Ardeschir Babekan

La fille de Mihrek met au monde Ormuzd, fils de Schapour

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Il ne se passa pas beaucoup de temps avant que ce cyprès fût enceint comme une rose qui va fleurir.

Schapour transporta sa femme de la maison du chef dans son palais et la garda comme un coing frais ; quand neuf mois furent passés, la belle mit au monde un enfant qui ressemblait au père.

On aurait dit qu’Isfendiar était revenu, ou le glorieux Ardeschir, le cavalier.

Le prince lui donna le nom d’Ormuzd, car c’était comme un cyprès au milieu des herbes.

Sept années se passèrent et Ormuzd devint un, enfant sans pareil dans le monde.

On le cachait de tous, on ne le laissait jamais sortir pour jouer.

Or Ardeschir partit une fois pour sept jours de chasse et Schapour aussi alla chasser ; Ormuzd sortit en se cachant des gens du palais, car il était fatigué de ses leçons ; il alla au Meïdan du roi Ardeschir, un arc et une flèche à double bois en main et rejoignit sur la place du roi quelques enfants armés de raquettes et de balles.

Dans ce moment arriva sur la place, de retour de la chasse, Ardeschir, le maître du monde, avec son cortège et accompagné du grand Mobed plein de sagacité.

Lorsqu’il déboucha sur la place, un des enfants lança vivement la balle, qui roula x devant le roi.

Aucun de ces enfants ne suivit la balle ; ils restèrent déconcertés là où ils étaient, excepté Orthuzd, qui s’élança du milieu dleux, courut comme le vent auprès du roi et enleva rapidement la balle de devant son grand-père.

Tout le cortège murmurait contre la hardiesse de l’enfant ; mais ce- lui-ci poussa un grand cri de triomphe, qui étonna le roi sur qui veillait la fortune.

Ardeschir dit au grand Mobed :

Ô homme de race pure !

Sache de qui il est l’enfant. »

Le Mobed s’informa ; mais personne ne le savait et tous se turent.

Le roi ordonna alors au Mobed de soulever de terre l’enfant et de le lui amener ; le Mobed y alla, l’enleva de la poussière et le porta devant le roi des hommes libres.

Le roi lui dit :

Ô noble enfant, parmi quelle famille te faut-il compter ? »

Ormuzd répondit à l’instant et à haute voix :

Il n’y a pas de raison de cacher mon nom et ma naissance : je suis fils de Schapour, qui est ton fils et ma mère est la fille de Mihrek ; voilà la vérité la Le roi du monde en fut étonné et confondu ; il sourit et se mit à réfléchir, disant en lui-même :

Ceci est le fait du sort et il ne faut pas que je m’en inquiète. »

Puis, il fit venir Schapour auprès de lui et se mit à le questionner de toute manière.

Schapour eut peur de ce qui était arrivé, son cœur fut plein d’inquiétude et ses joues pâlirent.

Le roi sourit en le voyant en cet état et lui dit :

Dévoile ce secret ; il faut des enfants et ils sont les bienvenus, de qui que ce soit qu’ils viennent ; or on dit que celui-ci est un fils de roi. »

Schapour répondit :

Puisses-tu être heureux !

Puisse le monde avoir toujours un roi comme toi !

Cet enfant est de moi, son nom est Ormuzd ; il brille comme une tulipe au milieu des herbes.

Je l’ai caché pendant quelque temps devant le roi, jusqu’à ce que le fruit de l’arbre ait grandi.

Ce noble enfant est fils de la fille de Mihrek ; il vient de moi et il est certain qu’il m’appartient. »

Puis le fils conta longuement l’histoire de l’eau et du puits et ce qui s’en était suivi et le père l’écouta.

Ardeschir fut heureux de ces paroles et se rendit au palais avec le vizir, en tenant dans ses bras cet enfant qui enflammait les cœurs ; il alla du Meîdan à la salle du trône, fit parer un trône d’or et apporter un collier et un diadème d’or dont on orna la tête du petit prince.

Le roi fit venir du trésor beaucoup d’or et de pierreries et les répandit sur l’enfant jusqu’à ce que sa tête disparût ; puis il le tira du milieu de cet amas, distribua l’or et les joyaux aux pauvres et donna à l’enfant plein de sens des richesses plus grandes encore.

Il para de brocart le temple du feu, la salle du Naurouz et le lieu où l’on célébrait la fête de Sedeh ; et prépara une salle de fête pour les grands, qui s’assirent au festin entourés de musiciens.

Le roi dit aux hommes illustres du pays, à tous ceux qui avaient de l’intelligence :

Que personne ne s’écarte jamais de ce que disent les savants astrologues !

Keïd l’Indien m’avait annoncé que je ne jouirais ni de la fortune, ni du trône, ni de l’empire, ni du diadème, ni du trésor, ni de l’armée, ni de la couronne royale, ni de ma dignité et de mon rang, à moins que la famille de Mikrek fils de Nouschzad ne mêlât son sang au mien.

Or il y a maintenant huit ans que le ciel n’a tourné que selon mes désirs ; depuis qu’Ormuzd est entré dans ma demeure, je n’ai trouvé dans le monde que de l’obéissauce ; les sept Kischwers de la terre ont été à mes ordres et mon cœur a obtenu de la fortune tout ce qu’il a demandé. n’ À partir de ce moment tous ses subordonnés placèrent à la tête des documents publics son titre de roi des rois.

Dernière mise à jour : 11 sept. 2021