Hormuzd

Bahram Djoubineh se met en colère contre Parmoudeh

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Lorsque le Pehlewan eut reçu cette lettre, le cœur du héros illustre rajeunit ; il resta rempli d’admiration et envoya appeler auprès de lui les Iraniens.

Il étala les présents du roi et tous ceux qui les virent bénirent Hormuzd.

Bahram fit connaître -auxflIraniens tout ce que la lettre contenait sur eux ; et il s’éleva de la salle d’audience un tel cri de bénédiction qu’on aurait dit que la terre en tremblait.

Il envoya au château de,Parmoudeh la belle lettre de prMection qui était arrivée de la part du roi et elle illumina de joie l’âme sombre de ce prince.

Cet homme illustre quitta le château en bénissant le nom du roi, livra à Bahram toutes les richesses que son»

Tenait le château et se prépara pour le départ.

Lorsque Bahram apprit qu’il faisait des apprête pour se rendre auprès du roi qui portait haut la tête, il envoya dans le château un surveillant pour qu’il fît faire des listes de tous les objets qui pouvaient être utiles.

Le prince orgueilleux descendit du château assis sur un cheval de bataille, comme il comme : à un homme de guerre et se mit en route avec son escorte sans s’occuper du vaillant Bahram.

Celui-ci l’appât et s’en trouva blessé, quoique ce fût un roi à qui il avait affaire.

Il expédia des hommes et le fit amener à pied et en courant, à la vue de toute l’armée.

Parmoudeh lui dit :

Autrefois j’ai porté haut la tête dans toute’assemblée, j’étais indépendant et je suis devenu suppliant ; je suis tombé bien bas de mon ancienne hauteur. mais aujourd’hui tu n’as pas montré une bonne nature en me faisant amener devant toi, ô homme malfaisant !

J’ai en main une lettre de protection et je veux me rendre auprès du roi, espérant qu’il me traitera comme un frère et que ma mauvaise fortune sera allégée.

Que me veux-tu Le LIVRE pas nons. maintenant, puisque je t’ai livré mon trône, mon lieu de repos et mes richesses ? »

Bahram se mit en colère, ses yeux s’injectèrent de sang, les paroles de Parmoudeh l’exaspérèrent et dans sa fureur il le frappa avec un fouet, comme le font des vilains.

On chargea à l’instant les pieds de Parmoudeh de fers et on l’enferma dans une tente étroite.

Kharrad Berzin vit tout cela et dit :

Ce Pehlewan a perdu la raison»

Il se rendit auprès du Grand Scribe et lui dit :

Ce Pehlewan audacieux n’a pas d’intelligence pour la valeur d’une aile de mouche et c’est pour cela qu’il ne respecte personne.

Il faut lui dire qu’il se perd sans ressource et qu’il n’a pas de pire ennemi que sa colère. »

Les deux hommes se rendirent auprès de Bahram, la langue pleine de conseils, le visage sombre et lui dirent :

Tu as donné au vent les fruits de toutes ces fatigues ; il ne faut pas que la tête d’un grand soit remplie du feu de la colères, Bahram reconnut qu’il avait fait une action vile et qu’il avait jeté dans l’eau la brique séchée ; il se repentit, fit ôter les fers à Parmoudeh et se frappa la tête de ses mains, honteux de ce qu’il avait fait ; il lui envoya un cheval avec une bride d’or et une épée indienne à fourreau d’or.

Il se rendit en même temps chez lui, pour faire revenir la sérénité dans son âme troublée et resta avec lui jusqu’à ce qu’il eût repris ses armes et fût monté sur un cheval arlent.

Ensuite le Sipehhed l’accompagna sur la route et il vit que le visage du roi n’était pas calme ; au . noment de prendre bongé de lui, il dit :

Tu m’en Mieux dans ton .âme ; mais, s’il en est ainsi, ne le dis pas au roi d’Iran, car tu ne tirerais aucun hounenr de cette affaire. »

Le Khakan lui dit :

C’est contre le sort que j’ai à porter des plaintes et je les ai adressées à Dieu.

Je ne suis pas de ceux qui aiment à parler contre les autres ; mais si ton roi n’apprenait pas ce qui s’est passé, il ne serait pas digne d’être roi.

C’est le ciel qui tourne qui m’a jeté dans les fers et jamais je ne dirai que c’est un esclave qui m’a fait ce mal. »

Ces paroles firent pâlir Bahram, il se tordit, mais il eut le courage de dévorer sa colère. il répondit :

Un homme illustre et puissant a proc noncé ces paroles mémorables :

Abstiens-toi, autant que tu le peux, de répandre la semence du mal ; si tu la répands, le sort t’en fera goûter les fruits.

C’est donc en vain que j’aurai incliné mon cœur vers toi, que j’aurai voulu faire ton bonheur dans le monde. que j’aurai écrit en ta faveur au roi du monde et que je me serai tu sur ce que j’avais à le reprocher ? »

Le Khakan lui dit :

Tout cela est le passé et ce qui est passé n’est que du vent.

Mais, quoiqu’on s’accable d’injures pendant le combat, on doit avoir de la patience quand on a fait la paix ; et si pour tu]

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toi la colère et la concorde ne sont qu’un, c’est qu’évidemment tu as peu de sens.

Quand le chef d’une armée ne suit pas la voie de son maître, il lui arrive malheur de s’être m le plus sage.

Il faut marcher sur le chemin de Dieu ; il faut arracher de son cœur tout ce qui est ténébreux.

