Schapour Dhou'l Aktaf

Schapour nomme régent son frère Ardeschir

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Le monde devint tel sous Schapour qu’on ne voyait pas d’épine sur les roses du jardin ; il était si juste, si prudent, si intelligent, si prêt à travailler, à donner et à se battre, qu’il ne lui restait pas un ennemi dans tout le pays et que les méchants ne conservaient pas un refuge sur la terre.

Lorsqu’il n’eut plus rien à espérer du ciel sublime, car ses années s’élevaient-à soixante et dix et plus, il fit appeler devant lui un scribe, le grand Mobed et Ardeschir, qui était le plus jeune de ses frères et qui portait sur sa tête le diadème de la justice et de l’intelligence.

Schapour n’avait qu’un très-jeune fils, aussi

Du nom de Schapour, que le sort n’avait pas fait naître au temps où le père l’aurait désiré.

Le roi dit à Ardeschir devant les grands du royaume et le scribe :

Si tu veux t’engager envers moi selon la justice et si tu veux donner, en garantie de ton engagement, ta parole que tu remettras à mon fils le trésor, la couronne et l’armée et que tu seras son bienveillant conseiller .quand il sera arrivé à l’âge d’homme et quand le vent du pouvoir souillera sur lui ; si tu promets cela, je te confierai cette couronne royale et ferai passer dans tes mains mon trésor et mon armée. »

Ardeschir agréa les paroles du roi en présence des grands, jeunes et vieux et déclara que, lorsque l’enfant serait arrivé à l’âge d’homme et devenu digne du trône et du diadème des Keïanides, il lui remettrait le royaume et agirait en tout pour son bien.

Alors SchapOur remit devant les grands à Ardeschir le diadème et le sceau de l’empire et lui dit :

Que ton cœur ne prenne pas légèrement les affaires du monde !

C’est la couronne et le trône du pouvoir que je te confie. »

L1 répondit :

Je t’obéirai comme un esclave. »

Le roi reprit :

Sache, ô mon frère, que le roi injuste n’a pas soin de conserver la force du royaume ; il est avide de remplir son trésor et est un grossier maître des hommes qui portent haut la tête.

Honneur au roi justes !

Adorateur de Dieu !

Le cœur des sujets est heureux par lui ; il fait tout grandir par la justice et la générosité et c’est par elles qu’il est le guide du monde.

Il garde son pays contre les ennemis, il élève sa tête et sa couronne jusqu’aux nuages.

Il remplit son trésor et dissipe ses chagrins en répandant la justice et la paix.

Il pardonne les fautes à ceux qui les ont commises, il a soin de se montrer humain.

Quiconque s’ell’orce d’acquérir ces vertus acquerra de l’intelligence, de la vigilance et un jugement sain.

Il faut au roi, avant tout, de l’intelligence et qu’il soit l’instructeur des hommes jeunes et vieux ; car les sujets se livrent au vice, s’ils ne sont pas pieux et n’adorent pas Dieu.

Le cœur et le cerveau sont les deux rois du corps, le reste n’en est que l’instrument et l’armée et quand le cœur et le cerveau de l’homme sont souillés, quand le désespoir les a dépouillés de la raison, alors son esprit dervient confus, car comment une armée pourrait-elle prospérer sans chef t Quand elle ne sait ce qu’elle veut, elle se dissout, elle renverse dans la poussière son propre corps privé d’âme.

De même, quand un roi est injuste, le monde entier sera bouleversé par lui, et*après sa mort il sera suivi par les malédictions et on l’appellera le roi sans foi.

Mets ton espoir dans la foi et garde la colère pour la violau’on de la foi, car Dieu est le maître de la colère et des yeux.

Tout roi qui suit une»

Autre route doit renoncer au gouvernement du monde ; ses sujets

Quitteront le pays et les hommes qui lui étaient dévoués abandonneront sa cour.

Ne saislu pas ce qu’a dit le sage pour détruire dans les cœurs la perversité :

quand un roi se fait bénir, tontes ses affaires prospèrent, mais le tyran est maudit ; ne t’approche donc pas de la porte des hommes avides.

Sache, ô mon frère, que les hommes de sens demandent d’un roi bien des choses ; d’abord qu’il soit victorieux et ne détourne pas le visage de l’ennemi à l’heure du combat ; ensuite qu’il traite son armée avec justice et qu’il reconnaisse la supériorité des hommes bien nés, car’celui qui est digne de la royauté ne voudra pas qu’un homme de haute naissance serve dans les rangs ; ensuite qu’il ait de la droiture dans le cœur et qu’il ne laisse jamais enfreindre la justice ; enfin qu’il ne tienne pas la porte de son trésor étroitement fermée devant ses sujets et les vieux serviteurs de sa cour et qu’il fasse pleuvoir des branches les fruits de l’arbre.

Il ne faut pas que la cour du roi soit sans armée et le roi doit garder pour l’armée la porte du trésor ; si tu remplis ton trésor par des moyens justes, toi et ton armée en jouiront.

Regarde ton armure comme l’ornement de ton corps, car tu peux en avoir besoin dans la nuit sombre.

Ne te lie pas trop à tes administrateurs ; règle toi-même tes affaires si tu veux avoir de la sécurité.

À la fin la mort arrive avec certitude pour toi, que tu sois obscur ou une lumière du monde. »

Ces paroles de Schapour firent verser beaucoup de larmes à son frère ; il vécut encore un au après avoir écrit ses dernières volontés, puis il mourut, laissant comme un souvenir cette parole :

Ne sème pas dans le monde la semence de l’avarice, car à la tin ton jour passera et ton ennemi jouira du fruit

’ de tes peines.

Tant que les règles d’Ormuzd et de Bahman seront suivies, ce palais élevé sera une résidence qui portera bonheur. »

O Haschemi, apporte-moi du vin couleur de rubis, tiré d’une amphore qui ne se vide jamais.

Puisque. j’ai soixante-trois ans et que mon oreille devient sourde, comment chercherais-je dans le monde des honneurs et des dignités ?

Je vais conter l’histoire du U1 roi Ardeschir ; fais attention a mes paroles.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021