Guschtasp

Retour de Bahman

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Bahman, ayant entendu la réponse de Rustem, partit et chevaucha en toute hâte avec ses Mobeds pleins de vertu.

Tehemten resta pendant quelque temps sur la route, ensuite il appela Zewareh et Faramourz et leur dit:

Allez auprès de Destan et auprès de Roudabeh, la lune du Zaboulistan, et dites-leur qu’Isfendiar est arrivé, qu’il est arrivé un homme qui ambitionne la possession du monde;

Dites-leur qu’il faut placer dans la salle d’audience le trône d’or et le couvrir comme pour un roi;

Dites-leur qu’il faut parer le palais comme du temps de la visite de Kaous et encore plus magnifiquement, et préparer un beau festin, car il ne faut le laisser manquer de rien;

C’est le fils du roi qui vient nous voir, il vient plein de rancune et avide de combats, c’est un héros illustre et un puissant prince, qui ne craint pas tout un désert rempli de lions.

Je me rendrai auprès de lui, et s’il accepte le festin, nous tous pouvons espérer une fin heureuse de cette affaire.

Si je trouve en lui de la bonté, je lui apporterai un diadème d’or et de rubis, je lui prodiguerai mes trésors de pierreries, de caparaçons, de massues et d’épées;

Mais s’il me renvoie sans espoir de paix, s’il ne veut pas me laisser me justifier, tu sais que mon lacet roulé peut prendre dans son nœud la tête d’un éléphant furieux.

Zewareh lui dit:

Ne t’inquiète pas: personne ne cherche un combat sans provocation, et je ne connais pas un roi dans le monde qui soit l’égal d’Isfendiar en noblesse et en bravoure;

Un homme de sens ne veut pas le mal, et Isfendiar n’a pas de fautes à nous reprocher.

Zewareh partit pour aller trouver Zal, et Rustem, de son côté, se redressa et courut jusqu’au bord du Hirmend, sa tête s’exaltant par le pressentiment du danger.

Il arrêta son cheval de ce côté du fleuve, et attendit que Bahman lui apportât les salutations d’Isfendiar.

Bahman arriva dans l’enceinte des tentes de son père et se plaça devant lui;

Le fortuné Isfendiar lui demanda quelle réponse il avait reçue du vaillant Pehlewan.

Bahman, à ces paroles, s’assit devant son père et lui raconta, du commencement jusqu’à la fin, tout ce qui avait été dit;

Il répéta d’abord les souhaits de Rustem, ensuite son message et la réponse qu’il envoyait, et rendit compte de tout ce qu’il avait vu et de ce qu’il avait observé en secret.

Il ajouta:

On ne voit dans l’assemblée des grands aucun homme qui soit comparable à Rustem au corps d’éléphant.

Il a un cœur de lion et un corps d’éléphant furieux, il tire les crocodiles des eaux bleues du fleuve.

Il vient maintenant sur le bord du Hirmend, sans cuirasse, sans casque, sans massue et sans lacet;

Il a besoin de voir le roi, et je ne sais quel secret il te dira.

Isfendiar se mit en colère contre Bahman, et le traita avec ignominie devant toute l’assemblée, disant:

Il ne convient pas à un homme qui porte haut la tête de s’asseoir en secret avec les femmes, et s’il emploie des enfants pour de grandes affaires, ce n’est pas un homme brave et vaillant.

Où as-tu donc vu des hommes de guerre, toi qui n’as pas même entendu la voix d’un renard?

En faisant de Rustem un éléphant de guerre, tu affliges le cœur de cette assemblée illustre.

Ensuite il dit en secret à Beschouten:

Ce lion avide de combats et toujours prêt à livrer bataille se comporte comme un jeune homme;

Et tu verras que les années ne lui ont pas donné une ride.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021