Maintenant tu devrais ne plus en parler, car le mal passé vaut ce que vaut le vent. »

Bahram écouta les paroles du Khakan et dit :

J’avais espéré que cela resterait secret ; mais les plaintes ne me feront pas de mal et je ne vais pas me cacher sous un voile en soie comme une femme ; toi, va à la cour et dis ce que tu voudras, car ma gloire n’en sera pas diminuée. »

Le Khakan lui dit :

Sache qu’un roi qui ne tiendrait pas compte des bonnes et des mauvaises actions et se tairait quand ses .serviteurs font du mal, samit un insensé et un écervelé.

Si un homme, fût-il de tes protecteurs ou de tes égaux. le voyait de loin faire une mauvaise action, il t’appellerait un vau-rien et un étourdi et Hormuzd, un roi dépourvu de sens et à l’esprit borné. »

Bahram pâlit en entendant ces paroles ; Kliarrad Berzin le regarda et craignit que est homme violent et sanguinaire, blessé dans son orgueil, ne tuât Parmoudeh ; il dit à Bahram :

Ô Sipehdar du roi !

Refrène ta colère et retournet’cn.

Le Khakan a parlé avec droiture ; écoutecle et ne le laisse pas aller à de mauvaises pensées.

Si vous ne vous étiez pas parlé avec tant de froideur, ni lui ni toi n’auriez éprouvé tant de peines. »

Babram lui répondit :

Cet homme maladroit cherche à rejoindre son père. »

Leleakan lui dit :

Ne fais pas cette mauvaise action ; faut-il donc que n’atteigne pas la vieil-Iesse parce que j’ai perdu mon père ?

Ceux qui te ressemblent ont la tête remplie de la poussière et le cœur de la fumée de leur vanité ; ils ne pensent a : qu’au mal, ne peuvent s’accommoder de personne et s’élèvent par des voies tortueuses et la cruauté.

Tu veux me faire pour du roi des rois, tu veux tram ce hier ma tête par l’idée de ce qui peut arriver ; mais Hormuzd est mon égal parmi les hommes qui portent haut la tête, il ne ressemble pas à un esclave qui me veut du mal mais toi.

Il a du sens et de la douceur, il est de grande naissance et il a connu beaucoup d’hommes illustres.

Je te conjure par la vie et la tête du roi de l’Iran de t’en retoumer d’ici.

N’augmente pas tes torts envers moi en te laissant aller à me répondre ; ne parle plus, pour que tu n’aies pas à entendre une répoisse. »

Bahram écouta ces paroles et s’en retourna ; il rentra dans son camp la tête pleine d’idées de vengeance.

Ce chef éprouvé dans les batailles dit aux grands dont les intentions étaient pures :

Quo Kharrad Bénin et ces hommes intelligents, le Grand Scribe cl. les autres Mobeds écrivent au roi du monde du").

une lettre sur tout ce qui s’est passé en public et en secret. »

Ensuite le Sipehhed dit dans sa colère au Grand Mobed et aux Mobeds :

Ô hommes de sens !

Allez maintenant d’ici au château JAwazeh, hâtez-vous, prenez le vent pour compagnon et voyez quelles sont les richesses accumulées dans le trésor du château. »

Les scribes y allèrent, le cœur. en terreur et de grand matin ; jusqu’à ce que trois veilles de nuit fussent passées, ils couvrirent de leur encre bien des feuilles et pourtant les écritures n’étaient pas encore achevées.

Dans le château on ne pouvait plus passer, tant il y avait de richesses des temps anciens et auxquelles on n’avait jamais touché.

Il y avait là, depuis le temps d’Ardjasp et d’Afrasiab, de l’or et des perles qui viennent de la mer et des joyaux qui viennent des mines et qu’on n’en tire que par la faveur du ciel ;’ tous ces trésors étaient dans le château d’Awazeli, dont le nom était illustre dans le monde.

On y trouvait la ceinture qui avait appartenu ’ à Siawusch et dont chaque bouton était incrusté de pierreries et ses boucles d’oreilles, dont personne dans le monde, ni parmi les grands ni parmi les petits, n’avait les pareilles ; Keï Khosrou les avait données à Lohrasp, qui les avait transmises à Gus schtasp ; Ardjasp les avait déposées dans le château à une époque dont personne ne se souvenait plus.

Ils enregistrèrent une à une toutes les choses précieuses que contenait le trésor et Bahram y envoya un scribe éloquent, au cœur serein et observateur, qui réunit toutes les richesses qui se trouvaient dans le château et sur le champ de bataille.

Parmi ces choses précieuses, il y avait deux boucles d’oreilles et une paire de bottines brodées de perles qui étaient retenues par les bouts des fils d’or qui faisaient partie du tissu ; ensuite deux pièces d’étoile rayée et brochée d’or du Yemen, qu’on pesa et dont chacune était du poids de sept man.

Le Sipehhed, dans sa perversité et sa présomption, ne sut pas observer les règles de la justice ; il mit de côté les deux pièces d’étoffe du Yemen et ne parla pas dans sa lettre des bottines.

Ensuite, il ordonna à Ized GuschaSp de monter à cheval avec mille cavaliers choisis dans l’armée qui devaient l’accompagner à la cour du roi : il demanda au Khakan trente caravanes de chameaux et litrompter devant le chef des chameliers le nombre des bagages à porter.

Les cavaliers partirent et le Khakan les précéda, entouré de ses grands.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021