Keï Kaous

Kaous et Rustem se mettent en campagne

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Lorsque le soleil eut déchiré le noir rideau de la nuit et qu’il fut sorti de derrière son voile, Kaous ordonna à Guiv et à Thous de placer les timbales sur le dos des éléphants ; il ouvrit la porte de son trésor et distribua des présents ; il mit en ordre l’armée et fit préparer les bagages.

Le roi et cent mille braves : cavaliers couverts de cuirasses se rendirent 9 au camp et une armée entra de la frontière de l’Iran dans le désert, si nombreuse que la poussière soulevée par les chevaux obscurcissait l’air.

Elle étendit ses pavillons et ses tentes sur un espace de deux milles, elle couvrit la terre des pieds de ses chevaux et de ses éléphants.

L’air s’obscurcit, la terre devint noire comme l’ébène et la plaine trembla sous le bruit des timbales.

L’armée avançait de station en station ; le monde devint obscur comme la nuit, la terre devint noire et les lances et les javelots brillèrent au milieu de la poussière comme le feu brille derrière un rideau sombre.

Cette masse de lances et de drapeaux aux couleurs variées, de boucliers d’or et de bottines d’or, était telle que tu aurais dit qu’un nuage noir répandait une pluie de sandaraque.

Le monde ne distinguait plus la nuit du jour ; tu aurais dit que le firmament et les Pléiades avaient disparu.

C’est ainsi que l’armée s’avança jusqu’à ce qu’elle fût devant le château, couvrant les rochers et les terres.

Un grand cri ’s’éleva de la tour du château, qui annonça à Sohrab que l’armée des Iraniens était arrivée ; et aussitôt qu’il entendit la voix de la sentinelle, il monta sur les remparts pour observer l’ennemi.

Il montra du doigt à Houman cette armée, une armée qui n’avait pas de tin ; et lorsque Houman la vitlde loin, son cœur se remplit de crainte et il poussa un soupir.

Sohrab le brave lui dit :

K" mon s.

Bannis de ton cœurjtout souci.

Tu ne vois dans cette armée innombrable aucun homme de guerre armé d’une pesante massue qui osât s’avancer vers moi sur le champ de bataille et remplir avec moi le monde de poussière noire.

Il y a beaucoup d’armes et beaucoup d’hommes, mais je n’y vois pas un brave ni un guerrier.

Je jure par le trône du roi Afrasiab que je vais remplir de sang ce champ de bataille comme la mer est remplie d’eau. »

Sohrab n’abandonnait pas son cœur à la crainte ; il descendit joyeusement des remparts, demanda à l’échanson une coupe de vin et son âme n’était pas inquiète du combat.

De l’autre côté on dressait les tentes du roi sur la plaine en face du château et la multitude des hommes et des tentes avec leurs enceintes couvrait la plaine et la montagne.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021