Keï Kaous

Combat de Pilsem contre les Iraniens

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Or il y avait un héros dont le nom était Pilsem, A7 un héros de race royale et de grand renom dans la guerre ; son père était Wiseh l’illustre ; son frère, Piran le victorieux ; et dans l’Iran et dans le Touran il n’avait d’égal que Rustem.

Lorsqu’il entendit les paroles d’Afrasiab, son front se rida de colère.

Il accourut, la tête pleine du désir de combattre, le cœur rempli d’impatience et il dit au roi du Touran :

Je suis jeune, je suis un des braves de l’armée ; Thous le guerrier, Guiv le héros, ce lion couvert de gloire, Bahram et Zengueh fils de Schaweran et Gourazeh toujours prêt pour le combat, ne sont devant moi que de la poussière.

Si le roi me le permet, je me jetterai courageusement comme un lion au milieu des braves ; avec mon épée, je séparerai de leurs corps les têtes des princes ; je couvrirai leur lune d’un brouillard ; je traînerai la couronne des grands dans la poussière ; je trancherai leurs têtes avec l’épée du combat.

Le roi lui répondit :

Ô héros illustre !

Puisses-tu être victorieux !

Puisses-tu être heureux dans cette lutte et en revenir vainqueur et couvert de gloire !

Pilsem ayant entendu les paroles du roi, poussa un cri pareil au son de la trompette d’airain, il se précipita sur le centre de l’armée des Iraniens, comme la poussière qui vole devant l’orage et frappa à droite et à gauche avec la massue et l’épée du combat ; il courut plus vite que le vent et se jeta sur Gourguin rugissant comme un lion en fureur ; il frappa de l’épée le cheval de Gourguin sur la tête et la douleur de la blessure fit tomber le cheval.

Quand Kustehem le guerrier expérimenté vit cela, il s’élança comme le feu, se jeta sur Pilsem comme un lion féroce ; il l’attaqua semblable à une flamme à la brûlante haleine.

Il le frappa de la lance à la ceinture, mais il ne put entamer le joint de la cuirasse ; la lance se brisa dans sa main par le choc et il jeta le tronçon.

Alors Pilsem tira son épée tranchante et s’avança sur lui, le cœur plein d’ardeur ; il le frappa de sa lance à la tête et au casque et lui enleva le casque comme une balle au jeu du mail.

Kustehem, la tête nue et ayant jeté sa lance brisée, se trouva de la sorte à sa merci.

Mais Zengueh fils de Schaweran, qui se trouvait à l’aile droite, avait remarqué la bravoure et la force de ces combattants, il accourut à l’aide de Kustehem quand il le vit si effrayé.

Pilsem, semblable à un crocodile courageux, soutint l’attaque ; il courut sur Zengueh, son épée indienne à la main ; il frappa de son épée et déchirant les caparaçons, fit rouler dans la poussière la tête du cheval.

Zengueh tomba, mais ramassant les pans de sa cotte de mailles, il les roula autour de sa ceinture et attaqua Pilsem à pied, semblable, au milieu de la poussière, à un lion qui se jette sur sa proie.

Ils soulevaient ainsi la poussière noire sur la place où ils combattaient, lorsque Guiv s’aperçut, du centre de l’armée, que le monde s’obscurcissait devant les yeux des braves ; il rugit comme le tonnerre dans les montagnes, ou comme un lion courageux au moment de la lutte et courut au secours de ses trois amis.

Tous les quatre attaquèrent Pilsem, mais ce brave ne pâlit point ; il se jeta au milieu des guerriers pour les combattre, frappant tantôt de l’épée, tantôt de la lourde massue, de sorte que les mains en tombèrent d’étonnement aux chefs des Iraniens.

Piran observa, du centre de l’armée, ce qui se passait et voyant son frère dans une position si désespérée, il vint à son secours en toute hâte, bouillonnant de rage et poussant des cris.

Il dit à Guiv :

Ô guerriers illustres !

Vous n’avez point d’honneur dans le combat, puisque quatre braves se réunissent contre un héros renommé semblable à un lion.

Il dit et attaqua les guerriers pleins d’orgueil et la poussière noire s’éleva sur le champ de bataille.

Mais de l’autre côté parut Rustem ; il se jeta comme un lion au milieu de la mêlée, abattant de l’épée, de la hache d’armes et de la massue pesante les chefs de l’armée de Touran.

Pilsem s’enfuit devant ce dragon, car il savait qu’il ne pouvait se tirer de ses mains ; et les chefs de l’armée de l’Iran, chacun une massue en main, tuèrent tant de Touraniens, que les monceaux de morts s’élevèrent jusqu’à la sphère de la lune.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021