Khosrou Parviz

Bahram Djoubineh apprend le retour de Khosrou

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Lorsque Bahram reçut la nouvelle que la majesté du roi des rois brillait d’un nouvel éclat, il jeta les yeux sur un homme illustre de son armée, un .homme savant et honoré, du nom de Dura Penah, qui lui était tout dévoué.

Il fit appeler un scribe qui portait haut la tête, lui parla longuement et convenablement et lui ordonna d’écrire des lettres énergiques à ces hommes puissants et audacieux, à Gustehem, à Bendouî, au vaillant Guerdouî, qui l’emportait sur tous les grands par la gloire de la bravoure ; à Schapour, à Endian le cavalier, enfin à tous ceux qui étaient illustres parmi les héros.

Il commença ainsi les lettres : Je demande toujours en secret au Créateur du monde la grâce que vous vous réveilliez tous de votre sommeil, que vous ne vous précipitiez pas ainsi dans le mal.

Depuis que la race des Sasanides a paru, elle n’a fait naître dans le centre et dans les confins de la terre que la perversité,’elle n’a recherché dans le monde que la domination, a commencer par Asdeschir, fils de Babek, qui a réveillé les combats parmi les hommes ; toute l’époque a été assombrie par son épée, toutes les têtes des grands ont été troublées.

Je parlerai d’abord d’Ardewan et de ces hommes illustres, à l’esprit brillant, dont le nom a disparu du monde et dont la perte remplit encore de deuil le trône de la royauté.

Tu as aussi entendu ce qui est arrivé à Souferaï de la part de Pirouz, ce roi aux desseins funestes ; il avait délivré de ses chaînes les pieds de Kobad et l’avait vengé des princes Heîthatiens.

Kobad, le méchant, retrouva son pouvoir, re-jeta de son cœur toute vertu, se livra au vice etmit à mort un ami fidèle comme Souferaï.

Le cœur des grands fut blessé par lui ; mais un homme qui ne sait pas agir honorablement envers sa famille, qui préfère ses passions à ses enfants, ne peut pas agir honorablement envers des étrangers et personne ne cherchera de l’ivoire dans un tronc d’ébène.

Ne mettez pas votre espoir dans les Sasanides, ne cherchez pas des rubis sur le saule rouge.

Puisse la fortune vous être propice quand on vous apportera cette lettre.

Vous avez auprès de moi une position brillante, où le devant et la manche de la chemise sont de la même étoffe, où vous jouirez tous du x repos et du sommeil ,’soit dans la nuit sombre, soit quand le soleil est au haut du ciel et quand vous tous viendrez me rejoindre, mon âme troublée reprendra sa sérénité.

Je ne crains ni les Roumis ni leur Kaisar, je foulerai aux pieds leur têtes et leur trône. »

On posa sur la lettre le sceau du roi et le messager rusé partit.

Il se mit en route déguisé en marchand et se dirigea en toute hâte vers la cour de Khosrou, emmenant une caravane chargée de richesses de toute espèce, car il emportait avec les lettres de nombreux présents.

Quand ce vieillard vit cette puissance du roi et cette armée si nombreuse qu’on aurait dit que la terre ne suffirait pas pour son passage, il dit en lui-même :

le suis engagé dans une affaire désespérée.

Qui demandera la protection du vaillant Bahram en face de la majesté et de la gloire de ce roi ?

Le suis un Perse qui n’a pas d’ennemis et j’ai là trente charges de chameau ; pourquoi me ferais-je tuer, puisque la grandeur du Il)

roi est remontée de l’abîme ?

J’irai remettre au roi ces lettres, je lui remettrai des présents tels qu’on n’en a jamais vu. »

Il se rendit plein de soucis à la cour du roi, avec les lettres de ce sujet ennemi.

Il lui porta l’argent et avec les présents il lui donna les lettres et raconta tout au roi du monde.

Celui-ci, ayant lu les lettres, le fit asseoir sur un siège d’or et lui dit :

Ô toi qui connais beaucoup de choses, sache que je ne l’ais aucun cas de Bahram.

Tu as maintenant atteint l’objet que tu te proposais ; mais ne recherche pas du renom en parlant de cette affaire.

Il appela un scribe pour répondre à ces lettres comme il le fallait.

Il fit écrire de longues réponses. qui disaient :

Ô prince vaillant et portant haut la tête !

Nous avons tous lu tes lettres, nous avons fait asseoir devant nous ton messager.

Nous sommes pour Khosrou en paroles, -mais non en actions, nous sommes de cœur avec toi, qui ressembles au gai printemps.

Quand tu conduiras ton armée dans ce pays, quel souci peuvent te donner le Roum et les hommes de Roum ?

Nous tirerons tous nos épées, nous tuerons les Roumis dans la bataille.

Lorsque Khosrou verra ton armée, lorsqu’il verra ta bravoure et ta haute position, son cœur tremblera au jour de la lutte et il s’enfuira devant toi comme un renard.

Le roi fit poser des sceaux sur ces lettres, il fit appeler cet ami qu’il choyait et lui dit :

Ô homme il!) plein d’intelligencel-tu cueilleras le fruit de la peine dans cette entreprise. »

Il lui donna des pierreries, il lui donna de l’or, il lui donna beaucoup de rubis de haut prix et lui dit :

Porte ceci à Djoubineh et regarde comme déjà décapité le vil corps de cet homme.

Quand ma fortune orgueilleuse brillera de tout son éclat, je t’élèverai au-dessus de tout besoin dans le monde. »

Dara Penah quitta la cour du roi, parcourut la roide, rapide comme le vent, remit à Djoubineh toutes les lettres et se répandit devant lui en paroles douces.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021