Hormuzd

Bahram Djoubineh envoie à Hormuzd la tête du roi Saweh

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Lorsque la nuit sombre eut frisé ses boucles et plongé ainsi les yeux des hommes dans le sommeil et que le voile couleur d’ébène eut paru, le monde se reposa du bruit des timbales, la roue du ciel continua à tourner et se hâta en trouvant que la nuit sombre était bien longue ; à la fin, le vaisseau jaune du soleil sortit de l’eau, les fatigues des hommes reprirent et le sommeil s’enfuit.

Le Sipehhed semontra, envoya chez ses compagnons et soutiens et leur demanda de couper les têtes à tous les morts parmi les grands, les puissants, les vaillants chefs et tous ceux qui avaient été les maîtres du peuple chez les Turcs et de planter un drapeau brillant derrière chacune de ces têtes qui avaient formé le diadème des braves.

Il fit réunir ces têtes et les prisonniers et les fit enlever du champ de bataille ; puis il appela le scribe qui écrivait ses lettres et lui parla longuement de toutes choses, de cette illustre et innombrable armée, de l’agitation et du sort de cette journée, de cette bataille et des moyens de toute espèce qu’il avait fallu employer contre des troupes si nombreuses, de la lutte et du combat qu’avaient livré les Iraniens et comment pas un cavalier n’avait ôté son armure pendant toute une journée.

Le scribe écrivit cette lettre au roi et Bahram choisit dans son armée un messager.

Il plaça d’abord la tête de Saweh sur une lance, puis il fit mettre le drapeau que Saweh avait eu dans la bataille, les têtes des grands du Touran et les drapeaux des cavaliers de Chine sur un dromadaire de course, et, les fit porter en toute hâte au roi d’Iran.

Il envoya les prisonniers et les richesses de toute espèce à Herat, sans y toucher, pour attendre les ordres du roi.

Il envoya avec les têtes des cavaliers experts en affaires, pour obtenir la permission du roi d’attaquer avec son armée Parmoudeh fils de Saweh.

Le dromadaire de course partit et un guide précéda les cavasans armes, sans chevaux et sans bagages et les caliers. - valiers turcs et ceux de la Chine arrivèrent ensemble dans le pays de Touron.

Lorsque Parmoudeh apprit les nouvelles, il ôta de sa tête le diadème de la royauté ; les Turcs poussèrent un cri de détresse ; la De l’autre côté, les Turcs se retirèrent dépouillés,

! vie paraissait amère à leurs grands, toutes les tètes se rouvrirent de poussière, tous les yeux se remplirent de larmes, personne ne mangeait, ne se reposait, ne dormait.

Parmoudeh appela auprès de lui les héros, ’ en laissant tomber de ses cils des larmes du sang de son cœur et demanda pourquoi cette armée innombrable avait échoué au jour du combat.

Un de ses conseillers dit :

Nous avons fait trop peu de cas de l’armée des Perses.

Jamais personne dans le monde ne verra de cavalier dans la bataille comme le vaillant Bahram.

Son armée n’était pas le centième de la nôtre et pas un jeune homme parmi ses cavaliers n’a été blessé.

C’est Dieu, le maître du monde,

. qui l’a guidé ; je pourrais en dire davantage, mais tu ne devrais pas l’entendre. »

À ces paroles, Parmoudeh devint tout pensif sur ce qu’il devait faire.

Il bouillonnait de colère, ses joues pâlissaient et il se décida dans sa douleur à continuer la guerre.

Son armée était. composée de cent mille hommes vaillants, tous illustres et propres au combat et Parmoudeh les conduisit de sa résidence dans la plaine, il les conduisit sur le bord du fleuve Djihoun.

Au moment où la lettre du Pehlewan arrivait chez le fils de Nouschirwan, le maître du monde était assis avec ses grands et disait avec désespoir :

0

n chefs de l’armée !

Voilà deux semaines qu’il n’est pas arrivé à notre cour royale des nouvelles de Bahram.

