Keï Khosrou

Houman défie Rehham au combat

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Étant retourné dans son quartier, Houman se prépara au combat comme un sanglier qui aiguise ses défenses.

Dès l’aube du jour il monta à cheval, semblable à un lion furieux et se porta, accompagné d’un truchement, devant l’armée de l’Iran, la tête remplie d’ardeur, le cœur plein du désir de se venger de Khosrou.

Piran apprit que son frère était parti pour se battre ; il en éprouva de l’angoisse et le monde devint étroit devant lui ; son cœur bouillonnait d’inquiétude pour Houman et il répéta un mot de son père : Un homme sage agit en toute chose sans précipitation et ne se jette pas dans le combat par colère.

Un sot se laisse aller à son emportement et en recueille à la fin du chagrin.

S’il tombait des perles d’une langue appartenant à une tête sans cervelle, elles seraient sans valeur.

Puisque Houman s’est laissé aller à la colère, je ne vois pas quel bien il en résultera pour lui à la fin.

Puisse le Maître du monde venir à son aidel je ne vois pas pour lui d’autre moyen de salut. »

Lorsque Houman fils de Wiseh fut arrivé devant les lignes de l’armée de Gouderz fils de Keschwad, pour provoquer les héros au combat, le commandant de la ronde le rencontra ; et sa troupe de cavaliers s’avançant vers le truchement dans de mauvaises intentions, lui demanda :

Pourquoi ce guerrier qui s’aventure si follement dans la plaine vient-il ici courant comme un messager et la massue en main, le lacet suspendu à la selle, comme s’il voulait livrer bataille ? »

Le truchement répondit aux Iraniens :

Le moment de se servir de l’épée et de la lourde massue est arrivé, car cet illustre guerrier au cœur

de lion vous défie au combat.

Son nom est Houman chef de la famille de Wiseh et il fait du cœur du lion le fourreau de son épée. »

Lorsque les Iraniens virent sa massue, son armure et son port royal, leurs mains armées de lances s’abstinrent de combattre par respect pour ce héros.

Ils reculèrent tous devant lui et se tournant vers le truchement, lui dirent :

Va parler à Houman, répètelui, en langue turque, toutes nos paroles ; dis-lui que nous ne voulons pas nous battre avec lui, que Gouderz ne nous en a pas donné la permission.

Si tu désires le combat, le chemin est libre pour te rendre auprès du glorieux Pehlewan de l’armée. »

Ils indiquèrent alors à Houman tous les chefs des héros qui portaient haut la tête ; ils lui montrèrent où se tenait chacun d’eux, petit ou grand et lui dirent qui commandait l’aile gauche et qui l’aile droite.

Le chef des vedettes envoya au Pehlewan un cavalier monté sur un cheval rapide et lui fit dire que Houman était sorti comme un léopard du camp des Turcs et qu’il venait pour le combattre.

Houman passa la ligne des vedettes, courut vers Rehham et s’écria d’une voix forte :

Ô fils du chef de l’armée sur lequel veille le sorti tu commandes l’aile gauche de l’armée des lions ; tu es le soutien du Sipehdar des Iraniens.

Secoue la bride, avance-toi sur ce champ de bataille entre les lignes des deux armées ; il faut que tu te mesures avec moi ; choisis A un terrain, soit sur le bord du fleuve, soit dans la montagne.

Si tu refuses, j’espère que Gustehem et Fourouhil s’empresseront de se présenter.

Qui d’entre vos braves veut me tenir tête avec l’épée, la lance et la lourde massue ?

Quiconque acceptera le combat avec moi, le sort lui fera manquer la terre sons les pieds ; car le cœur du lion et la peau du léopard se fendent quand ils voient mon épée dans la bataille. »

Rehham répondit :

Ô illustre héros, avide de combat !

J’avais cru que tu étais le plus sensé des Turcs ; je t’avais pris pour un autre homme que tu n’es.

Tu viens ici tout seul sur le champ de bataille ; tu te présentes bravement devant toute une armée ; tu crois qu’il n’y a pas dans le monde un cavalier tenant une épée qui soit ton égal.

Réfléchis sur ce mot d’un Keïanide et empruntesen assez de raison pour sauver ta tête : Quiconque se jette le premier dans la bataille n’a pas besoin de chercher le chemin du retour.

Tous ceux dont tu as prononcé les noms pour leur 0w le combat. sont avides de l’accepter ; mais aucun ne le peut sans l’ordre du chef de l’armée du roi.

Si donc tu veux livrer bataille, pourquoi ne te rends-tu pas auprès du Pehlewan ?

Demande pour nous à Gouderz la permission de nous mesurer avec toi et puis viens nous défier. »

Houman repartit : Ne parle pas follement, ne cherche pas ainsi un prétexte pour in’écliapper. l’rendsle chemin de la plaine pour te battre avec moi ; car n’es-tu pas un cavalier et n’est-ce pas ici le champ de la vengeance ? »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021