Keï Khosrou

Le Khakan de la Chine s'approche du Hemawen

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Lorsque Piran fut arrivé près de l’armée d’Afrasiab, il vit les vallées et les plaines couvertes de l’empreinte des sabots des chevaux ;

Il vit le monde rempli de tentes et de leurs enceintes jaunes, rouges, violettes et bleues, toutes placées en rangs et un drapeau de brocart de soie de la Chine planté au milieu de chaque enceinte.

À cet aspect il s’arrêta étonné, les pensées se pressaient dans sa tête et il se dit :

Est-ce un paradis ou un camp ?

Est-ce le ciel sublime ou une couronne et un trône ?

Il s’approcha à pied du Khakan de la Chine et baisa la terre devant lui.

Aussitôt que le Khakan l’aperçut, il l’embrassa, admira la largeur de sa poitrine et la force de ses bras, le reçut gracieusement, lui adressa beaucoup de questions et le fit asseoir à ses côtés sur le trône, en disant :

Dieu soit loué, ô Pehlewan, Dieu soit loué de ce que je te vois si bien portant et si heureux !

Ensuite, il lui demanda qui dans l’armée de l’Iran portait le sceau et qui le diadème ;

Sur qui reposait l’espoir des braves, qui étaient les héros et pourquoi ils s’étaient établis dans ces montagnes.

Piran répondit :

Ô roi, puisses-tu être heureux à jamais !

Puisse la grâce du Créateur reposer sur toi !

Tes questions ont réjoui le cœur du vieillard.

Par l’effet de ta fortune je suis joyeux et bien portant et mon âme ne recherche que la poussière de tes pieds.

Je vais répondre au roi sur ce qu’il désire savoir des Iraniens.

Personne parmi eux ne possède un trône, ni un diadème, ni un sceau, ni de grandes dignités ;

Ils sont venus chercher la guerre et des combats sans nombre et à la fin, ils n’ont trouvé qu’un rocher stérile.

Quand ils ont vu que leur but et leur entreprise étaient manqués, ils se sont réfugiés sur le mont Hemawen.

Leur Sipehdar est Thous, un homme vaillant, qui ne craint pas de combattre un lion dans le désert.

Les héros qu’il commande sont Gouderz le fils de Keschwad, Guiv et Rehham les nobles guerriers ;

Mais par la fortune de notre chef le Khakan de la Chine, leur Sipehbed ne verra plus d’autre armée.

Il faut qu’ils viennent dans la plaine livrer bataille, car ils n’ont pour se nourrir que des pierres dures.

Le Khakan lui dit :

Reste auprès de moi et fais venir tes amis ;

Aujourd’hui nous boirons du vin autant qu’il nous plaira et nous ne penserons pas aux soucis des jours à venir.

Il fit dresser des tentes parées comme un jardin printanier et l’on y voyait des couleurs et des peintures si belles qu’on aurait dit que c’était le paradis.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021