Iskender

Lettre d'Iskender à Keïdafeh

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Iskender, ayant entendu les paroles de cet homme observateur, fit venir devant lui un scribe et écrire sur de la soie une lettre de la part du roi des rois, Iskender, le conquérant des villes, à Keïdafeh, la et reine prudente, à qui sa puissance a donné une haute renommée.

Bénissons (l’abord le Maître du soleil, qui fait briller la lune et la voûte du ciel qui tourne ; le maître juste, distributeur de la justice, qui donne la*prospérité à qui il veut !

Je ne me jette pas étourdiment dans la lutte contre toi et j’ai examiné ta valeur.

Quand on te remettra cette lettre, j’espère que ton intelligence obscurcie s’éclaircira, que tu m’enverras les tributs, que tu reconnaîtras l’impossibilité de me résister, que tu montreras de la prudence et de la prévoyance, que tu manifesteras ta puissance et la foi pure.

Mais si tu veux user de ruse dans cette ollaire, tu n’amèneras qu’un changement du sort.

Si tu veux prendre un exemple dans Dara et dans Four, tu n’auras pas à chercher loin une leçon. »

Lorsque le vent eut séché la suscription de la lettre, on y apposa un sceau de musc et un dromadaire de course partit sur l’ordre du roi glorieux. j Lorsque Keïdafeh lut cette lettre, elle resta confondue des paroles du roi.

Dans sa réponse, elle se répandit d’abord en grâces rendues à Dieu, distributeur de la justice, qui a créé la terre, construit la voûte du ciel qui tourne et a assigné dans cette voûte sa place à la bonne et à la mauvaise fortune.

Il t’a rendu victorieux de Four l’Indien, de Dara et des princes du Sind ; mais la victoire sur ces princes, qui avaient tiré l’épée, a rendu vide ta tête.

Tu me compares à eux, tu places, par suite de tes victoires, le diadème sur ta tête ; mais ma dignité

Et mon pouvoir, mon armée et mon trésor impérial me rendent supérieure à eux tous.

Moi j’obéirais à uanaîsar, j’aurais peur de ses menaces et j’en tremblerais !

Il y a devant ma porte des milliers de mille hommes de guerre et à la tête de chaque centaine se trouve un roi ; si j’appelais tous mes sujets, il ne resterait pas de place dans ce pays pour s’y asseoir ; et quand ils sortent de mes frontières pour guerroyer, il y a devant chacun des grands un trésor de butin.

Pourquoi prononces-tu des paroles aussi excessives ?

C’est la chute de Dara qui t’a rempli de vaine gloire. »

La reine plaça sur cette lettre un sceau d’or et expédia un dromadaire rapide comme le vent.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021