Iskender

Iskender arrive au pays de Sind et y livre une bataille

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Le roi resta en ce lieu pendant un mois et quand son armée fut reposée, il se remit en marche.

En revenant de cette mer verte, ils traversèrent des déserts et de longues distances.

Allant de station en station, il arriva à Djaghwan et y vit des murailles et une ville magnifique.

Les grands du pays vinrent au-devant de lui, tous ceux qui avaient un nom et de l’intelligence ; les chefs de Djaghwan arrivèrent avec des présents et des offrandes auprès du roi.

Iskender se mit à l’instant à les interroger sur les merveilles qu’ils connaissaient dans le pays et le plus éloquent d’eux lui répondit :

Ô roi] nous ne savons rien qui soit digne de toi ; ici, il n’y a que de la pauvreté et de la peine et si tu vas plus avant, tu n’auras dans ta main que du vent. »

Ayant entendu ce discours, le roi se dirigea de Djaghwan vers le Sind ; les cavaliers du pays allèrent à sa rencontre et il leur arriva de l’Inde des renforts pour la guerre ; tous ceux qui avaient le cœur blessé par le sort de Four et étaient résolus à verser du sang, amenèrent des éléphants parés de clochettes indiennes et le bruit des armes et le son des trompettes se firent entendre.

Le chef des Sindhis se nommait Bendah ; c’était un cavalier qui portait haut la tête, intelligent et puissant.

Il se fit une mêlée générale des deux armées ; la terre devint comme une montagne par les amas des hommes qui étaient tombés ; et, la nuit arrivée, il ne restait plus de Sindhis sur la plaine et Iskender lança son armée à leur poursuite.

Quatre-vingt-cinq éléphants, des couronnes d’or, des épées et d’autres trésors tombèrent entre ses mains.

Les femmes, les enfants et les vieillards s’approcherent du roi sur la route, pleurant et disant :

Ô roi prudent, reprends du calme, ne livre pas au feu ce pays et ne tue pas les enfants, car à la fin tes jours passeront et heureux celui qui n’a pas foulé la terre en faisant du mal ! »

Mais Iskender ne leur montra aucune tendresse et aux blessés aucune pitié ; et l’on fit parmi ce peuple de nombreux captifs, des femmes, des petits enfants, des hommes jeunes et vieux.

Il alla de là dans le Nimrouz, par la voie de Bost et purgea le monde de tous ses ennemis.

Ensuite, il partit pour le pays de Yémen, avide de la possession du monde et suivi d’une armée glorieuse.

Lorsque le roi du Yémen et ses grands en eurent nouvelle, ils se présentèrent devant le maître du monde.

Le roi avait choisi dans son pays des présents dignes d’Iekender par leur valeur et leur beauté.

Il avait fait charger dix chameaux d’étoiles rayées du Yémen, cinq autres de pièces d’or et dix de pièces d’argent ; car quiconque a de l’argent aura le cœur exempt de soucis.

Ensuite, il y avait mille corbeilles remplies de safran, des brocarts et des vêtements sans nombre ; puis une coupe de chrysoprase que le roi du Y émets avait dans son trésor et quatre-vingt-cinq ’perles non percées, enfin une coupe de lapis-lazuli, dans laquelle il avait placé soixante topazes, surmontées d’un anneau de grenat.

Il remit le tout à ses serviteurs et prononça des bénédictions et ils arrivèrent ainsi devant l’enceinte des tentes du roi avec leurs présents et leurs offrandes.

Iskender fit au roi les questions d’usage, le reçut bien et le fit asseoir près de son trône.

Le roi du Yémen invoqua les grâces de Dieu sur lui, disant :

Puisses-tu être victorieux, toi et ton armée !

Je serai heureux si tu veux rester ici deux mois, pour que le roi et son armée se reposent des fatigues de la route. »

Iskender prononça des bénédictions sur lui et dit :

Puisse la raison être toujours ta compagne ! »

Dès le grand matin le roi du Yémen s’en retourna et le monde entier fut rempli du bruit de l’armée.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021