Keï Kaous

Afrasiab donne une province à Siawusch

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Sept jours s’étant ainsi passés, Afrasiab prépara beaucoup de présents, des chevaux arabes, des troupeaux, dcs cuirasses : des casques, des massues et des lacets, de l’or et des monceaux d’argent, des robes et autres choses de toute espèce.

Ensuite, il fit faire la liste de toutes les villes et de tous les pays qui se trouvent entre la province où il résidait et la mer de la Chine.

Ces pays avaient une longueur de cent farsangs et leur largeur ne pouvait se mesurer.

On écrivit sur de la soie une investiture de tout ce territoire, selon l’usage des rois et Afrasiab l’envoya au palais de Siawusch avec un trône et une couronne d’or.

Ensuite, il fit orner le Meïdan pour les festins et quiconque y venait de près ou de loin y trouvait du vin, des tables et des cuisiniers, il pouvait s’y rassasier et emporter avec lui dans sa maison tout ce qu’il avait la force de porter et c’est ainsi que les si :

Hôtes du roi furent fêtés pendant sept jours.

Afrasiab ouvrit pendant ce temps les portes des prisons, il rendit le monde heureux et fut heureux lui-même.

Le huitième jour Siawusch alla de grand matin au palais du roi avec Piran le héros demander la permission de partir pour leurs résidences : ils se rendirent tons deux au palais d’Afrasiab et bénirent le roi en disant :

Ô illustre roi de la terre !

Puissent tes jours être heureux à jamais !

Puisse le dos de tes ennemis rester courbé ! »

Ensuite ils se mirent en route joyeusement et s’entretinrent longuement du roi.

La sphère du ciel tourna ainsi de nouveau pendant une année en veillant sur Siawusch avec justice et amour, ensuite arriva auprès de lui de la part du roi un de ses amis qui lui dit :

Le roi s’adresse à toi en disant :

Ô prince illustre !

Je t’ai donné toutes les provinces qui s’étendent d’ici à la Chine ; fais maintenant le tour de ces contrées et examine ce pays ; fixe-toi joyeusement dans une ville où tu puisses espérer du repos, qui le plaise et qui satisfasse à tous tes désirs ; sois-y heureux et ne laisse jamais ton cœur renoncer à la joie. »

Siawusch écouta ces paroles et son cœur s’en réjouit ; il fit sonner les trompettes, battre les timbales et charger les bagages.

Il emporta avec lui beaucoup d’armures, de couronnes d’or et de trésors ; on prépara un grand nombre de litières et les belles cachées derrière les rideaux se parèrent.

Il plaça Ferenguis dans une litière, on chargea les bagages et il fit partir les litières.

Ils voyagèrent ainsi gaiement jusqu’à Khoten, où tous les grands se rassemblèrent, car le Sipehdar Piran était de cette ville et il n’y avait personne qui lui voulût du mal.

Siawusch fut son hôte pendant un mois, comme ils en étaient convenus et il ne se passait pas de jour qu’il n’assistât à une fête ; tantôt il buvait du vin et entendait de la musique, tantôt il allait à la chasse.

À la fin du mois les timbales résonnèrent à l’heure où se fait. entendre le chant du coq et Siawusch partit pour son royaume, suivi de son armée et précédé par Piran ; et lorsque les habitants de la frontière furent avertis, les grands se levèrent dans la joie de leur âme et allèrent aildevant du fila du roi des rois et le peuple prépara des fêtes selon ses coutumes.

On ouït alors dans ce royaume un bruit tel que tu aurais dit que c’était là certainement la nuit de la résurrection ; et les sons des voix, des luths et des flûtes étaient tels que les cœurs tressaillaient de joie.

Ils arrivèrent à un endroit habité, à un lieu beau et fortuné ; d’un côté on y voyait la mer ; de l’autre, des montagnes ; d’un troisième, des réserves de chasse éloignées des habitations.

On y voyait beau-coup d’arbres et d’eaux vives et le cœur des vieillards se rajeunissait à cet aspect.

Siawusch dit à Piran :

Voici un beau pays ; j’établirai ici une résidence au.

magnifique qui ouvrira mon cœur à la joie ; je bâtirai une ville immense, renfermant beaucoup de palais et de janlius ; je ferai élever un château qui touchera à la lune et qui sera digne du maître de la couronne et du trône. »

Piran lui répondit :

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toi qui ne veux que le bien !

Si tu me le permets, je vais bâtir, à l’endroit sur lequel ta pensée se fixera, un palais qui s’élèvera jusqu’à la lune ; je ne veux plus posséder de terres ni de trésors, car le monde entier m’est devenu indifférent à cause de toi. »

Siawusch lui répondit :

Ô homme fortuné !

tu feras porter du fruit à l’arbre de ma puissance.

Tous mes trésors et tout mon bonheur, je te les dois ; et la première chose qui me frappe partout, c’est la peine que tu te donnes pour moi.

Je vais rebâtir ici moi-même une ville qui fera l’étonnement a des hommes. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021