Bahram Gour

Aventure de Bahram avec Lembek le porteur d'eau

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Il arriva qu’un jour Bahram alla à la chasse aux lions avec quelques hommes vaillants et qu’un vieillard, un bâton à la main, lui dit :

Ô roi, ado-

M retour de Dieu !

Dans notre ville il y a deux hommes, dont l’un est prospère et l’autre pauvre.

Baraham est un homme riche d’or et d’argent, un juif sans probité et de mauvaise nature ; mais Lembek, le porteur d’eau, est un noble homme, hospitalier et parlant d’une façon aimable. »

Il demanda aux grands autour de lui :

Qui sont ces gens?l Sont-ils comme dit le vieillard ? »

Un honnête homme lui répondit :

Ô illustre et noble roll Lembelt est un porteur d’eau généreux, hospitalier et doux de paroles.

Pendant la moitié du jour il s’occupe de son eau, pendant l’autre il cherche un commensal.

Il ne garde rien du jour’au lendemain, il ne veut pas qu’il reste quelque chose dans sa maison.

Baraham est un juif qui n’est utile à personne et avare d’une avarice telle qu’il est bon de la faire connaître.

Il a de l’argent, des trésors d’or, des tapisj de brocart et des richesses de toute sorte ; mais personne n’a jarmais vu la couleur de son pain et l’arrivée d’un hôte le met toujours en colère. »

Le roi ordonna alors à un héraut de proclamer au marché que si quelqu’un achetait de l’eau de Lembek il ferait bien de ne pas la boire.

Il attendit jusqu’à ce que le soleil fût devenu pâle, puis il monta sur un destrier. bon coureur, alla aussi rapidement que le vent à la maison de Lembek, frappa avec l’anneau sur la porte et appela, disant :

Je suis un chef dans l’armée de l’Iran ; la nuit est venue et je

-un me suis attardé ; laisse-moi passerla nuit dans cette maison, je me conduirai discrètement et honora- !

Blement. »

Lembek fut enchanté de sa voix et de ses bonnes et amicales paroles et lui dit 2 Entre vite, ô cavalier ; puisse le roi être content de toi !

Si tu avais amené dix hommes, cela aurait mieux valu ; chacun aurait été comme une lune au-dessus de ma tête. »

I L Le roi Bahram mit pied à terre et le porteur d’eau s’occupe de son destrier, le frotta gaiement avec ce qu’il trouva sous la main ,À et l’attache par un licou.

Lorsque Bahram fut assis, Lembek courut et plaça devant lui un beau jeu d’échecs;’puis il trouva moyen de se procurer un dîner, apporta toute sorte de bonnes choses et dit à Bahram :

Ô seigneur, laisse là les pièces du jeu et tiens-moi compagnie à dîner. »

Lorsqu’ils eurent dîné, Lembek apporta sur-le-champ gaiement une coupe de vin’.

Le roi était dans l’admiration de la fête qu’il lui faisait, de sa parole polie et de son visage frais.

Bahram dormit la nuit et de grand matin la voix de son hôte le réveilla.

Lembek dit au roi :

Ton cheval a été probablement mal nourri cette nuit.

Passe encore un jour chez moi et si tu veux un convive, j’en inviterai un et nous apporterons tout ce que tu désireras ; reste donc encore aujourd’hui gaiement chez moi. »

Le roi répondit au porteur d’eau :

’Je n’ai pas assez à faire aujourd’hui pour

.

!

Que je refuse. »

Lenlbek partit, portant quelques outres, mais personne ne parut pour acheter son eau.

Il en fut chagrin, ôta sa tunique, prit sous le bras un seau de cuir et un linge qu’il avait pour mettre sous les outres, alla au marché, les vendit et rapporta de la viande et du lait caillé.

En rentrant, il plaça le chaudron sur le feu et son convive observa attentivement toute la peine qu’il se donnait.

Lembek lit cuire le dîner, puis ils mangèrent et burent du vin et se tinrent de nouveau compagnie.

Bahram passa la nuit sombre, la coupe de vin en main, avec Lembek, le porteur d’eau. qui aimait beaucoup le vin.

Lorsque la nuit eut fait place au jour,.I1embek accourut de nouveau auprèslde Bahram et lui dit :

Puissent tes nuits et tes jours être heureux !

Puisses-tu vivre libre de soucis, de fatigues et de travail !

Accordemor encore ce jour ; sache que tu me donnes la vie et la fortune. »

Bahram répondit :

À Dieu ne plaise que nous ne nous amusions pas un troisième jour ! »

Le porteur d’eau le bénit, disant :

Puisse ton cœur rester éveillé et la fortune te rester fidèle ! »

Il alla au marché et y porta ses outres et ses ustensiles et les mit en gage chez un homme riche ; il acheta ce qu’il fallait et revint en courant et tout joyeux auprès de Bahram, à qui il dit :

Aide-moi à préparer le dîner, car l’homme vit de ce qu’il mange;»

Et Bahram prit sur-le-champ la viande, M3 la découpa et la fit bien rôtir devant le feu.

Quand ils eurent dîné, ils saisirent les coupes de vin et commencèrent à boire à la santé du roi.

Ayant fini . a de boire, Lembek arrangea une couche pour.le roi ’ et posa à son chevet une bougie.

Le quatrième jour, lorsque le soleil commença à luire, Bahram Gour se réveilla et son hôte s’approcha et dit :

Ô homme illustre l-tu es resté dans cette maison étroite et sombre et sans doute tu n’y es pas commodément ; mais si tu ne crains pas la colère du roi de l’Iran et si ton cœur en a envie, reste deux semaines dans cette pauvre demeure. »

Bahram le bénit, disant :

Puissesntu passer gaiement et heureusement des mais et des années !

Nous nous sommes amusés pendant trois jours dans cette maison, nous avons bu à la santé des rois du monde ; et je parlerai de toi dans un autre lieu de façon à réjouir ton cœur et ton esprit ; car ton hospitalité le portera fruit, et, comme tu l’as poussée au plus haut point, elle te vaudra un trône et une couronne. »

Il alla aussi rapidement que la poussière, mil la selle sur le d0s de son cheval et de cette maison serrendit gaiement à la chasse, à laquelle il se livra jusqu’à ce que la nuit s’avaoçàt de la montagne ; alors il se sépara subitement de son eortége.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021