Kaïoumors

Commencement du récit

...

Qui, selon le récit du Dihkan, a le premier recherché sur la terre la couronne de la puissance ?

Qui a placé sur son front le diadème ?

Personne dans le monde n’en a gardé le souvenir, si ce n’est un fils qui a reçu de son père les traditions et qui, selon les paroles de son père, te raconte par qui le pouvoir glorieux fut créé, et qui d’entre ces rois atteignit la plus haute puissance.

Un homme qui a lu un ancien livre où sont contenues les histoires des héros, dit que Kaïoumors institua le trône et la couronne et qu’il fut le premier roi.

Lorsque le soleil entra dans le signe du Bélier, le monde fut rempli de splendeur, d’ordre et de lumière ; le soleil brilla dans le signe du Bélier, de sorte que le monde en fut rajeuni entièrement : alors Kaïoumors devint le maître du monde.

Au commencement, il établit sa demeure dans les montagnes ; son trône et sa puissance s’élevèrent de la montagne et il se vêtit, lui et son peuple, avec des peaux de tigres.

De lui vint toute civilisation, car l’art de se vêtir et de se nourrir était nouveau.

Il régna trente ans sur la terre.

Il était beau sur le trône comme le soleil ; il brillait, du haut de son trône royal, comme une lune de deux semaines brille au-dessus d’un cyprès élancé.

Les animaux féroces et les bêtes sauvages qui le virent accoururent vers lui de tous les lieux du monde et se tenaient courbés devant son trône : ce fut là ce qui releva sa majesté et sa haute fortune.

Ils venaient devant lui pour rendre hommage ; ce fut de lui qu’ils reçurent des lois.

Il eut un fils, beau de visage, plein de vertu et cherchant la gloire comme son père ; son nom était Siamek : il était heureux et le cœur de Kaïoumors ne vivait que pour lui.

Il ne se réjouissait du monde que quand il regardait son fils, car beaucoup de branches fécondes devaient sortir de lui.

Il pleurait d’amour sur la vie de son fils, il se consumait dans la crainte de le perdre.

Un temps s’écoula ainsi : la domination du roi était prospère ; il n’avait aucun ennemi sur la terre, excepté Ahriman le méchant, qui en secret lui portait envie et mauvaise volonté et méditait d’étendre la main sur lui.

Ahriman avait un fils semblable à un loup féroce, brave et à la tête d’une armée puissante, qui se mit en marche et alla se concerter avec son père, car il convoitait le trône et, le diadème du roi.

Le monde lui parut noir à cause de la prospérité de Siamek et de la fortune de son père ; il dit à tous son dessein et remplit le monde de son bruit.

Mais Kaïoumors lui-même, comment sera-t-il averti de cela, comment apprendra-t-il que quelqu’un lui enviait le trône ?

Le bienheureux Serosch parut tout à coup, semblable à un Péri et couvert d’une peau de tigre et lui révéla en secret tout ce qu’Ahriman et son fils tramaient contre lui.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021