Qu’en dites-vous ?

Qu’est-il arrivé et qu’arrivera-

et-il ?

Il faut quenous en délibérions. »

Pendant que le roi des rois parlait ainsi, le grand maître des cév rémonies entra et donna de bonnes nouvelles, disant :

n Puisse le maître du monde être éternellement heu»

Reux !

Bahram a vaincu Saweh et a rendu le monde brillant par sa victoire. »

Le roi fit appeler à l’instant l’envoyé de Bahram et le lit asseoir au-dessus de tous les grands.

Cet homme dit :

Ô roi qui portes rehaut la tête !

Tout s’est passé sur ce champ de bataille selon tes désirs.

Puisses-tu vivre toujours heureux et joyeux, car la fortune de tes ennemis a vieilli.

Les têtes de Saweh et de son fils cadet, à

-qui sonpère avait donné le titre de Faghl’our, sont redevant ta porte, piquées sur des pointes de lance et le pays entier peut les contempler. »

Le roi des rois écoula et se leva ; il courba soudain sa taille droite et se mit en prière devant Dieu, disant :

Ô juge et guide des hommes !

Tu as anéanti mes ennemis, ô Créateur du soleil et de la lune !

J’étais dans une telle détresse, je désespérais tellement de la fortune que je me disais que je serais renversé du trône.

Ce n’est pas mon Sipehhed, ce nn’est pas ma vaillante armée qui ont amené la vie-toire, c’est Dieu qui a voulu du bien à son serviteur»

Il fit apporter cent mille dirhems royaux d’un trésor qui était un héritage de son père ; il en distribua aux pauvres un tiers. dont il donna la plus

Grande partie à ses serviteurs ; il envoya un autre tiers au temple de l’en, à celui où l’on célébrait le nouvel an et la fête de Sedell, pour qu’on le remît aux Hirbeds, qui devaient le placer devant le sanctuaire du feu ; enfin il destina le troisième tiers à des hommes actifs qui rétabliraient. dans les endroitsdésens les caravauserais en ruine et préviendraientainsi les dangers et les fatigues de la route.

Ensuite, il aecorda une rémission de l’impôt pour quatre années, tant aux pauvres qu’à ceux qui possédaient des trônes et des couronnes.

On écrivit une lettre de la part du roi aux grands de toutes les provinces, annonçant que Bahram avait vaincu l’armée ennemie et qu’on avait coupé la tête au roi Saweh.

Le roi resta en prière pendant deux semaines ; ensuite, lorsque le soleil qui éclaire le monde se leva dans le ciel, il fit appeler l’envoyé du Pehlewan et le fit asseoir en présence des grands.

Il écrivit rapidement une réponse à la lettre de Bahram et planta un arbre dans le jardin de sa grandeur ; il lui envoya un trône d’argent, des bottines d’or et d’autres objets précieux ; il nomma ce terrible Pehlewan gouverneur de tout le pays, depuis la frontière des Heïtaliens jusqu’au grand fleuve (Djihoun) ; puis il lui dit :

Distribue à l’armée toutes les richesses que tu as fait ramasser sur la route, excepté le trénsor particulier de Saweh, qu’il faut envoyer à ma w cour.

Ensuite tu combattras Parmoudeh aussi longtemps qu’il prétendra à l’indépendance. »

Il fit aux Iraniens des largesses et les confirma par des lettres patentes qu’il envoya dans tous les pays.

Puis on revêtit le messager d’une robe d’honneur et les serviteurs du roi firent amener le cheval du messager, ce qui était le signal de son congé.

Le Sipehdar Bahram fut heureux et content quand son envoyé fut revenu ; il distribua àses troupes tout le butin, excepté le trésor de Saweh au cœur impur, qu’il lit porter à la cour du roi par des cavaliers de sa»

Famille, des hommes illustres et pleins d’expérience et lui-même partit pour la guerre avec son armée.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021