Keï Kaous

Keï Khosrou retourne à Siawusch

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Le Sipehbed se hâta d’emmener Keï Khosrou hors de la présence du roi et s’achemina vers son palais ; le bonheur brillait dans ses yeux, il marchait fièrement, car il avait éloigné tout danger.

Il dit :

Par la grâce de Dieu le créateur, un nouvel arbre porte du fruit dans le monde. »

Il ouvrit les portes de son ancien trésor et équipa le roi de tout ce qu’il lui fallait ; il lui donna du brocart, de l’or, des perles et des pierres fines, des chevaux, des armes, des casques et des ceintures, des trônes et des monceaux d’argent, des tapis et d’autres richesses.

Il fit tout apporter sans délai devant Keï Khosrou et ajouta à ces dons ses bénédictions.

Ensuite, il l’envoya, lui et sa mère, à la ville que le bon roi Siawusch avait bâtie ; ils partirent joyeusement pour cette ville, qui était, redevenue comme un hallier.

Ferenguis et Keï Khosrou y arrivèrent et de tous côtés accourut la foule des hommes, ils se prosternè- rent et touchèrent la terre de leurs yeux et dans toute la ville on entendit des voix qui les bénissaient, disant :

Le noble arbre qu’on avait coupé a repoussé de sa racine un vigoureux rejeton.

Puisse l’œil du mal rester loin du roi de la terre !

Puissent les mânes de Siawusch s’en réjouir !

N Chaque épine de ce pays devint un buis, toutes les herbes des prairies devinrent de nobles cyprès, les

bêtes fauves se réjouirent et tous les cœurs se remplirent de tendresse au souvenir de Siawusch.

Un arbre vert et odorant était sorti de la terre qui avait bu le sang de Siawusch et s’élevait jusqu’aux nues. ses feuilles portaient l’image du roi et il répandait un parfum de musc par amour pour lui, il fleurissait au mois de Deï (décembre) comme si c’était le printemps et tous ceux qui portaient le deuil de Siawusch faisaient leurs prières sous ses branches.

Telle est la manière d’agir de ce vieux monde ; il prive les enfants du sein de leurs mères rempli de lait et celui dont le cœur s’attache avec amour à ce monde sera précipité inopinément dans la poussière.

Mais ne lutte pas contre lui, car il tient encore de plus grands maux en réserve.

Ne lui demande que du plaisir ; ne flaire pas, dans le jardin de la vie, les feuilles du souci.

Que tu possèdes une couronne ou que tu sois pauvre, ta vie ne sera pas longue ; mais ne te plains pas que cette demeure ne t’appartienne pas toujours et qu’il ne te reste d’autre place qu’un étroit cercueil.

Pourquoi accu-mulerais-tu des richesses ?

Assieds-toi au banquet et aie confiance dans le trésor du Créateur.

Le monde t’offre beaucoup de plaisirs, quoiqu’il n’accorde son amourà personne ; il élève la tête d’un homme jusqu’à la lune et demain il le jette dans une fosse.

Telle est la manière d’agir du sublime firmament ; il exalte tantôt l’un, tantôt l’autre. 3&5 J’ai achevé le récit de la mort de Siawusch ; je vais raconter maintenant de quelle manière elle fut vengée et comment Keï Khosrou fut emmené du pays de Touran.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021