Keï Khosrou

Khosrou appelle Rustem à son aide contre le div Akwan

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Le Dihkan qui raconte les traditions a dit :

Un jour Keï Khosrou orna de grand matin son jardin de roses comme un jardin printanier ;

Les grands, tels que Gouderz, Zengueh, Gustehem, Berzin fils de Guerschasp issu de la race de Djemschid, Guiv, Rehham le guerrier expérimenté, Gourguin et le vertueux Kharrad s’y assirent à côté de Khosrou ;

Ils vidèrent leurs coupes à la santé du roi des rois et le vin réjouit leurs cœurs.

À la neuvième heure du jour un pâtre arriva du désert et se présenta à la porte du palais ;

Il s’avança vers Khosrou, baisa la terre et dit au roi d’illustre naissance :

Un onagre a paru parmi mon troupeau de chevaux ;

Il ressemble à un Div qui aurait rompu ses chaînes ;

On le prendrait, à son souffle, pour un lion ;

Il brise le cou aux chevaux ;

Sa couleur est exactement celle du soleil, tu dirais que le ciel l’a lavé dans de l’eau d’or ;

Depuis sa crinière jusqu’à sa croupe s’étend une raie noire comme le musc ;

Et si l’on en juge par les hanches et les pieds de devant et de derrière, on dirait que c’est un puissant cheval isabelle.

Khosrou comprit que ce n’était pas un onagre, d’abord parce qu’un onagre n’est pas plus fort qu’un cheval, ensuite parce que le roi était un homme plein d’expérience, qui avait entendu dire aux sages que la fontaine où le pâtre se tenait et autour de laquelle il laissait librement courir son troupeau, était le lieu d’où sortait le Div Akwan pour remplir le monde de cris de terreur et de détresse.

Il dit au pâtre :

Ce n’est pas un onagre, je sais maintenant ce que tu as voulu me dire !

Pars d’ici.

Ensuite, il s’adressa aux héros, disant :

Ô hommes illustres qui êtes entourés de gloire et de puissance, il nous faut maintenant un brave semblable à un lion indomptable, qui veuille se ceindre pour le combat

Khosrou promena longtemps ses regards de tous côtés, mais aucun des guerriers présents ne lui agréa ;

Il n’y avait que Rustem fils de Zal, auquel on s’adressait dans tous les dangers, qui lui convînt.

Il lui écrivit donc une lettre amicale et flatteuse et la remit à un de ses braves, Gourguin fils de Milad.

Le roi fortuné dit à son messager :

Porte ma lettre au fils de Zal ;

Va vite jour et nuit comme un tourbillon de fumée et ne t’arrête pas dans le Zaboulistan.

Fais-lui mille saluts affectueux de ma part, souhaite-lui de vivre aussi longtemps que subsistera le ciel ;

Et quand il aura lu ma lettre, dis-lui que c’est lui qui couvre de gloire mon règne et prie-le de venir me voir, de partir sans délai et de ne pas rester un instant dans le Zaboulistan après la lecture de ma lettre.

Gourguin partit comme l’ouragan, ou comme un élan qui craint pour sa vie.

Arrivé dans le Zaboulistan, il rencontra à pied Rustem la providence des héros ; il s’approcha de lui et lui rendit hommage et Rustem lui fit des questions touchant sa longue route.

Lorsque Tehemten eut entendu l’ordre du roi, il se rendit à la cour en toute hâte, baisa la terre devant le trône et prononça des bénédictions sur la fortune du roi, disant :

Ô roi, tu m’as appelé ;

Me voici prêt à exécuter tes plans ;

Me voici, ceint pour recevoir tes ordres.

Puissent le bonheur et la grandeur toujours t’accompagner !

Khosrou le reçut amicalement, le fit asseoir à côté de lui sur son trône et lui dit :

Ô Pehlewan, puisses-tu vivre à jamais content et heureux !

Le jour brille pour moi quand je te vois ;

Ton esprit vigilant est la source de tout mon bonheur.

Ô héros au corps d’éléphant, il se présente une affaire pour laquelle je t’ai appelé de préférence aux grands de cette cour, espérant que tu ne reculeras pas devant les fatigues que je t’impose et que tu prendras les armes pour gagner une couronne et des trésors.

Un pâtre m’a dit qu’un onagre sauvage a paru au milieu de son troupeau de chevaux.

Il raconta à Rustem, depuis le commencement jusqu’à la fin, tout ce que le pâtre avait dit et ajouta :

Affronte pour nous les périls encore une fois ;

Pars et tiens-toi sur tes gardes, car je crains que ce ne soit un Ahriman qui cherche à se venger de nous.

Rustem répondit :

Grâce a ta fortune, l’esclave de ton trône ne craint rien ;

Et ni un lion, ni un Div, ni un dragon terrible n’échappera à mon épée tranchante.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021