Iskender

Iskender construit le rempart de Gog et Magog

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Ayant ainsi parcouru l’Occident, il se dirigea vers l’Orient, essayant ainsi toutes les routes du monde entier.

Il trouva sur son chemin une belle ville, sur laquelle on aurait dit que ni le vent ni la poussière ne passaient.

Au bruit des timbales qu’on battait sur le dos des éléphants, les grands de la ville s’avancèrent de deux milles à la rencontre du roi, qui les reçut avec faveur et leur fit lever la tête jusqu’au soleil.

Il leur demanda s’il ne se trouvait pas dans ce pays quelque merveille incomparable.

Ils répondirent au roi par des lamentations sur la rotation du sert, en disant :

Nous avons en face de nous une chose affreuse que nous expliquerons au roi à la fortune victorieuse.

Cette montagne, dont la tête est dans les nuages, remplit notre cœur de douleur, de peine et de sang ; nous avons l’âme blessée par Yadjoudj et Madjoudj ; c’est arrivé au point que cela nous arrache le cœur.

Quand une troupe de ces gens arrive dans notre pays, nous n’avons plus que des soucis et des peines.

Tout leur aspect est celui d’animaux, leurs langues sont noires, leurs yeux couleur de sang, leurs visages sont noirs, leurs dents comme des défenses de sangliers ; qui pourrait demeurer auprès d’eux ?

Leurs corps sont tout couverts de poils, leurs poitrines de couleur sombre,.leurs oreilles comme celles des élépliants ; quand ils se couchent, ils font d’une oreille un oreiller et de l’autre une couverture pour leur corps ; chaque femelle met au monde mille petits et qui pourrait compter leur nombre ?

Ils se rassemblent en troupeaux comme les animaux et quand ils se hâtent, ils courent comme des onagres.

Au printemps, lorsque les nuages lancent des tonnerres et que la mer verte se met à bouillonner, les nuages enlèvent des vagues de gros serpents, l’air se remplit comme de rugissements de lions, les nuages laissent tomber les serpents sur les mon-

, tagnes et ces gens viennent par troupes se nourrir de ces serpents, d’année en année et leurs poitrines et leurs membres en grossissent ; ensuite ils vivent d’herbes et vont partout les chercher ; mais quand les chaleurs deviennent fortes, ils maigrissent et leurs voix deviennent faibles comme celles des pigeons, pendant qu’au printemps, étant nourris de serpents, ils hurlent comme des loups, avec de grosses voix.

Si le roi pouvait trouver un moyen de délivrerions cœurs de ce souci, nous tous le couvririons de bénédictions et il demeurerait long-A temps sur la terre.

Fais acte de ta puissance et pré-

Pare notre salut, car toi aussi tu peux avoir besoin de l’aide de Dieu. »

Iskender resta étonné de leurs paroles, il en eut pitié et se mit à réfléchir, puis il dit :

Je puis fournir des trésors et votre pays fournira l’aide et le travail nécessaires.

Je réduirai cette race à l’ordre par mon intelligence et à l’aide du Dieu unique, distributeur de tout bien. »

Tout le peuple répondit :

Ô roi !

Puisse le malheur rester loin de toit Nous sommes tes esclaves en tout ce que tu désireras, nous serons tes serviteurs tant que nous vivrons.

Nous apporterons tout ce que tu voudras de toute chose, car nous n’avons pas de plus grand intérêt que celui-ci. »

A Iskender alla inspecter les montagnes et emmena avec lui un nombre de ses sages, puis il ordonna de réunir des forgerons et d’apporter du cuivre et du. bronze, de lourds marteaux, de la chaux, des pierres, du bois en quantité immense, enfin tout ce qu’il fallait pour le travail ; et l’on apporta ce qu’il demandait en masses qui dépassaient toute mesure.

Lorsque l’affaire fut prête et le plan mûri, tous les maçons et les forgerons, quiconque était maître dans ces métiers, accoururent du monde entier auprès d’Iskender et furent ses aides dans cette œuvre, tels qu’il les fallait.

Les hommes habiles de tous les pays a étaient réunis en foule et Iskender fit construire, des deux côtés du défilé de la montagne, deux murs, un s’élevant de la base jusqu’au sommet et larges de deux cents coudées.

On mettait toujours une couche de charbon d’une coudée de haut, puis une de fer ; au milieu, on répandait un peu de cuivre, ensuite on versait dessus du soufre : tels sont l’art et la manière des Keïanides.

Il fit ainsi placer une couche de chaque substance sur celle d’une autre et lorsque tout fut compacte, du sol jusqu’au sommet, on mêla une quantité de naphte avec du beurre, on la versa sur tous ces matériaux et l’on plaça en haut duicharbon par charges d’âne, puis il y fit mettre le feu, que cent mille fdrgerons souillèrent, sur l’ordre du roi victorieux.

Un souffle bruyant sortit de la montagne et la chaleur des flammes épouvantait les astres.

Ainsi continuèrent longtemps le souffle du feu et le labeur des forgerons, qui brassaient ensemble toutes ces matières et les faisaient fondre par l’ardeur dulfeu.

Le monde fut délivré de Yadjoudj et de Madjoudj et le pays devint un lieu où l’on put demeurer et s’établir et ce fameux rempart d’Iskender préserva le monde des méchants et des querelles.

Il était haut de cinq cents coudées et large de près de cent brasses.

Les grands rendirent hommage au roi, disant :

Puissent le temps et la terre n’être jamais privés de loi !

N Ils lui apportèrent en quantité tout ce qui se trouvait dans ce pays ; il accepta d’eux tout, puis il partit, laissant le monde confondu de ce qu’il avait fait.

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021