Bahram Bahramian

Commencement du récit

...

Lorsque Bahram, fils et petit-fils de Bahram, se fut assis sur le trône et se fut armé de justice et de générosité, on versa sur lui des chrysoprases et on le salua du nom de Kirmanschah.

Il dit :

Puisse Dieu, le juste, l’unique, me donner pour ma part l’intelligence, la justice et le sens !

Puissent, à l’exemple de mon père, qui a exercé toutes les vertus et était un pâtre dont les rois formaient le troupeau, puissent toutes les vertus aussi être ma profession ; puisse tout ce qui est beau et juste être l’objet de mes pensées !

À Dieu ne plaise que je me serve de la fausseté, car j’aurais à rougir devant le Créateur.

Cette demeure passagère ne reste à personne ; puisse la vertu être mon aide !

Tournons-nous vers la vertu et soyons-lui fidèles ; livrons nous-mêmes comme garants de la justice et de la libéralité.

Le bien et le mal resteront comme souvenir de nous ; ne sème donc que la semence du bien.

Lorsque sa royauté eut duré quatre mais, le trône et le diadème le pleurèrent amèrement.

Bahram sentit que la mort arrivait, comme un crocodile qui fait sa proie des éléphants et des loups et il remit le gouvernement du monde à son fils, disant :

Puissent les grâces de Dieu t’accompagner pendant ton règne !

Pare-toi et bois, jouis de la vie et donne ; fais que ta fortune ne dépare pas ton trône et ta couronne.

La royauté et le sort ayant abandonné Bahram, il remit la couronne et le trône à Nersi, poussa un soupir et mourut ; sa place fut dans la tombe.

C’est ainsi que le monde passe ; mais l’homme dans son avidité ne compte pas ses respirations. Ô fortuné échanson, apporte-moi du vin couleur de rubis, car le poète a passé sa soixante-troisième année.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021