Kesra Nouschirwan

Nouschirwan combat Farfourius (Porphyre) le Roumi et s'empare de Kalinius et d'Antioche

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De’là, il marcha avec son armée, laissant derrière lui Araïschi Roum.

Quelqu’un vint lui dire que le Kaïsar envoyait une armée et qu’on la voyait sur la route.

Lorsque le roi eut appris qu’il arrivait une masse de troupes portant des lances et des cuirasses, il dit à son armée ce qu’il avait entendu pour qu’elle se préparât et elle se mit en marche comme une montagne de fer et les trompettes d’airain résonnè- rent.

Un messager des espions arriva en courant auprès du roi du monde et lui dit quele Kaïsar envoyait une armée composée de ses plus illustres guerriers, tous avides de combats comme des loups, commandés par un farouche Pehlewan dont le nom roumi était Farfourius, un cavalier portant haut la tête et précédé de clairons et de timbales.

À peine eut-on dit cela au roi vigilant que la poussière que soulevait cette armée parut au loin ; le roi du monde sourit des paroles du messager et lui dit :

Nous le savions et nous avons déjà fait nos préparatifs pour la bataille ; nous n’avons jamais été sans y pen-

5er. »

Le roi amena de la salive à ses lèvres (se mit à parler) et ordonna de former les rangs ; les deux KESl’t armées se rapprochèrent et la poussière ne laissa plus passer le vent.

Il y avait là rassemblée une glorieuse armée perse ; des héros pleins de fierté, frappant de l’épée, leurs glaives teints de sang et déchirant. les nuages, tous ayant les reins ceints pour le combat, des hommes puissants, des grands personnages et des Keïanides.

Cette armée ne tardait pas plus que ne tarde un léopard qui bondit (l’en haut sur sa proie ; de tous côté il y eut des monceaux de Roumis tués ou des blessés mis hors de combat.

Farfourius fut blessé et s’éloigna de la mêlée ; son drapeau était déchiré, ses timbales étaient jetées par terre ; les cavaliers iraniens, semblables à des léopards auxquels il tombe sur la plaine un argali dans les griffes, s’élancèrent à la poursuite des Roumis et en débarrassèrent les vallées et la plaine.

Nouschirwan se remit en marche avec tous ses hommes de guerre, leurs lances, leurs massues et leurs épées en main.

Il conduisit son armée sur une grande plaine d’où l’on voyait des murs élevés : c’était un château pourvu de troupes, de clairons et de timbales et qu’on appelait Kalinius ; la crête de ses murs était plus haute que ne vole l’aigle et un fossé plein d’eau l’entourait.

La ville formait autour du château une large enceinte avec des palais, des places, des jardins potagers et des édifices et il s’y tenait une grande armée de Roumis, tous guerriers renommés, pleins d’ardeur pour le combat.

Le roi ’ s’établità deux farsangs de la ville ; le monde devint noir de la poussière que soulevait l’armée ; les Rouans commencèrent le combat du haut des portes et lancèrent des flèches et des pots à feu.

Le roi observa la ville, ses troupes y entrèrent plus nombreusees à chaque instant et il s’éleva à Kalinius un bruit tel qu’on entendit à peine le son des timbales.

Lorsque le soleil brillant commença à pâlir et que la moitié du ciel fut devenue sombre, il ne restait plus beau-coup du mur de la forteresse et toute la ville était à ras de terre.

On fit alors une proclamation du haut de la porte du roi :

Ô hommes illustres de l’armée d’Iran !

Sortez tous de cette ville, revenez à la nuit dans la plaine et si pendant la nuit sombre mes oreilles sont frappées d’un cri de femme ou de vieillard, d’un bruit de pillage, de meurtre et de coups donnés et reçus, si une seule voix plaintive s’élève, vous verrez à l’instant écorché l’homme qui sera la cause de ces cris de secours et sa peau remplie de Lporsaquielelseole.il»tira s*on épée dans le Cancer, effaçant la rouille du monde et dissipant le sommeil et que le son des tambours se fit entendre à la porte du roi, les notables se mirent en route, les femmes et les hommes de ce château et de cette ville se réunirent à la porte de Kesra, disant :

Il ne reste pas un seul cavalier de nos hommes de guerre, il ne reste pas un homme illustre de notre ville ; ils sont tous tués ou blessés sans avoir commis de faute.

Il est temps que le roi fasse grâce, car la justice n’approuve pas qu’on emmène captifs des enfants, des femmes et des vieillards.

Le château et la ville sont dans un état tel qu’on n’y verra dorénavant que des ronces.

Si leKaïsar est en faute, pourquoi le serions-nous ?

Qu’a-t-on à reprocher à nous, gens de Kalinius ? »

Le roi pardonna à ces Roumis et les coupables échappèrent avec les innocents ; il leur laissa beaucoup de richesses et continua en toute hâte sa marche ; mais il emmena tous les hommes en état de porter des armes, enchaînés et placés sur des éléphants.

On apprit à Anthakia (Antioche) que le roi arrivait avec des éléphants et une armée ; il y avait dans cette ville une innombrable armée de Roumis vaillants et fiers ; le roi s’arrêta pendant trois jours pour leur laisser le temps de se soumettre, mais le quatrième jour les corps de l’armée des braves de l’Iran s’avancèrent l’un après l’autre.

Tous les cavaliers roumis sortirent pour défendre leurs femmes, leurs enfants, leurs trésors et leur pays et livrèrent en deux jours trois grandes batailles.

Le troisième jour, lorsque le soleil qui illumine le monde parut, tout ce pays cultivé était évacué et l’on ne voyait plus un cavalier roumi.

L’armée perse tout entière entra dans la ville, . où il n’y avait plus de place pour poser un pied : les grands qui avaient des trônes et des diadèmes et les

Trésoriers du Kaïsar remirent au roi ; maître du monde, leurs trésors et les richesses lui arrivèrent après les fatigues qu’il avait supportées.

On. plaça sur le dos d’éléphants puissants tous les hommes a de guerre parmi les habitants et Nouschirwan envoya à Madaïn les prisonniers et tous les trésors du Kaïsar.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021