser élever par un pâtre un petit-fils de Feridoun ?

S’il est écrit qu’il doit m’arriver des malheurs à cause de lui, mes précautions ne m’en préserveraient : pas, car ces malheurs viendraient de Dieu.

S’il veut oublier ce qui s’est passé, il peut vivre heureux et nous aussi nous serons heureux ; mais s’il montre un mauvais naturel, il faudra lui trancher la tête comme à son père.

Piran lui dit :

Ô roi !

Tu n’as pas besoin d’un conseiller.

Un enfant qui est comme un idiot, que pourrait-il savoir de ce qui s’est passé autrefois ?

Un enfant qu’un pâtre élève dans la montagne est comme une bête fauve ; d’où prendrait-il de l’intelligence ?

J’ai entendu dire hier. soir à son père nourricier qu’il a un visage de Péri, mais .qu’il manque de sens.

Ses traits sont beaux et sa taille Il r) itlit est haute ; mais cette tête, qui devrait porter une couronne, est dépourvue de raison.

Ne t’inquiète pas et ne commets pas de violence, car je te répondre de lui.

Que dit, en effet, le sage ?

Celui qui nourrit un ayant est plus qu’un père et un enfant de noble nature porte son affection sur sa mère.

Or c’est moi qui tiens lieu de mère à celui-ci.

Si le roi veut, je lui enverrai sur-le-champ cet illustre jeune homme.

Mais tranquillise-moi d’abord par un serment ; jure à la manière des rois.

Feridoun quand il voulait attester la vérité, jurait par sa gloire, sa fortune et sa couronne ; Tour, le maître du trône et de la couronne, jurait par Dieu le distributeur de la justice dans le monde et ton grand-père Zadschem jurait par le maître de Mars, de Saturne et du soleil. »

Ces paroles de Piran calmèrent l’esprit irascible d’Afrasiab ; il fit un grand serment comme en font les rois, en jurant par le jour brillant et la nuit sombre, par Dieu le créateur du monde, créateur de la terre, de l’espace et du temps, que jamais il ne ferait de mal à cet enfant, que jamais il ne se montrerait dur envers lui.

Piran baisa la terre et lui dit :

Ô roi, distributeur de la justice, qui n’as pas ton égal et ton pareil !

Puisse l’intelligence te guider vers le bien !

Puisse le monde et l’époque être la a poussière de tes pieds ! »

Il courut auprès de Keï Khosrou, sa joue était co-3M Iorée, son cœur était heureux ; il lui dit :

Chasse à présent la raison de ta tête ; s’il te parle guerre, réponds-lui noces ; aborde-le comme si tu lui étais étranger, ne laisse prononcer à ta langue que des paroles insensées, ne laisse apercevoir aucune trace de raison, afin que le jour d’aujourd’hui passe sans te porter malheur. »

Il lui mit alors sur la tête un casque royal et le ceignit d’une ceinture royale.

Le jeune héros à l’âme pure demanda d’une voix douce un cheval rapide et monta dessus ; il se rendit au palais d’Afrasiab et les hommes, en le voyant, versèrent des larmes.

On leur entendit dire : Faites place !

Voici le jeune héros qui demande une couronne ! »

Il entra chez le roi et le Sipehdar Piran le présenta.

Lorsqu’il s’approcha d’Afrasiab, les joues de son grand-père furent inondées de larmes de honte ; Piran tremblait comme la branche du saule, car il désespérait de la vie de Keï Khosrou.

Le roi observa longtemps Keï Khosrou et resta confondu de cette mine royale, de cette main puissante, de cette manière de marcher, de cette dignité et de ce port majestueux ; il chercha à se rappeler ses promesses et à réprimer sa haine.

Il resta quelque temps dans cet état ; à la fin ses traits s’éclaircirent et le sort fit naître en lui de la tendresse pour cet enfant.

Il lui dit :

Ô jeune pâtre comment connais-tu les jours et les nuits ?

Que fais-tu de tes troupeaux ? "comment comptes-tu tes chèvres et les moutons ? »

(in.

2 Khosrou répondit :

Il n’y a pas de gibier et je n’ai ni arc, ni flèches, ni cordes. »

Le roi l’interrogea alors sur les leçons qu’on lui donnait et sur la bonne ou mauvaise fortune qu’il éprouvait.

Khosrou répondit :

Quand il paraît un léopard, le cœur de l’homme courageux se déchire de peur. »

Afrasiab lui adressa une troisième question sur l’Iran, sur la ville de Gang, sur son père et sa mère.

Khosrou répondit :

Un chien de caravane ne peut se rendre maître du lion féroce. »

Afrasiab lui demanda :

Quitteras-tu ce pays pour aller dans l’Iran auprès du roi des et braves î ? »

Khosrou répondit :

Un cavalier a passé la ce nuit d’avant-hier auprès de moi dans la montagne et dans le désert. »

Le roi sourit et s’épanouit. comme une rose et lui dit d’une voix douce :

Ne veux-tu pas apprendre à écrire ?

N’as-tu pas envie de te ven nger de tes ennemis ? »

L’enfant répondit :

Il n’y a plus de crème dans le lait ; je voudrais chasser du ce désert tous les pâtres. »

Le roi rit de ces paroles et se tourna vers le Pehlewan de l’armée, disant :

Il est fou.

Je lui parle de la tête, il me répond sur le pied.

Il ne fera jamais ni bien ni mal, ce n’est" pas ainsi que sont laits les hommes qui veulent se venger.

Pars, rends-le gracieusement à sa mère et mets-le entre les mains d’un homme prudent ; envoie-le à Siawuschguird et éloigne de lui tout mauvais conseiller.

Donne-lui ce qu’il faut dlor et d’argent, de chevaux, de serviteurs et tout le reste. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021