Khosrou Parviz

Khosrou envoie une lettre au Kaïsar de Roum

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Lorsque le roi fut entré dans Aurige, un cavalier y arriva envoyé par le Kaiser illustre et dit :

Demande tout ce que tu désires dans ce pays, ne refuse pas de faire connaître tes besoins à un roi ; car, quoique ce royaume soit à moi, je t’estime à l’égal de moi-même.

Reste donc tranquille et heureux dans cette ville et débarrasse-toi de toute idée de malheur.

Tous les Roumis sont tes sujets, si orgueilleux et si puissants qu’ils soient et je ne me permettrai ni nourriture, ni sommeil, ni repos, avant d’avoir préparé pour toi des armes et des troupes. »

Khosrou fut heureux de ce message et son âme devint libre de tout souci.

Le vaillant roi fit venir Gustehem, Balouï et l’ambitieux Endian et dit à Kharrad, fils de Berzin et à Schapour, le lion ç Faites seller les chevaux aussitôt qu’il fera jour, placez des selles d’or sur des chevaux de main, mettez des tuniques chinoises brochées d’or, soyez unis et conduisez-vous sagement.

Vous irez d’ici chez le Kaiser, vous lui parlerez et vous 8l l’écouterez ; montrez de la prudence et de la sérénité, écoutez et répondez doucement en paroles gracieuses.

Si le Kaisar va au Meïdan et demande un arc, ou s’il va jouer à la raquette, faites vos efforts pour que vous ne soyez pas battus par ses courtisans et qu’il apprenne qu’on apporte de l’Iran l’art du cavalier et la bravoure et la force des lions. »

Le roi ordonna à Kharrad, fils de Berzin, de demander du satin chinois et du musc noir et lui dit :

Il faut écrire au Kaisar une lettre semblable au soleil qui brille dans le paradis ; metsy peu de paroles et beaucoup de sens, pour que tout homme puisse la graver dans sa mémoire.

Il a des philosophes auprès de lui, écris de manière qu’ils ne trouvent rien de ridicule ; ils sont exercés à parler sur tous les sujets et il ne faut pas qu’ils puissent critiquer la lettre.

Quand le Kaisar l’aura lue, tu parleras et l’on ne résistera pas à tes paroles. »

Puis, il dit à Baloui :

Si le Kaisar parle devant la cour de moi, de notre alliance, de nos promesses, de notre parenté et de nos traités, donne-lui une réponse douce comme le miel ; tu es ma langue dans cette cour, tu es mon interprète en toute chose.

Faites tous que nous n’éprouvions pas de dommage et appliquez-vous à cela.

Sois le porteur de mes promesses, rappelle-toi tout ce que j’ai dit. »

Les héros expérimentés, à l’intelligence il

8 brillante, écoutèrent les paroles du fortuné jeune homme, tous le couvrirent de bénédictions, disant :

Que personne que toi ne porte la couronne ! »

Ensuite ces grands, au cœur serein et cherchant la vraie voie, partirent pour la cour du Kaisar.

Lorsque le Kaisar apprit que des grands de l’Iran envoyés par le roi du monde s’approchaient chevauchant sur la route, il envoya une escorte au-devant d’eux et fit décorer un palais avec des brocarts de Roum, ornés de figures en pierreries et en or fin.

Il s’assit sur son illustre trône d’ivoire, plaça sur sa tête la couronne brillante et fit relever le rideau de la porte.

On fit passer rapidement les envoyés sous le portail, le noble Gustehem en tête ; après lui Balouï l’héroique et Schapour, Kharrad, fils de Berzin et le vaillant Endian, tous portantdes couronnes sur la tête et des ceintures au milieu du corps.

Ils mirent pied à terre près du Kaisar et en l’apercevant ils le saluèrent respectueusement, ils le couvrirent tous ensemble de leurs bénédictions et répandirent des pierreries sur le trône d’or.

Le Kaisar commença par faire des questions sur le roi, sur l’Iran et les fatigues de la route et Kharrad, fils de Berzin, s’avança rapidement vers ’le trône avec la lettre de Khosrou.

Sur l’ordre du roi illustre on plaça quatre sièges d’or et trois de ces grands de bon conseil s’assirent, pendant que Kharrad restait debout.

Le Kaisar lui dit :

Quand ou arrive de voyage on doit prendre un siège et s’asseoir. »

Kharrad, fils de Berzin, répondit :

Le roi n’a pas fait de moi un homme assez puissant pour que je puisse prendre un siège devant le Kaisar, quand je tiens dans ma main une lettre aussi importante du roi de l’Iran ; c’est en me conduisant comme un serviteur que je puis me faire agréer par toi et me rendre utile par le message dont je suis chargé. »

Le Kaisar dit :

Dévoile donc ton secret.

Que désire ce prince intelligent qui porte haut la tête t»

Kharrad, fils de Benin, commença à parler et le Kaisar l’écoute attentivement.

Il célébra d’abord la gloire de Dieu, et, exprima son mépris pour le monde, disant :

C’est Lui qui est sublime au-dessus de tout ce qui est sublime, tout-puissant, omniscient.

C’est par son ordre que tourne ce ciel, car c’est Lui qui est art-dessus du temps et de l’espace, pendant que le ciel et les astres sont créés et ont été placés sur la sphère qui tourne.

Quand il a tiré de la terre tout’ce qui a vie, il a d’abord fait naître Kaioumors et ensuite les autres rois, jusqu’à ce qu’il fût arrivé à Feridoun, qu’il a favorisé au-dessus de tous ces hommes éminents et c’est ainsi qu’a paru dans le monde cette famille et que s’est manifesté ce qui était caché.

Cela a continué jusqu’à l’avènement de Keïkobad, qui a placé sur sa tête la couronne du pouvoir et jamais 9-8b il n’élait arrivé un malheur à cette famille, qui a toujours suivi la voie de Dieu.

Mais maintenant un esclave vil et bas est venu s’asseoir sur le trône des Keïanides et je demande justice de cet homme injuste, qui n’a droit ni au diadème, ni au trône, ni à la couronne, ni à la ceinture des rois.

Quand on veut s’asseoir sur un trône, il faut posséder de l’intelligence, une naissance illustre et une haute fortune ; que cet homme apprenne donc à qui appartiennent ce trône et cette majesté et ce diadème des rois des rois.

Agis pour moi en ami dans cette affaire, fais contre cet homme déloyal ce que je désire, car toi et moi sommes connus comme alliés partout dans le monde et maintenant nous sommes couverts de honte devant les petits et les grands. »

Lorsque le Kaïsar eut entendu ces paroles, ses joues devinrent pâles comme la fleur du fenugrec et cette fleur se couvrit de larmes comme de gouttes de rosée et la langue et l’âme du Kaisar se remplirent de lamentations.

Ce maître du monde lut la lettre du roi et sa douleur redoubla, son trône devint sombre devant ses yeux et il dit à Kharrad, fils de Berzin :

Ce n’est un secret pour aucun homme instruit, que Khosrou est pour moi plus que mes parents et mes alliés et que je le préfère à mon âme douée de la parole.

Je possède des armes des trésors et des troupes, voyez ce qu’il vous en faut et si tu me demandais mes yeux, je les donnerais sans regret et pourtant les yeux sont. plus précieux que des trésors d’or et des épées. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021