Keï Kaous

Guersiwez arrive auprès de Siawusch

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Guersiwez emporta ces présents, qui rendaient brillante la face de la terre ; il chemina en toute hâte jusqu’au rivage du Djihoun.

Là il choisit un de ses braves pour se faire annoncer, pour faire dire au roi que Guersiwez s’approchait en grande pompe.

Guersiwez traversa le fleuve le même jour dans une barque et marcha vers, Balkh, le cœur plein d’impatience.

Son messager arriva à la cour du roi et lui dit que Guersiwez était en route.

Siawusch appela le héros au corps d’éléphant et lui parla longuement de cette nouvelle.

Guersiwez s’approcha du palais et Siawusch ordonna qu’on le fit entrer ; et lorsqu’il le vit, il se leva vivement et en souriant et lui adressa beaucoup 2ll de paroles polies.

Guersiwez baisa la terre à une grande distance ; ses joues étaient rouges de boute, son cœur était plein de terreur.

Siawusch lui assigna un siège au-dessous de son trône et lui fit des questions empressées sur la santé d’Afrasiab.

Guersiwez écouta le jeune roi, il regarda cette tête jeune et ce trône brillant ; ensuite il s’adressa à Rustem, disant :

Aussitôt qu’Afrasiab a eu de tes nouvelles, il a ennoyé au roi en toute hâte un souvenir que j’apporte avec moi. »

Il ordonna alors qu’on apportât les présents et qu’on les fît passer devant Siawusch.

Depuis les murs de la ville jusqu’au palais du roi on ne voyait qu’argent, chevaux, esclaves et troupes ; personne n’en savait la mesure et le nombre, ni combien il y avait d’or, de couronnes et de trônes élevés.

Tous les esclaves portaient des casques et des ceintures, toutes les esclaves avaient des bracelets et des colliers d’or.

Siawusch admira beaucoup ces présents et sourit ; il les regarda et prêta l’oreille au message de Guersiwez ; à la fin Rustem dit :

Livrons-nous à la joie pendant une semaine, avant de parler de réponse.

Il nous faut beaucoup réfléchir sur cette demande et adresser des questions à tout le monde. »

Guersiwez ayant entendu ces paroles, toucha de son front et de ses cheveux le trône de Siawusch.

On lui prépara une demeure ornée de brocarts et l’on appela les cuisiniers.

Siawusch et Rustem au corps d’éléphant s’éloi-2l5 gnèrent de la foule ; ces deux héros pleins de prudence s’assirent et discutèrent sur toute chose grande et petite ; Rustem eut des soupçons sur cette affaire et sur cette arrivée subite de Guersiwez.

Ils envoyèrent de tous côtés des éclaireurs et se préparèrent, comme il convient, à tout événement.

Siawusch s’adressa à Rustem et lui dit :

Il faut que nous percions ce mystère.

Quel peut être le but de cette demande de paix ?

Réfléchis quel peut être l’antidote de ce poison.

Indique-moi cent des plus illustres parents d’Afrasiab, qui entourent son trône et qu’il peut nous envoyer comme otages, pour rendre la tranquillité à notre âme inquiète.

Ne vois-tu pas que la peur que nous lui inspirons le trouble et qu’il bat le tambour sous le manteau (qu’il veut cacher ce qui ne peut se cacher) ?

Quand nous aurons conclu avec lui, il nous faudra envoyer auprès du roi un de nos amis qui lui explique ce qui s’est passé, pour que le désir de la vengeance ne fasse pas commettre à Kaous quelque acte insensé. »

Rustem répondit :

C’est ainsi que nous ferons et ce n’est qu’ainsi qu’un traité pourra se conclure. »

Dernière mise à jour : 28 déc. 2021