Dara

Lettre de Dara à Iskender pour demander la paix

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Le roi fit appeler un scribe expert, qui apporta du papier et du musc noir.

Le cœur navré et peiné, les yeux pleins de larmes et les joues pâles, il fit écrire une lettre au nom de Dara, fils de Darab, fils d’Ardeschir, au Kaïsar lskender, le conquérant des villes.

Après les louanges du Créateur. qui lui avait envoyé la bonne et la mauvaise fortune, il dit :

Si sage qu’on soit, on ne peut se soustraire à la rotation du ciel.

C’est elle qui nous amène la joie et la terreur, qui tantôt nous élève, tantôt nous rabaisse.

Ce n’est pas notre courage qui nous a conduits au combat, nous et notre armée, c’est la v. 7

6 rotation et l’action du soleil et de la lune ; aujour- ’d’liui que le sort est accompli et que notre cœur est plein de douleur, que pouvons-nous espérer de cette voûte bleue ?

Maintenant, si tu veux y consentir et faire un traité avec moi, si tu veux renoncer à m’attaquer, j’enverrai de mon trésor dans le tien toutes les richesses de Guschtasp et d’Isfendiar, les bracelets, les couronnes et les boucles d’oreilles, j’enverrai tout ce que j’ai acquis moi-même avec bien des fatigues.

Je serai ton soutien dans la guerre et le jour où tu me demanderas de me hâter, je ne tarderai pas.

Si tu me renvoyais ma famille, mes femmes au visage voilé, mes enfants qui sont entre tes mains, ce ne serait que naturel ; car le maître du monde ne doit pas chercher la vengeance et des femmes captives ne valent à un puissant roi que des reproches.

Lorsque le maître de l’intelligence aura lu cette lettre, lui qui sait écouter la parole de la sagesse, il sera de mon avis. »

Un messager monté sur un dromadaire de course partit en toute hâte du Kerman, se rendant auprès d’lsÏ kender, l’ennemi de Dam.

Iskender lut la lettre et dit :

Puisse la raison être la compagne de l’âme de Danal Quiconque toucherait à sa famille, à ses fçmmes voilées et à ses enfants, n’aurait plus d’autre trône que les planches d’un cercueil, ou sa tête serait suspendue aux branches d’un gibet.

À Dieu ne plaise que nous leur fassions du mal ou que nous exigions des trésors pour leur rançon !

Si tu veux venir dans l’Iran, j’y consens, la royautés te restera tout entière ; jamais je ne violerai les promesses que je te fais et je ne respirerai que par ta permission. »

Le dromadaire repartit rapidement comme un vaisseau au le messager savait que le cœur et les yeux du roi Dam étaient gonflés de sang.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021