Iskender

Le messager partit de ce pays verdoyantet se rendit auprès des vieillards roumis et ces Mobeds ayant reçu la réponse du roi des mains du cavalier fatigué de la route, ils allèrent de leur palais auprès de Keïd, ils se rendirent dans sa magnifique salle d’au-dience, lui lurent la réponse à leurs lettres et le message de ce roi superbe et le roi de l’Inde fut heureux d’être délivré du souci que. lui donnait Iskender.

Il désigna parmi les Indiens cent hommes intelligents, éloquents et doux de parole ; il ouvrit la porte des trésors dont il avait hérité et choisit, parmi ce qu’il. possédait de plus beau, des bracelets, une couronne et un trône ; des joyaux et des pièces d’étoiles.

Un chargea d’étoiles et de joyaux dignes d’un roi six cents chameaux, dix portaient de l’or et dix autres un trésor d’argent ; il y avait une riche litière de bois d’aloès vert, incrustée d’or et de beaucoup de pierres fines ; dix éléphants étaient chargés du. trône d’or et sur un éléphant, couvert d’une selle magnifique, était assise la belle jeune tille, qui versait des larmes de sang en se mettant en route avec le sage et le médecin.

Un homme illustre portait la coupe qui avait rendu ivres de vin tous les grands de la cour.

Lorsque la jeune fille arriva dans l’apparternent du roi, la tête couronnée de sa chevelure noire et les boucles de ses cheveux flottant sur son visage de lune comme un réseau qui couvrirait une fleur d’arghawan, elle ressemblait a un cyprès élancé surmonté du globe de la lune et l’on n’osait pas la regarder.

Ses deux sourcils formaient un arc. ses deux yeux étaient noirs, ses cheveux bouclaient sans aide de l’art ; ses yeux étaient comme deux narcisses du paradis ; on aurait dit qu’elle était pétrie de fleurs de grenadier.

Iskender regarda sa taille. sa chevelure, son visage et toute sa personne et se dit :

C’est le flambeau du monde,»

Et il rendit hommage en secret au Maître bienfaisant qui a créé le ciel et avait créé une pareille taille et un pareil visage.

Il ordonna à tous les hommes de sens, à tous les Mobeds de l’armée de Roum, de s’asseoir, puis il demanda solennellement en mariage la princesse, selon les rites du Messie et dans la forme légale.

Ensuite, il versa sur elle tant d’or de ses trésors que cette lune avait de la peine à se frayer un chemin.